26/07/2017 – 07h00 Nantes (Breizh-info.com) – Quelques semaines après l’inauguration en grande pompe de la LGV Tours-Bordeaux – première ligne ferroviaire récente sous concession privée – des notes discordantes se font déjà entendre. A peine achevée, la ligne s’avèrerait en effet être coûteuse, voire ruineuse, tant pour SNCF Réseau qui l’exploitera que pour les collectivités locales qui y ont contribué ou le contribuable qui a payé, paye et paiera l’ardoise finale. Un blogueur libéral très suivi, H16 (Hashtable), établit un parallèle avec Notre-Dame-des-Landes.
La SNCF déraille un peu. La Société nationale de chemins de fer connait toujours des difficultés pour équilibrer ses comptes notamment sur les lignes à grande vitesse. Près de 70 % des lignes TGV sont déficitaires. Une des raisons tient dans le coût des péages dont en particulier celui du tronçon Perpignan-Figuères entre Paris et Barcelone. Ce tronçon, dont le tunnel sous les Albères, a été concédé au consortium TP Ferro, la société qui en a assuré la construction et en devenait concessionnaire pour 50 ans. TP Ferro a été liquidée en décembre 2016 et ses activités cédées à Linea-Figueras-Perpignan, une filiale créée spécialement à 50/50 par SNCF Réseau et son homologue espagnol Adif.
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Onze minutes seraient nécessaires pour raccorder les rames de Limoges en gare de Poitiers. - (Photo d'archives Patrick Lavaud)
Le sénateur missionné par le précédent gouvernement préconise l’abandon du projet de ligne à grande vitesse et l’amélioration de la voie existante.
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Le flou entourant la position de l'État sur la réalisation de la ligne à grande vitesse (LGV), entre Bordeaux et Toulouse, inquiètent les élus qui veulent désormais un engagement clair.
La ministre des Transports, Elisabeth Borne : « Nous visons une politique multimodale, où chaque mode prend sa juste place. » - Martin Bureau/AFP
Que signifie la « pause » annoncée dans la construction de nouvelles infrastructures ? Les LGV inaugurées samedi sont donc les dernières ?
Il y a des priorités, chacun doit en prendre conscience. Nous ne pouvons pas poursuivre une politique des transports faite de promesses non financées, comme ce fut le cas ces dernières années. Sur le quinquennat à venir, près de 10 milliards de projets d'infrastructures ont été annoncés sans être financés, dont 7 milliards de projets nouveaux. Ma priorité, c'est d'assurer une mobilité pour tous et pour tous les territoires. Et cela passe d'abord par les transports de la vie quotidienne. Nous inaugurons des lignes à grande vitesse, mais il faut être conscient que, dans le même temps, les réseaux de tous les jours se dégradent. Sur le réseau ferré national, 5.300 kilomètres de lignes sont ralenties pour des raisons de sécurité. Ce constat préoccupant est aussi valable pour les voies rapides en Ile-de-France ou pour les axes routiers qui ne sont pas au niveau, alors qu'ils supportent un énorme trafic de poids lourds.
Il ne faut pas oublier non plus que 40 % de la population vit en dehors des périmètres de transport urbain, sans autre possibilité que la voiture individuelle pour ses déplacements. Face à cette réalité, il faut faire des choix. C'est l'objectif de la démarche que nous engageons, avec une priorité aux déplacements de la vie quotidienne, et donc à la remise à niveau des réseaux existants.
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