Nicolas Thierry, Christine Moebs et Vital Baude, trois élus écologistes de la Région Nouvelle-Aquitaine, ont tenu ce jeudi matin une conférence de presse pour dresser le bilan au sein de la majorité d’Alain Rousset." Les choses avancent" pour le vice-président de la Région Nicolas Thierry qui rappelle que son groupe, composé de 18 élus, veille prioritairement à la transition énergétique et à la protection du vivant.
"Mais dire que tout se fait sans discussion au sein de la majorité et dans la fluidité serait faux", ajoute Nicolas Thierry qui croit au rapport de forces en politique. Et il en veut pour exemple Nicolas Hulot dont il est un fervent et ancien partisan. "Au gouvernement, il est seul. Il n’a que sa popularité pour le soutenir dans son combat. quand il veut faire passer une interdiction à long terme comme pour les hydrocarbures en 2040, il gagne. Mais dès qu’il doit y avoir une décision à court terme, il perd face à des lobbies plus puissants que lui."
La question de la LGV
"Je préfère circuler dans un train qui met plus de temps mais qui dessert les villes moyennes"
Parmi les sujets qui opposent les élus EELV à leurs collègues socialistes, la LGV bien sûr et la prolongation vers Toulouse et l’Espagne, combat dont Alain Rousset a déclaré dans Sud Ouestqu’il continuait d’y croire et de le mener sans relâche et sans découragement.
"Alain Rousset évoque le fret dans sa défense du TGV, précise Nicolas Thierry, mais 80% du fret qui circule dans la région est de nature alimentaire. Il faut donc changer le modèle et privilégier le circuit court, cela diminuera forcément le trafic de marchandises."
"Dire que Bilbao ne sera plus qu’à 1h40 de Bordeaux, c’est très bien mais cela n’irriguera pas les territoires. Moi, je préfère circuler dans un train qui met plus de temps mais qui dessert les villes moyennes et qui n’absorbe pas tous les crédits qui pourraient servir à la rénovation des voies ferrées classiques." Le vice-président EELV de Nouvelle-Aquitaine, tout en reconnaissant le succès public de la nouvelle ligne à grande vitesse Paris-Bordeaux, ne se dit ni impressionné ni surpris par le sondage IFOP/La Dépêche qui assure que 88% des habitants d’Occitanie sont favorables à l’arrivée de la LGV à Toulouse.
"Qui peut refuser de gagner une heure dans un train ? Mais si vous posez la question : préférez-vous que l’argent serve à avoir plus de TER et qu’ils arrivent à l’heure, là vous aurez 100% de réponses positives."
"J’ai la conviction que cette ligne ne verra jamais le jour"
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Suite à la remise le 27 juillet dernier du rapport de Michel Delebarre sur le désenclavement du Limousin, Elisabeth Borne, ministre des Transports, a reçu le 28 septembre dernier les élus locaux concernés pour en dévoiler les conclusions.
Le rapport, qui fait suite à l’annulation le 15 avril 2016 de la déclaration d’utilité publique sur le projet de ligne à grande vitesse Poitiers-Limoges, préconise à court terme la poursuite de la modernisation de la modernisation de la ligne ferroviaire Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT) et à moyen terme le raccordement de Limoges à la ligne à grande vitesse Tours – Bordeaux (LGV SEA) grâce à la mise à niveau de la ligne existante Poitiers – Limoges.
En phase avec ces conclusions, Elisabeth Borne a confirmé les travaux de modernisation de la ligne POLT, avec un programme de plus de 1 milliard d’euros engagé sur 2015-2025. Elle a demandé à SNCF Réseau de présenter un programme de modernisation de la ligne existante entre Poitiers et Limoges ainsi que les gains qui en résulteraient en matière d’accessibilité et de temps de parcours. Elle s’est également engagée à étudier les modalités d’une desserte aérienne adaptée aux besoins des territoires, et notamment de Limoges.
Prochain point au printemps 2018, notamment sur le schéma directeur de la ligne POLT en cours de préparation, ainsi que sur le programme qui pourrait être mis en œuvre pour la mise à niveau de la ligne existante afin d’accéder à la LGV SEA via Poitiers.
Le Collectif des associations de défense de l’environnement (Cade) exerce sa vigilance opiniâtre sur le dossier de la LGV. Mercredi, il rendait public ses échanges avec l’ancien député PS girondin, Gilles Savary, sur le financement de la ligne à grande vitesse au sud de Bordeaux. Soit le Grand Projet du Sud-Ouest (GPSO), porté par SNCF Réseau et fortement soutenu par la région Nouvelle-Aquitaine. Où refait surface la crainte d’un montage public-privé douloureux pour le contribuable.
Le vice-président du Cade, Pierre Recarte, pose des chiffres contradictoires concernant le coût global. « SNCF Réseau a commandé une étude à l’École polytechnique de Lausanne, spécialisée dans ces questions. Elle a estimé le coût total des lignes Bordeaux-Dax et Bordeaux-Toulouse à 12 milliards d’euros, quand SNCF Réseau le chiffre à 9 milliards. » Les défenseurs de l’environement privilégient la fourchette haute.
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28 septembre 2017
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