Montparnasse à l'arrêt, deux fois dans l'année, des pannes récurrentes à la gare Saint-Lazare… En 2017, la SNCF a connu plusieurs problèmes majeurs, touchant ses systèmes informatiques et pénalisant des centaines de milliers de voyageurs, particulièrement en Ile-de-France. Comment expliquer ces difficultés accumulées ? Pour les spécialistes, il faut notamment s'intéresser à la responsabilité de l'Etat, actionnaire de la SNCF.
Franceinfo résume quelques raisons qui expliquent l'année difficile du groupe ferroviaire.
Elle court, elle court, la dette de la SNCF. Son montant atteint 40 milliards d’euros aujourd’hui et culminera à 63 milliards en 2026. Son remboursement coûte chaque année à l’entreprise 1,5 milliard, soit le prix de 40 rames de TGV made in France par Alstom. Ce lourd fardeau est d’abord l’héritage du passé. On y trouve le coût des lignes à grande vitesse et les déficits successifs de la SNCF. Depuis 2010, l’heure n’est plus à la construction de lignes nouvelles, mais plutôt à la rénovation d’un réseau en piteux état, surtout pour les voies ferrées classiques. D’où les 23 milliards de dettes supplémentaires à venir, au rythme de 2,5 milliards par an. Aujourd’hui, la filiale SNCF-Réseau, propriétaire des 30 000 km de rails, pilote 1 600 chantiers de rénovation, dont une majorité en Ile-de-France, qui concentre le plus grand nombre de voyageurs et les infrastructures les plus fatiguées. 2 milliards d’euros y sont investis cette année. Lestée par ce fardeau financier, la direction de la SNCF a fait passer un message clair à l’Etat : pas question de financer le moindre kilomètre de ligne nouvelle. Message reçu.
Alain Juppé et Alain Rousset ont envoyé un mémo au Conseil d’Etat, qui a repoussé l’audience des recours contre le GPSO (grand projet du Sud-Ouest), les LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax. Une manœuvre « parasitaire », voire « déloyale » pour les élus écologistes régionaux, qui ont toutefois bon espoir de voir le projet enterré par la future loi mobilité.
L’audience a été reportée sine die de l’agenda du Conseil d’Etat, mais ce mercredi, Pierre Hurmic a testé quelques arguments clés de plaidoirie contre les lignes à grande vitesse au sud de Bordeaux. L’avocat, conseiller municipal et métropolitain écologiste, a déposé le 22 juillet 2016 un recours visant la déclaration d’utilité publique du GPSO (Grand Projet du Sud Ouest), c’est-à-dire les LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax.
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NdlR-TGV en Albret :......Des manoeuvres de Alain Rousset et Alain Juppé : jugées "dilatoires et anachroniques" " ........ Jugez vous même en lisant l'article.
06/12/2017 | Les élus écologistes métropolitains et régionaux ont exprimé leur désaccord avec les Présidents locaux sur la LGV Bordeaux-Toulouse, un projet de longue date.
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© SNCF Médiathèque - DELEMARRE
La ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse sur la sellette, le Lyon-Turin dans l’impasse et le canal Seine-Nord sauvé par les collectivités locales. Telle semble être la tendance qui se dessine à la Commission d’orientation des infrastructures, selon certaines indiscrétions. La Commission devrait rendre sa copie autour du 25 janvier 2018 avec un peu de retard lié à des arbitrages complexes. Pour l’instant, elle a surtout travaillé pour définir les critères nécessaires à la prise de décision. Ils sont d’ordre économique et environnemental. La mobilité solidaire, la qualité et la sécurité sont également à l’ordre du jour. Un membre de la Commission parle de "discussions sérieuses et constructives" et indique que la question de la taxation des poids lourds fait quasiment l’unanimité.
Dans le sud-ouest, la question est sur toutes les lèvres. La ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse verra-t-elle le jour ? A priori, non. Son coût, estimé à 8 milliards d’euros pour environ 200 kilomètres, est rédhibitoire. Selon une source bien informée, la Commission serait favorable à un aménagement de la ligne existante qui permettrait de gagner environ 30 minutes pour un investissement beaucoup plus raisonnable. C'est ce que réclament la plupart des opposants à ce projet de liaison directe à grande vitesse entre Paris et Toulouse, par Bordeaux.
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