11 octobre 2024 - Sud Ouest
Une mobilisation anti-LGV au départ de la gare de Cadaujac en avril 2024, organisée par le collectif LGV Non merci.© Crédit photo : Archives Jean-Maurice Chacun / SO
La mobilisation « Freinage d’urgence, contre les LGV du Sud-Ouest » aura lieu à Lerm-et-Musset, dans le Sud-Gironde, du 11 au 13 octobre. Les Soulèvements de la Terre et LGV Non merci organisent ce week-end d’actions
« L’hélicoptère tourne depuis ce matin, il y a des gendarmes partout », témoigne Philippe Barbedienne, élu de Lerm-et-Musset. Le petit village du Sud-Gironde,habitué à accueillir la transhumance des bergers,va recevoir une autre forme de cortège à partir de vendredi 11 octobre. Les collectifsLGV Non mercietLes Soulèvements de la Terreont choisi cette commune, située à 3 km du tracé de la future ligne, pour y établir leur camp dans le cadredu week-end d’actions « Freinage d’urgence ».
Le lieu était tenu secret jusqu’à ce jeudi 10 octobre. Le terrain prêté par un privé est situé à 1,5 km du bourg et non loin de la rivière Ciron. Les opposants à la LGV Bordeaux-Toulouse-Dax font valoir quecette vallée serait menacée par le projet ferroviaire. La maire, Martine Lagardère précise qu’elle a été informée au dernier moment que sa commune avait été choisie. « Je suis opposée à la LGV de longue date, mais je ne cautionne pas ce genre de manifestation qui peut déborder. »
La crainte de tensions
Les collectifs locaux sont rejoints pour la première fois par le mouvement écologiste radical qui s’est fait connaître à Sainte-Solinependant la mobilisation contre les bassines agricoles. Le préfet de Gironde,qui a interdit la manifestation, non déclarée, estime que « plusieurs milliers de participants pourraient être potentiellement présents dont plusieurs centaines de contestataires radicaux qui pourraient provoquer de graves troubles à l’ordre public. »
Philippe Barbedienne, qui est aussi vice-président de laSepanso Aquitaineet militant anti-LGV de la première heure, assure : « Les gens que j’ai rencontrés sont des jeunes sympathiques et qui réfléchissent, ils n’ont pas l’air violents. »
Les manifestants ont rendez-vous vendredi 11 octobre pour des « échauffements pour le Grand jeu », le nom utilisé pour désigner l’action du lendemain. Le programme précise : « Il y en aura pour des niveaux d’engagement physique et juridique variables. » Cette phrase ambiguë laisse entendre que des actions pouvant entraîner des interpellations sont possibles.