Un groupe d'anti LGV vient de dresser un panneau de protestation./Photo DDM, A. V.
Ce samedi 3 août de bon matin à Xaintrailles, sur le tracé pressenti route de Buzet, une délégation d’opposants au projet de ligne ferroviaire à grande vitesse a installé des panneaux avec des slogans hostiles à cette réalisation «coûteuse et inutile» selon eux. Le but de cette manifestation était de rappeler aux décideurs leur entière détermination. «Pourquoi seule la ligne Bordeaux-Toulouse reste-t-elle au projet initial ? Est-ce pour satisfaire les petits copains socialistes présidents de conseils régionaux et généraux ? Où est l’intérêt de la collectivité?», protestaient Janine Besacchi et Michel Normand.
Les anti-LGV ressortent du bois. Ils dénoncent les mensonges de la SNCF concernant la LGV Bordeaux-Toulouse
PhotoDDM./MC La Dépêche
Dix ans depuis le lancement, sur le papier, de la LGV entre Bordeaux et Toulouse. Les opposants au projet font jouer le droit d’inventaire dans les affirmations de la SNCF.
Les trains n’arrivent que rarement à l’heure, la ligne à grande vitesse n’est, elle, toujours pas entrée en gare alors que ses promoteurs publics, dont la SNCF, annonçaient sa mise en service pour 2021. Au mieux, elle est annoncée pour 2035-3037. Charles D’huyvetter, président de l’association TGv En Albret, en est convaincu : "Le projet ne verra jamais le jour mais personne à Paris ne veut l’annoncer."
En attendant ce qui serait une bonne nouvelle pour les associations entre Bordeaux et Toulouse, les opposants réunis sous la bannière de la Coordination 47 ont écrit à l’ensemble des groupes parlementaires au Sénat et à l’Assemblée nationale, aux cinq parlementaires de Lot-et-Garonne comme à la présidente du conseil départemental Sophie Borderie. Premier grief, l’incompréhension après la découverte d’un crédit de 28 M€ ajouté pour les études sur le tracé entre Bordeaux et Toulouse. "Cette somme pourrait être ajoutée au financement de la rénovation des lignes existantes", détaille Catherine Ayme, de TGV En Albret. En mars 2012, ce qui ne rajeunit personne, un cabinet d’expertise avait étudié les deux options, lignes nouvelles et aménagement de l’actuelle desserte ferroviaire. Coût de la première option prônée par les pouvoirs publics, 11 milliards d’€ pour les 137 km de voies ferrées. Estimation de la rénovation des lignes par le cabinet Claraco, 2,5 milliards dans la version premium à ce jour.
Autre reproche, les mensonges présumés de la SNCF. Dans le courrier technique adressé à leurs interlocuteurs, les anti-LGV font écouter la différence entre les annonces et prévisions de la SNCF au début des années 2010, et "la réalité en 2021. Les justifications de SNCF Réseaux tombent à l’eau" estime Jacques Doucet, porte-parole de la Coordination 47.
"La SNCF établissait ses arguments sur la base d’une éventuelle saturation des lignes existantes. Il n’en est rien." Même argument pour le nombre de passagers passant en gare d’Agen, qui avait justifié le transfert rive gauche à Sainte-Colombe-en-Bruilhois. "Le prévisionnel donnaient plus de 2 millions de voyageurs en 2021, à l’ouverture de la ligne." C’est aujourd’hui 1,3 million au total de l’ensemble des lignes en 2019. "Cela n’a donc rien à voir avec la crise sanitaire," s’empresse d’ajouter Catherine Ayme.
Le troisième grief porte sur l’impact social auprès de la population (lire ci-dessous). Trois bonnes raisons pour que les militants anti-LGV s’invitent comme en 2015 dans la campagne des élections départementales et régionales.
Les associations Très grande vigilance (TGV) en Bruilhois, Attac 47 et le collectif 47 Notre-Dame-des-Landes organisent, demain, une fête champêtre, familiale et solidaire
Lire la suite : La Fête des luttes s'arrête à Sainte-Colombe en Bruilhois jeudi
Chers amis,
Voici le courrier que Coordination 47 et TGV en Albret ont décidé d’adresser aux présidents des groupes parlementaires de l’Assemblée Nationale et du Sénat, ainsi qu’à nos trois députés et deux sénateurs du Lot-et-Garonne. Nous l’avons également envoyé à la Présidente du Conseil départemental et à la ministre de la transition écologique et solidaire et du ministre des transports.
Nous ne nous endormons pas, le combat continue et nous allons le faire savoir dans le cadre d’une très prochaine conférence de presse.
Prenez soin de vous. Avec toutes mes amitiés,
Charles
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PHILIPPE BARBEDIENNE, DIRECTEUR SEPANSO AQUITAINE
Au-delà de la prise en considération de l’effet d’éviction des projets de lignes à grande vitesse, qui ne peuvent être conduits qu’au détriment d’investissements plus utiles, la Sepanso dénonce depuis des années l’imposture écologique qui a consisté à vouloir travestir les chantiers de LGV, que chacun sait grands destructeurs de milieux naturels, terres agricoles et forêts, en véritables bienfaits pour l’environnement.
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