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Les associations ne sont pas à court darguments

24 mai 2011  - Le Sud-Ouest

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Thierry Pilliaudin, devant les serres qui seraient balayées par la LGV tracé sud à 400 mètres du Royal et de l'église Saint-Martin-de-Layrac.PHOTO EMILIE DROUINAUD

Sur le front de la ligne à grande vitesse, de nombreuses associations de citoyens et riverains sont mobilisées, dont la plupart d'entre elles sont unies sous la bannière de Coordination 47. D'autres agissant seules comme Ouvrons l'œil à Layrac ne partageant pas les mêmes convictions.

Comme nous en rendions compte dans notre édition d'hier, les Agenais ou plutôt les élus de l'agglomération agenaise ont grincé des dents lors de la dernière rencontre avec Réseau ferré de France (RFF), mi-mai à la préfecture, et se sont réunis il y a quelques jours en bureau pour réaffirmer leur opposition au tracé LGV proposé en Agenais. C'est à l'occasion de cette réunion que les associations ont été reçues et ont exprimé leurs doutes, leurs craintes mais également leurs certitudes sur le projet. Au sein de la Coordination 47 qui compte actuellement treize associations, les quatre structures sises sur l'Agenais ont développé leurs arguments devant les élus de la CAA.

Premier argument : la LGV Bordeaux-Toulouse n'est pas rentable car trop onéreuse. « Ce projet coûteux ne répond pas aux critères de rentabilité imposés. C'est le cas de 30 % des TGV actuels et la SNCF ne veut plus exploiter ces lignes ou en supprime les arrêts intermédiaires. Cette LGV ne servira donc qu'à Toulouse ! »

Caution parlementaire

Un argumentaire que les association de la Coordination 47 rattachent aux déclarations du député Mariton, rapporteur de la Commission des finances lors de la présentation du schéma national des infrastructures ferroviaires qui prend pour exemple la ligne Bordeaux-Toulouse dont les prévisions de recettes couvrent seulement 35 % des recettes. Fortes de cette caution parlementaire, les associations balaient donc le projet LGV. « Il n'est plus réellement de mise. Mais que faire à la place ? Nous le répétons depuis un an : il faut réaménager les voies existantes afin qu'elles accueillent le TGV », souligne Claude Semin, un des porte-parole de Coordination 47. « RFF nous oppose des questions de coûts, or cette alternative n'a jamais été étudiée ni chiffrée par ses services. Pour notre part, nous attendons les résultats de l'étude lancée par l'association des élus Alternative 47. »

L'œil sur Layrac

Si la Coordination 47 s'attaque au principe même de la LGV Bordeaux-Toulouse, la petite association indépendante layracaise Ouvrons l'œil est sur un autre registre. Pour elle, l'existence même de la LGV se justifie de par ses supposées retombées en terme de développement économique. En revanche, c'est sur le tracé qu'elle entend faire entendre sa voix. Le tracé privilégié par RFF évite soigneusement le village passant au nord et franchissant la Garonne par deux fois sur Boé. Une hypothèse contre laquelle est mobilisée une majorité d'élus de la CAA, à l'exception des élus layracais… « Jean Dionis du Séjour et ses collègues du Passage-d'Agen et de Boé défendent une autre hypothèse de tracé plus au sud qui éviterait Boé, traverserait les coteaux de Moirax via un tunnel et qui ressortirait à 400 mètres de notre commune », explique Thierry Pilliaudin.

120 millions d'euros de plus

Et le président de l'association Ouvrons l'œil de montrer depuis Le Royal, point de vue sur lequel l'église Saint-Martin est implantée, le passage de la ligne « sud ». « Ligne qui serait surélevée au niveau du Royal, soit à plus de 60 mètres afin de passer au-dessus de l'A62. On est ici sur un impact sur la population en terme de nuisances visuelles et sonores bien plus important que sur Boé-bourg. Sans compter que cette option sud coûte la bagatelle de 120 millions d'euros supplémentaires que l'option de RFF. Un argument auquel le président de la CAA reste sourd. » L'association a sonné aux portes du Conseil régional, du Conseil général et de la ministre, sans résultat. « Personne n'a daigné nous répondre », poursuit celui qui précise qu'il n'a « aucune ambition électorale sur Layrac. Et aucun membre du noyau dur de notre association n'est concerné par le passage de la LGV sur ses terres. Nous voulons mobiliser les Layracais contre la destruction de leur patrimoine et la destruction de certaines entreprises ». Quant à l'option d'un aménagement des voies existantes soutenues par d'autres associations, Ouvrons l'œil ne croit pas en sa pertinence.

 

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