Vous êtes ici : Accueil Actualités La presse en parle TGV : au bord de la crise de nerfs

TGV : au bord de la crise de nerfs
Envoyer Imprimer PDF

9 juillet 2017 - La Dépêche

Derrière les sourires de façade, l'inauguration de la LGV Océane n'a pas levé tous les doutes pour sa prolongation vers Toulouse./DDM, X. de Fenoyl

 

Le flou entourant la position de l'État sur la réalisation de la ligne à grande vitesse (LGV), entre Bordeaux et Toulouse, inquiètent les élus qui veulent désormais un engagement clair.

L'inauguration en grande pompe, le week-end dernier, de la ligne à grande vitesse entre Paris et Bordeaux a paradoxalement résonné comme un enterrement de première classe pour le prolongement de la LGV vers la Ville rose. C'est en tout cas le sentiment (désagréable), ressenti par le maire de Toulouse, qui s'est aussitôt fendu d'un tweet rageur sur les réseaux sociaux pour dire son inquiétude. «Les silences ou les déclarations ambiguës nous alertent», a admis Jean-Luc Moudenc qui veut maintenant une clarification de l'État (lire ci-contre). Sans céder sur l'essentiel : l'arrivée de la grande vitesse à Matabiau officiellement acté en 2013. Les pouvoirs publics peuvent-ils se dédirent ? La valse-hésitation d'Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle n'a rassuré personne. Plaidant d'abord pour la rénovation des réseaux ferroviaires régionaux avant de finalement se prononcer pour le TGV, tout en restant très flou. Il faut dire que depuis que le feuilleton a démarré, dans les années 2000, de l'eau a coulé dans la Garonne. Les difficultés du partenariat privé-public pour financer le tronçon Paris-Bordeaux, dont le prix s'est envolé (comme celui des billets) ont refroidi les ardeurs. D'aucuns jugeant le projet trop coûteux, préféreraient utiliser une partie des 8 milliards d'euros nécessaires à la prolongation de la LGV vers Matabiau à la rénovation du réseau régional. Même les écologistes, qui ont cru deviner un rapprochement d'Emmanuel Macron sur leur position, n'en veulent plus. «La rénovation de la ligne existante entre Bordeaux et Toulouse doit être privilégiée et aurait dû être terminée depuis plusieurs années sans l'entêtement des différents maires de Toulouse et des président-es de région, assurent-ils. Elle serait moins coûteuse, et moins dévoreuse d'espaces. La rénovation de l'existant mettrait Toulouse à 1 h 35 de Bordeaux. L'écart de temps pour rejoindre avec la LGV pour rejoindre Paris ne serait que de 30 minutes. Doit-on réduire les capacités d'investissement des collectivités territoriales pour un gain si faible ?», s'interrogent les opposants. Un plaidoyer qui n'entame pas la détermination de Jean-Luc Moudenc, Carole Delga, la présidente de la région Occitanie et Georges Méric, le président du conseil départemental de la Haute-Garonne. Une union sacrée qui plaide pour le levier de croissance économique que représente la LGV. Dans ce débat houleux, un petit incident survenu, le week-end dernier, sur la rame inaugurale à destination de Toulouse, apportera peut-être de l'eau à leur moulin. Le TGV a été bloqué à cause... d'un train régional et a mis 5 heures au lieu des 4 h 09 prévues pour arriver en gare Matabiau. De quoi justifier une ligne dédiée spécialement à la grande vitesse...


Un vieux serpent de mer...

Toulouse-Paris en un peu plus de 3 heures ? L'idée a commencé à germer au début des années 2000 quand on envisageait pour 2014 l'arrivée de la ligne à grande vitesse à la gare Matabiau. Depuis, annoncée pour 2024, la réalisation du projet a pris les chemins de traverse. Bousculée par les oppositions des riverains du tracé et ceux qui considèrent que ce TGV coûte trop cher. Malgré un avis défavorable de la commission d'enquête publique, le gouvernement a revalidé fin 2015 le grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) et Alain Vidalies le secrétaire d'État aux transports, a signé en juin 2016 la déclaration d'utilité publique concernant le tronçon Bordeaux- Toulouse. Ce qui veut dire que dans les zones concernées par le tracé, les expropriations nécessaires devront être réalisées dans un délai de quinze ans maximum. Quinze ans, c'est justement le moratoire demandé, en septembre dernier, par des parlementaires favorables au gel du projet, dont le coût est jugé «excessif». On en est là, alors que cette année 2017 devait voir aboutir, le protocole de financement demandé par les élus locaux. Soit 8 voire 9 milliards à trouver. Quand l'association privé-public sur le tronçon Tours-Bordeaux n'a pas convaincu. Il va falloir faire preuve d'imagination !

 

Dernières nouvelles




« Des milliards pour des minutes » : la LGV du Sud-Ouest, une piste d’économie pour le gouvernement ?


Fête du Ciron Pindères 28 juin 2025


LGV Bordeaux-Toulouse-Dax : une note de Bercy inquiète les partisans de la grande vitesse


LGV Bordeaux-Toulouse : "En voilà une surprise !" Les opposants se félicitent du possible abandon du projet


La LGV Bordeaux-Toulouse sacrifiée au nom des économies pour le budget 2026 ?


Soirée de soutien aux copaines de la Guinguette Vaillante (ZAD contre la LGV Toulouse-Bordeaux)


Communiqué de Stop LGV 47


Environnement : en Gironde, ils créent une association pour donner des droits au Ciron, « bien commun environnemental »


Bercy envisage d’abandonner les projets de LGV Bordeaux-Toulouse et Nice-Marseille


Les écologistes pourraient-ils faire échouer le projet de ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse devant les tribunaux ?


« L’impact environnemental sera-t-il pris en compte sur la LGV Bordeaux-Toulouse-Dax ? »


Lettre au Communauté d’Agglomération Agenaise


Lettre au Communauté d’Agglomération Agenaise


Relier l’Europe par TGV ? Une réponse à la Commission européenne


LGV Bordeaux-Toulouse/Dax : l’État, au pied du mur budgétaire, pourra-t-il payer sa part du rail ?


LGV Bordeaux-Toulouse : un chantier bientôt à l'arrêt ?


Article La Dépêche 22 avril 2025


Chambéry : Des centaines de personnes manifestent contre le projet de LGV Lyon-Turin


LGV : 14 parlementaires du Sud-Ouest s’unissent contre les projets de LGV, pour une modernisation du rail existant


Ferroviaire : lignes Paris-Toulouse et Paris-Clermont, les usagers embarquent dans des « trains de la colère »
Copyright © 2009 Association Très Grande Vigilance en Albret - Réalisation Bulle Communication.