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Le Père Noël a fait une pause dans sa préparation des cadeaux et est venu offrir une brouette et du ciment au maire d’Agen.© Crédit photo : Loïc Déquier
« Puisque Jean Dionis a l’air d’aimer le tout bitume et les grandes infrastructures, on lui fait cadeau pour Noël d’une brouette, d’un sac de ciment, d’une pelle et d’un râteau pour qu’il puisse faire mumuse. » La phrase est signée Charles D’Huyvetter. La figure des anti-LGV en Lot-et-Garonne, président de l’association Très grande vigilance en Albret était présente, ce mercredi 15 décembre, devant la mairie d’Agen pour mener une action symbolique, à la veille du vote d’adhésion au plan de financement de la LGV proposé aux conseillers communautaires de l’Agglomération d’Agen. « Il faut que les Agenais sachent qu’on va les ponctionner de 18 millions d’euros, qui ne seront pas destinés au territoire. »
L’argument des anti reste toujours le même : non à la nouvelle ligne LGV, oui à la modernisation des voies. « M. Dionis et les élus qui sont favorables à ce projet, ne tiennent pas compte des avis de l’enquête publique, dont un grand nombre (15 500) s’opposent à la LGV. On nous répond que cette enquête n’est que consultative. On nous méprise », regrette Catherine Amie, vice-présidente de TGV en Albret. Et de promettre, « si cela continue », que « les prochaines actions seront beaucoup plus virulentes ».
Le rapport de la Cour des comptes sur la rentabilité des TGV a donné du baume au cœur des opposants à la Ligne Grande Vitesse, dont fait partie Claude Semin, président de l'Association de défense du patrimoine caudecostois. Il a interpellé Jean-Dionis du Séjour, à l'occasion de l'inauguration de la rue Marcelin-Serret.
Le président de l'agglo n'est peut-être pas de votre avis ?
Lire la suite : LGV : Claude Semin a interpellé le président de l'agglo
= distribué aux Elu(e)s Régionaux d'Aquitaine .
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Conseiller régional EELV dans le Rhône, Etienne Tête, est aussi avocat, et c'est avec cette casquette qu'il épaule les anti-LGV de la région. Pour lui, l'enquête d'utilité publique doit être stoppée.
La Dépêche du Midi : La Cour des comptes vient de rendre public un rapport défavorable au développement des lignes à grande vitesse. Cette analyse change-t-elle votre approche ?
Étienne Tête : «Ce que dit la Cour des comptes est tout sauf un scoop. On ne va rien changer à notre approche car on savait déjà ce qu'elle dit. La Cour des comptes relève que la redevance payée par la SNCF à Réseau ferré de France (RFF) est élevée. Rien de plus normal, il faut amortir le coût des travaux et RFF ne peut pas être déficitaire. Du coup, les redevances augmentent et les aides publiques sont annoncées de plus en plus importantes. Et je trouve surprenant — je ne suis pas le seul — que la seule réaction de la SNCF soit d'annoncer une augmentation de ses tarifs de première classe, de stopper les voitures-bars sur certaines lignes (là, je ne comprends pas…) et de diminuer les remboursements de billets, ce qui est tout bonnement scandaleux.»
L'avis de la Cour ne modifie en rien votre approche, alors ?
«C'est mieux encore, elle conforte nos thèses. On a avec les projets de ligne à grande vitesse le même raisonnement qu'avec les programmes de développement des voies autoroutières et pour ne citer qu'un projet le Lyon-Paris. Ce sont les mêmes mécanismes. Dans le domaine des autoroutes, les «barreaux» utiles ont été faits et il en va de même avec les lignes à grande vitesse. On doit désormais réfléchir à l'aménagement des voies existantes. Bordeaux-Toulouse bien sûr, mais aussi Lyon-Turin.»
Cette analyse de la Cour des comptes apparaît-elle une façon pour l'État de se désengager pour sortir par le haut ?
«Si c'était ça, j'en serais heureux. Mais l'avis de la Cour est rarement écouté. Elle développe l'aspect économique de la question mais on sait tous que l'homme politique développe une cécité dans ce domaine. C'est l'inverse du bon sens (…) Je ne suis pas sûr que cet avis de la Cour soit de nature à remettre en cause immédiatement les projets. En revanche, l'enquête publique est perturbée, percutée par ce rapport mais aussi par l'abandon de l'écotaxe. Ce scénario est voulu, c'est un message au citoyen. On lui dit, n'y allez pas, de toute façon le projet Bordeaux-Toulouse est abandonné. Pour moi, le préfet doit dans ce contexte suspendre l'enquête publique (elle court jusqu'au 8 décembre, N.D.L.R.).»
Distribution de l'étude Claraco concernant Alternative Bordeaux-Toulouse
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