Entre l’association et RFF, la bataille fait rage depuis maintenant presque quatre ans. Sur le terrain, c’est la seconde fois que les militants s’en prennent directement à la voiture de l’agent de RFF. En juin dernier, ils avaient encadré son véhicule de rails de chemin de fer à Feugarolles, histoire de montrer que leur colère n’était pas feinte. Hier, lors de ce second round, si l’agent est resté flegmatique, les mots se sont faits plus durs et la tension est montée d’un cran. « Je ne conteste pas l’opposition mais les méthodes », lance l’agent, qui reste d’un calme olympien. Charles d’Huyvetter, président de la Coordination 47 tient à ces actions coup-de-poing, « mais toujours dans la légalité ».
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Le Lot-et-Garonne, ce sont ses paysages, sa gastronomie, ses coutumes, une certaine douceur de vivre préservée.
Or tout ceci est gravement menacés par le projet de la Ligne à Grande Vitesse.Vos paysages vont être dévastés, vos forêts mutilées, vos terres agricoles sinistrées. Une apocalypse de bruit et de fureur pendant la durée des travaux, puis, à terme, passage plusieurs fois par jour de trains enragés qui chasseront de leur paradis les oiseaux et les animaux sauvages. Tel sera le prix à payer. Et le Lot-et-Garonne, qu'on traversera désormais sans même le visiter, sera le dindon de la farce.
Tout n'est pas encore joué.
Pourtant, en dépit des tambours et trompettes entonnés par tous les inconscients qui crient victoire, il y a un autre prix qu'il faudra assumer : c'est celui du financement ? Un gouffre que ces mêmes décideurs ne parviennent pas à combler quand ils additionnent leur chiffres. Car le compte n'y est pas. Lot-et-Garonnais , vous vous êtes déjà fait rouler une fois, avec VOS IMPÔTS, quand vos décideurs vous ont forcés à mettre la main à la poche pour la ligne Bordeaux-Tours. Le département des Landes, pourtant beaucoup plus riche avec la manne de ses stations balnéaires, a refusé de payer.
Vos impôts fonciers paieront la facture !
Et vous ? Vous qui aimez et habitez le Lot-et-Garonne, voulez-vous être une fois encore les dindons de la farce ? Allez-vous accepter de payer docilement dans le seul but de faire plaisir à quelques bordelais et toulousains pressés ? Car n'en doutez pas, vos impôts fonciers sur le bâti et le non-bâti vont trinquer, et vous aurez ainsi la double peine : votre environnement sera détruit, et vous paierez pour que cela se fasse !
Mobilisez-vous !
Tous à Feugarolles ce mercredi à 11H
Il n'y aura pas pour le moment de nouvelle ligne entre Bordeaux et l'Espagne. La priorité est donnée aux rénovations.
Comment ne pas s’incliner devant le bon sens d’une telle décision ? Elle a néanmoins sonné le réveil brutal de tous ceux qui espéraient la construction prochaine d’une nouvelle ligne entre Bordeaux et l’Espagne. Il faut maintenant espérer que cette gigantesque désillusion collective aura au moins le mérite de créer un précédent en réconciliant l’intérêt général avec la responsabilité financière.
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Gilles Savary est ancien député et membre du Haut Comité du ferroviaire.© Crédit photo : Archives Fabien Cottereau / « Sud Ouest »
« Les transports représentent 30 % des émissions de CO2. Avec le logement, Ils constituent un enjeu majeur de la lutte contre le réchauffement climatique. Pourtant, mise à part la « trêve » de la crise sanitaire et du confinement en 2020, les embouteillages ont repris leur cours et atteignent des niveaux vertigineux dans nos grandes agglomérations.
Le dernier pointage du magazine « Auto plus », basé sur des données de géolocalisation, fait état d’un rebond spectaculaire des congestions urbaines. Il y apparaît que six métropoles et agglomérations de province surpassent désormais la région parisienne dans ce registre. En septembre 2021, les Rennais, les Marseillais, les Bordelais ont perdu plus de 18 heures de leur temps dans les bouchons ; les Parisiens un peu moins de 16 heures et les Toulousains 14 heures.
Malgré les intentions affichées de réduction des gaz à effet de serre, la hausse des prix du logement dans les centres urbains, particulièrement des« villes TGV », favorise l’étalement urbain et constitue un puissant multiplicateur de déplacements et de bouchons périurbains.« C’est indiscutablement sur les périphéries de nos agglomérations et leurs profondeurs périurbaines qu’il faut prioritairement faire porter l’effort d’investissement »
Si la lutte contre le réchauffement climatique est bien une priorité nationale, et le message des gilets jaunes à prendre au sérieux, alors c’est indiscutablement sur les périphéries de nos agglomérations et leurs profondeurs périurbaines, outre la remise à niveau de notre réseau ferroviaire, qu’il faut prioritairement faire porter l’effort d’investissement. Il s’agit d’un impératif social et écologique de premier ordre tant les conditions de déplacements domicile-travail à l’heure de pointe y sont critiques, hors de contrôle, et socialement explosives.
Les opposants à la Ligne à grande vitesse pensent à l’organisation d’une mobilisation régionale en Lot-et-Garonne.© Crédit photo : Loïc Déquier
L’histoire se répète pour Pascal Roques. « En 1975, c’est l’autoroute qui a exproprié mon père. Il a dû déplacer des bâtiments. » Ces édifices sont désormais placés sur le tracé de la future ligne à grande vitesse. Le sort de ces arboriculteurs, dont l’activité est à 80 % soutenue par la vente directe, est scellé : le train va les biffer de la carte.
Il n’en fallait pas plus aux opposants à la LGV et partisans de la modernisation de la ligne existante pour faire de l’entreprise agricole de Montesquieu un exemple de cette défiguration du paysage qu’ils dénoncent. Jeudi 14 octobre, tous se sont donc rassemblés à l’entrée de la ferme aux 30 hectares, sous le portique gonflable du collectif Très Grande Vigilance en Albret.
« Quel intérêt ai-je à poursuivre mon activité dans ces conditions ? Je voulais vendre mais qui viendrait investir ici ? », se désole l’agriculteur qui espère maintenant le soutien des élus. « La LGV ne passera pas sur tous les territoires, mais elle va passer dans tous les portefeuilles », prévient Jean-François Garrabos, maire de Feugarolles, où se tiendra une prochaine manifestation le 20 octobre, sur le site d’un potentiel viaduc.
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