8 novembre 2024 - La Dépêche
Entre le canal latéral à la Garonne, à gauche, et la voie ferrée Toulouse-Paris, des arbres ont déjà été abattus
Des associations écologistes s’opposent à une coupe de plusieurs dizaines d’arbres, qui devrait avoir lieu du 9 au 11 novembre à Saint-Jory, au nord de Toulouse, dans le cadre du chantier de la LGV.
L’eau du canal des Deux Mers s’écoule avec tumulte dans l’écluse de Saint-Jory, à 20 km au nord de Toulouse. Les voitures passent sur le pont, en direction de Saint-Caprais. La voie ferrée Toulouse-Paris est à quelques mètres.
En contrebas, un boulodrome désaffecté accueille les carcasses de plusieurs arbres déjà abattus. Trois platanes d’une vingtaine de mètres de haut sont encore debout, mais pas pour longtemps, selon des techniciens et agents de sécurité présents sur place.
Les bords du canal sont interdits au public près de l’écluse de Saint-Jory, au nord de Toulouse
Dans ce lieu bucolique, la SNCF va doubler le nombre de voies de circulation des trains, dans le cadre des Aménagements ferroviaires du nord de Toulouse (AFNT), préalables au chantier monumental de la LGV Toulouse-Bordeaux.
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Pour les Amis de la Terre Midi-Pyrénées, le collectif LGV non merci et le Groupement national de surveillance des arbres, la coupe qu’a entamé la SNCF, et qu’elle s’apprête à achever "entre le 9 et le 11 novembre", est "illégale".
Référé liberté contre l’abattage d’arbres examiné le 8 novembre
Les associations ont déposé un référé liberté, recours juridique d’urgence, qui sera examiné le 8 novembre. Les militants se donnent rendez-vous à midi pour un rassemblement devant le tribunal administratif, rue Raymond-IV à Toulouse.
Des militants sont perchés dans certains arbres destinés à l’abattage.
Samedi 9 novembre à partir de 11 h 30, un rassemblement aura lieu à l’écluse de Saint-Jory (tout proche de la gare de Saint-Jory). Là-bas, des militants, des "écureuils" comme ils se sont surnommés, sont depuis plusieurs jours dans un vieux chêne et des platanes pour les protéger de l’abattage.
"Le Code de l’environnement est très clair"
"L’autorisation préfectorale obtenue par la SNCF le 9 février 2024 pour démarrer ces AFNT "oublie" de mentionner les dizaines et dizaines d’arbres (chênes, tilleuls, platanes, aulnes, peupliers)" dont la coupe va avoir lieu, assurent les associations.
"Or, le Code de l’environnement (article L350-3) est très clair : de tels alignements d’arbres ne peuvent pas être abattus sans des autorisations explicites pour le faire", ajoutent-elles.
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Pour les Amis de la Terre et les autres associations, ces abattages seraient "non seulement illégaux", mais "totalement illégitimes et injustifiés", se situant dans un secteur où des "implantations alternatives existent, souvent pour le seul besoin temporaire de bases travaux".
La direction de la SNCF, contactée, n’a pas répondu à nos sollicitations