Mardi 28 février a été inaugurée la ligne à grande vitesse (LGV) Tours-Bordeaux, qui mettra Bordeaux à 2 heures de Paris dès juillet. Les médias annoncent un investissement de 7,6 milliards financé à 100 % par le partenaire privé (Lisea, filiale de VINCI) qui percevra donc la totalité des recettes (sous forme de péages payés par la SNCF) pendant 44 ans, durée de la phase « exploitation » du contrat de concession.
Cette inauguration est l’occasion de dénoncer – une fois de plus ! – le scandale des partenariats publics-privés (PPP), ces montages financiers qui permettraient « d’optimiser le partage des risques entre le public et le privé et de mobiliser de nouvelles ressources financières privées afin de réaliser des grands projets d’utilité nationale » . Qu’en est-il vraiment ?
Photo : Wilfried Joh, licence Creative Commons BY-NC-ND 2.0.
Un investissement financé à seulement 32 % par le privé
Un communiqué de presse VINCI et Réseau ferré de France (RFF) du 16 juin 2011 [1] détaillant le montage financier, laisse entendre que Lisea, apportant 3,6 milliards sur 7,6 milliards, contribue presque à la moitié du financement de l’investissement.
Malgré un montage financier opaque dont les détails sont protégés par le secret industriel et commercial, on peut voir que cet apport est abusivement gonflé par l’incorporation des 1,2 milliards d’euros que la société devra payer sur ses emprunts. Lisea n’apporte en réalité que 2,4 milliards d’euros (fonds propres et emprunts), le reste étant des subventions publiques (42 %), ou encore des investissements de SNCF Réseau (26 %).
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L'année dernière, première alerte du côté de Fargues-sur-Ourbise avec la découverte de quelques individus d'une espèce particulièrement protégée, le pélobate cultripède. 2011 risque de marquer un tournant dans cette affaire de tracé du projet LGV dès lors qu'aux « quelques individus » est venue s'ajouter la découverte de plusieurs noyaux de population de cette espèce. Et comme la Sepanlog et Cistude Nature qui pilotent les inventaires herpétologiques (les reptiles et amphibiens) en Lot-et-Garonne, ne comptent pas s'arrêter en si bon chemin, RFF pourrait avoir quelques soucis à se faire.
Le collectif Alternative 47 s'accroche au rapport du député UMP Hervé Mariton sur une rentabilité du projet douteuse.
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Les sénateurs ont notamment visité le marais de la Virvée, à l'endroit du franchissement de la Dordogne. Ici lors du chantier du pont destiné à la LGV.ARCHIVES LAURENT THEILLET
Ce vendredi 24 février, la Commission d’enquête sénatoriale qui planche sur la compensation écologique des grands projets se rend en Gironde sur le tracé de la LGV Tours – Bordeaux et sur celui de l’A65
Le tracé de la ligne à grande vitesse (LGV) Tours – Bordeaux ce vendredi matin aux alentours de Libourne, celui de l’autoroute A65 dans l’après-midi à Captieux et à Maillas, au sud du département : les sénateurs examinent la réalité des mesures de compensation écologique qui accompagnent les grands projets d’infrastructures.
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NdlR TGV-Albret: LE résumé de tous les arguments (Merci Guy Saint Martin)
« La presse régionale s'est fait, récemment, l'écho de personnalités politiques du département s'interrogeant sur l'intérêt de la LGV.
Faisant partie de ceux, peu nombreux, qui, depuis quinze ans, contestent son utilité, je me réjouis de ces prises de position.
Le problème n'est pas de savoir où se situera cette infrastructure ; le débat entre les maires de l'agglomération agenaise est éclairant. Les uns la veulent plus au Nord et les autres plus au Sud. C'est faire preuve d'une certaine forme d'égoïsme partisan. La vraie solution est de refuser toute LGV entre Bordeaux et Toulouse et de réaménager les lignes existantes.
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