Ndlr TGV en Albret : Merci Gilles Savay et StopLgv47
Discours du ministre pour les conclusions de la conférence Ambition France Transports du 9 juillet 2025 à l'Hôtel de Roquelaure.
Seul le prononcé fait foi
Monsieur le Président d’Ambition France Transports, cher Dominique BUSSEREAU,
Mesdames messieurs les parlementaires,
Mesdames et messieurs les Vice-Présidents de Région,
Mesdames et messieurs les directeurs d’administration,
Mesdames et messieurs les représentants des organisations professionnelles, syndicales
Mesdames et Messieurs,
Chers amis, c’est avec une vraie fierté – et même une certaine émotion -- que je suis aujourd’hui parmi vous pour cette remise des conclusions d’Ambition France Transports.
Ambition France Transports a été une conférence exceptionnelle par son ampleur et par l’engagement l’ensemble des participants.
Je voudrais saluer les plus de 50 élus, experts, représentants d’organisation professionnelles, d’associations, des opérateurs de transports et des usagers qui ont travaillé sans relâche au sein des 4 ateliers de la conférence :
Vous avez consacré beaucoup de temps à ces travaux depuis le 5 mai et je vous en remercie sincèrement.
10 semaines se sont écoulées depuis que j’ai lancé vos travaux, à Marseille, le 5 mai dernier aux côtés du Premier ministre.
10 semaines durant lesquelles vous avez conduit plus d’une centaine d’auditions.
10 semaines pendant lesquelles vous vous êtes réunis régulièrement pour travailler et débattre sans tabou, sur la base de données produites et rassemblées de façon inédite par les différentes administrations – à elles aussi, je souhaite adresser mes remerciements.
Je voudrais remercier particulièrement les copilotes qui ont animé ces ateliers avec méthode, dévouement et organisation.
Je salue également tous ceux qui ont apporté leur pierre à ces travaux :
Je voudrais rendre hommage surtout à Dominique BUSSEREAU, formidable « chef d’orchestre » de toute cette conférence. Son expertise, tant en matière de mobilités qu’en matière de finances publiques, et son dévouement auront été pour beaucoup dans le succès d’Ambition France Transports.
Chers amis, rares sont les moments où nous pouvons redéfinir en profondeur les fondations d’un secteur aussi structurant que celui des transports. C’est ce qui a été réussi, collectivement, avec cette conférence. C’est une nouvelle page de l’histoire de nos infrastructures de transports qui s’ouvre aujourd’hui.
J’ai suivi avec attention vos travaux et pris connaissance des grandes orientations que vous donnez et sur lesquelles vous vous êtes accordés lors du séminaire de convergence.
Philippe Tabarot a reçu leur rapport en annonçant vouloir récupérer 2,5 milliards d’euros sur la manne des péages autoroutiers, dont les concessions doivent être renouvelées entre 2031 et 2036. En attendant, plusieurs mesures sont envisagées, comme la mise en place de taxes poids lourds par les régions qui le souhaitent.
Pour le ferroviaire, menacé d’un « effondrement irréversible » selon la SNCF, l’État ne compte pas investir 1 euro de budget supplémentaire, mais il veut utiliser l’argent des certificats d’économie d’énergie (une taxe indirecte sur les factures énergétiques qui sert actuellement à la rénovation des logements) et s’appuyer sur des investisseurs privés. La SNCF devra également sans surprise accroître son effort (+500 millions d’euros à verser à l’État) et le rapport des experts suggère « d’augmenter progressivement la tarification des transports en commun ».
Lire la suite : Transports : l’État veut ajourner des grands projets
La capacité de l’État à financer 40 % des lignes à grande vitesse du Sud-Ouest est de plus en plus incertaine. Faudra-t-il abandonner ce projet à 14 milliards d’euros ou revoir son mode de financement en ressortant du chapeau un partenariat public-privé ?
La notice envoyée au ministère des Finances fissure les certitudes des partisans de la grande vitesse ferroviaire. Elle préconise un « étalement » et un « réexamen » des grands projets. Mais pas de quoi remettre en cause le projet des nouvelles lignes à grande vitesse du Sud-Ouest (LNSO) entre Bordeaux, Toulouse et Dax. C’est bien connu, quand il n’y a plus d’argent, il y en a encore. Et quand l’État casse sa baguette magique, on peut toujours aller chercher quelques milliards du côté des contribuables, des grandes sociétés privées et même des fonds de pension internationaux.
Hasard ou non, la note de Bercy a fuité en pleine conférence Ambition France Transports, un symposium censé repenser le modèle de financement des mobilités du pays. Des propositions ont été mises sur la table du ministère des Transports le 9 juillet comme le fléchage des recettes supplémentaires issues des autoroutes. Un projet de loi sera déposé en décembre reprioriser les grands projets. En attendant, le président de la conférence Dominique Bussereau, ex-secrétaire d’État aux Transports, avance une piste : « Dans le contexte budgétaire actuel, je ne vois pas comment on pourrait se passer de partenariats publics-privés (PPP). » Le modèle autoroutier est bien connu, celui sur la LGV Tours-Bordeaux aussi.
« Pas une décision officielle »
Ce montage financier, qualifié en son temps de « mécanique infernale » par le président pro-LGV de la Région Nouvelle-Aquitaine Alain Rousset, a été écarté au moment de la signature du plan de financement de la Bordeaux-Toulouse-Dax en 2022. Sécheresse budgétaire oblige, cette option pourrait ressurgir pour éviter un déraillement du projet. Un nouvel aiguillage est attendu cet été ou à l’automne : « La note interne de Bercy est une piste de travail, pas une décision officielle. » Même posture du côté du côté des maîtres d’ouvrage SNCF Réseau et SNCF Gares & Connexions.
Le directeur de l’Agence GPSO Christophe Huau a déclaré fin juin que le calendrier n’a pas évolué : « Nous n’avons pas reçu de nouvelles directives. La dernière convention de financement a permis de débloquer une enveloppe de 300 millions d’euros, de quoi tenir pendant un an. » Ce dernier chèque a été signé uniquement par les 25 collectivités locales impliquées dans le projet. L’État a fait l’impasse. « Cela ne remet pas en cause la clé de répartition finale. À savoir : 40 % pour l’État, 40 % par les collectivités et 20 % pour l’Europe », tempère la Société GPSO en charge du suivi des coûts et des délais pour le compte des collectivités.
La SNCF a prouvé qu’elle pouvait mener à bout des projets de LGV, peu importe le modèle de financement »
À la différence de la SNCF, ses concurrents exploitant des grandes lignes n’auront aucune mission d’aménagement du territoire et seront exonérés d’une partie de l’entretien du réseau. L’entreprise publique, privée d’une partie de ses recettes, va devoir assumer seule toutes les charges.
9 juillet 2025 à 19h02
Celaleur a pris trente ans. Mais ils y sont en train d’y parvenir : le dernier clou dans le cercueil de la SNCF et du système ferroviaire français est en train d’être enfoncé. Selon des informations publiées le 4 juillet par le sitel’Informé, les concurrents de l’entreprise publique ferroviaire qui s’apprêtent à exploiter des lignes TGV en France seront dispensés de toute obligation de service public en France. Questionné par Mediapart à ce sujet, le ministère des transports n’a donné aucune réponse.
Lire la suite : La mise à mort programmée du système ferroviaire français
Cliquez la page pour agrandir :
Page 1 sur 179