15 octobre 2021 - Sud Ouest
Les opposants à la Ligne à grande vitesse pensent à l’organisation d’une mobilisation régionale en Lot-et-Garonne.© Crédit photo : Loïc Déquier
L’histoire se répète pour Pascal Roques. « En 1975, c’est l’autoroute qui a exproprié mon père. Il a dû déplacer des bâtiments. » Ces édifices sont désormais placés sur le tracé de la future ligne à grande vitesse. Le sort de ces arboriculteurs, dont l’activité est à 80 % soutenue par la vente directe, est scellé : le train va les biffer de la carte.
Il n’en fallait pas plus aux opposants à la LGV et partisans de la modernisation de la ligne existante pour faire de l’entreprise agricole de Montesquieu un exemple de cette défiguration du paysage qu’ils dénoncent. Jeudi 14 octobre, tous se sont donc rassemblés à l’entrée de la ferme aux 30 hectares, sous le portique gonflable du collectif Très Grande Vigilance en Albret.
« Quel intérêt ai-je à poursuivre mon activité dans ces conditions ? Je voulais vendre mais qui viendrait investir ici ? », se désole l’agriculteur qui espère maintenant le soutien des élus. « La LGV ne passera pas sur tous les territoires, mais elle va passer dans tous les portefeuilles », prévient Jean-François Garrabos, maire de Feugarolles, où se tiendra une prochaine manifestation le 20 octobre, sur le site d’un potentiel viaduc.
Pour le « Polt »
« On a deux mois pour motiver les troupes avant la fin du tour de table financier annoncé par Alain Rousset. On espère que cela va faire boule de neige. Ce projet est cher, inutile et son impact sur l’environnement catastrophique, plaide Charles d’Huyvetter. On le fait pour les grandes métropoles sans mesurer combien il va défavoriser les territoires intermédiaires comme le Lot-et-Garonne. L’immobilier va flamber. »
Pour le collectif opposé à la LGV, si l’on veut permettre aux Occitans de rallier Paris plus rapidement, il faut tirer par le Polt : « Passer par Bordeaux, c’est 157 km de plus. Le chemin de plus court, c’est Paris, Orléans, Limoges, Toulouse (Polt). On a la conviction d’être dans la bonne direction, maintenant il faut convaincre les autres », résume ce propriétaire avant de rappeler l’argument massue : « Réhabiliter, c‘est 2,5 milliards d’euros. La LGV, c’est presque quatre fois plus. »