4 décembre 2017 - L'Usine Nouvelle
EXCLUSIF La Commission d’orientation des infrastructures rendra son verdict fin janvier. Et il semble bien que la ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse ne verra pas le jour.
© SNCF Médiathèque - DELEMARRE
La ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse sur la sellette, le Lyon-Turin dans l’impasse et le canal Seine-Nord sauvé par les collectivités locales. Telle semble être la tendance qui se dessine à la Commission d’orientation des infrastructures, selon certaines indiscrétions. La Commission devrait rendre sa copie autour du 25 janvier 2018 avec un peu de retard lié à des arbitrages complexes. Pour l’instant, elle a surtout travaillé pour définir les critères nécessaires à la prise de décision. Ils sont d’ordre économique et environnemental. La mobilité solidaire, la qualité et la sécurité sont également à l’ordre du jour. Un membre de la Commission parle de "discussions sérieuses et constructives" et indique que la question de la taxation des poids lourds fait quasiment l’unanimité.
Dans le sud-ouest, la question est sur toutes les lèvres. La ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse verra-t-elle le jour ? A priori, non. Son coût, estimé à 8 milliards d’euros pour environ 200 kilomètres, est rédhibitoire. Selon une source bien informée, la Commission serait favorable à un aménagement de la ligne existante qui permettrait de gagner environ 30 minutes pour un investissement beaucoup plus raisonnable. C'est ce que réclament la plupart des opposants à ce projet de liaison directe à grande vitesse entre Paris et Toulouse, par Bordeaux.
Le canal Seine-Nord peut-être sauvé
Une étude réalisée par le cabinet d’études Claraco, en 2014, indiquait que l’on pouvait économiser 6 milliards d’euros entre Bordeaux et Toulouse en supprimant les passages à niveaux et en redressant certaines courbes. Si le projet de LGV n’est pas enterré définitivement, il sera repoussé aux calendes grecques.
La ligne Lyon-Turin, elle, est ardemment souhaitée par les Italiens et un accord dans ce sens a été adopté par le Parlement le 26 janvier. Les travaux devaient commencer l’an prochain. Difficile dans ces conditions de revenir en arrière, même si le ministère de la Transition écologique et solidaire, ainsi que le ministère des Transports semblent opposés à ce projet pharaonique pour un trafic plutôt limité.
Enfin, le canal Seine-Nord pourrait être sauvé, avec une solution qui désengagerait l’Etat au profit des collectivités locales, prêtes à reprendre le flambeau. Tous ces projets pourraient trouver une nouvelle source de financement avec le retour de l'Ecotaxe poids-lourds. Elle ne reprendra pas cette appellation, dévaluée par le renoncement du précédent gouvernement, et sa forme sera sans doute différente, mais les camions devront passer à la caisse. Le principe du pollueur-payeur y trouverait sa pleine application.