Pyrénées-Atlantiques : les élus départementaux étrillent le projet de LGV présenté par le gouvernement
La prochaine session du Conseil départemental se tiendra le 16 décembre.© Crédit photo : Quentin Top
« Méthode exécrable », « indécent », « copie à revoir ». Réunis en session ce vendredi 22 octobre à Pau, les conseillers départementaux des Pyrénées-Atlantiques n’ont pas ménagé le projet de ligne à grande vitesse (LGV) présenté par le gouvernement. Celui-ci prévoit une liaison ferroviaire entre Bordeaux et Toulouse ainsi qu’entre Bordeaux et Dax, à horizon 2039. Avec une facture partagée entre les collectivités. Coût prévisionnel pour le Conseil départemental : 305 millions d’euros, dont 91 millions par la mise en place d’une nouvelle taxe locale sur les bureaux.
Le 18/02/2014 - Sud Ouest (Publié le 15/02/14 - Article de Michel Laffargue)
Au début, il y avait des gens qui aimaient travailler leur vigne, se promener sur leur prairie, chasser la palombe dans leur bois, se retrouver l'été venu dans leur maison familiale où se fêtent les anniversaires, les baptêmes depuis quatre générations. Et puis, un beau jour, tous ces gens découvrent d'autres gens au milieu de leur propriété qui, sans s'annoncer, prennent des mesures, se croient en terrain conquis. Ils apprennent ainsi que leur vigne, leur bois, leur maison, leur prairie risquent de disparaître parce qu'ils se situent sur le périmètre d'une future voie SNCF à très grande vitesse.
Le 17/02/2014 - La Dépêche du Midi / Le Petit Bleu (publié le 17/02/2014)
Présentant le bilan de l’année, le président donnait l’état de la situation : «Aujourd’hui, nous avons des certitudes : celle que la LGV nous pourrit la vie ; nous savons aussi que le Premier ministre a validé récemment le projet et le président du conseil régional «terrorise» les élus. Je pourrai vous résumer la situation ainsi : les élus veulent cette ligne alors que la population n’en veut pas .» La population interrogée souhaiterait, en effet, des services ferroviaires plus réguliers et qui retirent les camions des routes ; pour beaucoup, cette ligne ne répond pas à leurs attentes et représente plus une menace qu’une amélioration du quotidien. «Déjà que nous avons du mal avec les finances, il me semble que l’argent serait bien mieux employé pour la collectivité en manque d’équipements, maisons de retraite, crèches et logements», dira même un intervenant au cours des échanges. Cette réflexion se fait de plus en plus dans la région où un consensus se dessine pour dire non aux projets dispendieux dont la LGV, les gens non directement impactés par le tracé prenant conscience que cette réalisation les touchera au portefeuille.
Voilà au moins un dossier qui fait l’unanimité à Saint-Jacques…© Crédit photo : Loïc Déquier
Le Conseil départemental était appelé à hauteur de 120 millions d’euros pour le financement de la LGV Bordeaux-Toulouse. « Nous venons de voter à l’unanimité des élus des quatre groupes une délibération qui refuse d’engager le Département dans le financement de cette ligne », avance Nicolas Lacombe sur sa page Facebook, ce vendredi 22 octobre, à l’occasion d’un vote de la commission permanente.
« La participation demandée, 120 millions d’euros à ce jour, paraît en effet tout bonnement inconcevable. Le montant représente l’équivalent de la construction de huit nouveaux collèges », indiquait Sophie Borderie il y a quelques jours. Pierre Chollet, le leader de l’opposition, ne dit pas mieux. Christian Dézalos a par ailleurs rappelé que le Lot-et-Garonne avait donné plus de 30 millions d’euros pour la LGV entre Tours et Bordeaux « quand d’autres collectivités concernées directement n’avaient pas craché au bassinet ». Le tronçon Toulouse-Bordeaux coûterait plus de 9 milliards d’euros dont 40 % à la charge de l’État.
Rappelons que le montage financier proposait aux collectivités de baisser leur participation de 30% par la création d’une Taxe Spéciale d’Equipement (TSE), payée par les contribuables. Une taxe additionnelle aux deux taxes foncières (bâties et non bâties), à la taxe d’habitation et à la cotisation foncière des entreprises.
Le 12/02/14 - Sud Ouest (Publié le 11/02/2014 - Article de Valérie Deymes)
L’enquête publique sur la LGV Bordeaux-Toulouse est prévue mi-2014.©
(Photo archives David Le Déodic)
Du côté de Réseau ferré de France, on ne s’affole pas d’un tel rapport et de telles recommandations de l’Autorité environnementale. « Sa saisie fait partie de la procédure habituelle sur tout grand projet. Nous travaillons dès à présent sur ses recommandations. Nos réponses feront l’objet d’un document qui sera annexé au dossier soumis à enquête publique », souligne-t-on à RFF. Pour autant le maître d’ouvrage de la LGV Bordeaux-Toulouse reste prudent quant à une réponse favorable à la suggestion de l’Ae d’équiper chaque point de consultation (mairies des communes concernées, sous-préfectures, préfecture) de matériel informatique pour consultation du public. « Cela dépendra du coût. Une chose est sûre, nous mettrons à la disposition du public, comme nous le faisons chaque fois, des DVD interactifs et un site Internet dédié. »
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