25 novembre 2021 - Sud Ouest
Sophie Borderie veut bien investir 120 millions, mais dans les routes…© Crédit photo : Archives Thierry Breton
Si les promoteurs de la ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse espéraient un assouplissement de la position du Département du Lot-et-Garonne, le communiqué envoyé ce mercredi 24 novembre, aux rédactions, a quelque chose d’une mise au clair et d’un point final. Ce courrier ferait suite à un échange téléphonique entre la présidente Sophie Borderie et M. Guyot, le préfet de Région Occitanie.
Rappelons que la collectivité de Lot-et-Garonne refuse d’accorder les 120 millions d’euros réclamés pour la réalisation de LGV et s’est prononcée contre tout financement. Bref, à Saint-Jacques, ce sera zéro euro au bénéfice de la LGV. Or, malgré cette position revendiquée, le Conseil départemental 47 apparaîtrait toujours dans les documents ad hoc parmi les potentiels financeurs. Dans sa lettre à Etienne Guyot, Sophie Borderie demande qu’à l’avenir la collectivité qu’elle préside soit retirée de la liste des financeurs de la LGV « au même titre que le Département de la Gironde », renvoyant « à une décision sans équivoque ». La présidente justifie cette décision en invoquant, cette fois-ci, le coût de la réfection des routes mises à rude épreuve « par le dérèglement climatique ». Un plan de 120 millions d’euros, soit la somme exigée pour la LGV...
Quid de la gare d’Agen ?
Ce refus du Lot-et-Garonne est-il un frein rédhibitoire à la construction de la LGV ? 120 millions d’euros pèsent 1,33 % du budget total de 9 milliards nécessaires à la ligne Bordeaux-Toulouse. Mais la stratégie globale de financement est ici mise à rude épreuve car le refus du Lot-et-Garonne s’ajoute à celui de la Gironde. La métropole de Bordeaux pourrait rejoindre aussi ce camp-là. Quant à l’Agglo d’Agen, elle est aussi opposée à ce financement même si Jean Dionis est favorable à la LGV. Cela ferait beaucoup. Mais après tout, l’ex-Région Poitou-Charentes voit bien passer les TGV du Bordeaux-Tours sans avoir donné un centime.
Alors, quid de la gare LGV d’Agen ? Avec zéro participation des acteurs lot-et-garonnais, peut-elle être remise en question ? Ce serait subir tous les inconvénients de la LGV sans en tirer le moindre avantage. À ce qu’on sait, le moyen de pression est ici.