Le maire de Saint-Médard-d’Eyrans a invité toutes les associations anti-LGV. Il demande à SNCF Réseau de financer des expertises indépendantes pour éviter de gros dégâts sur le tracé
Le maire de Saint-Médard-d’Eyrans, Christian Tamarelle, est un opposant de la première heure au GPSO (Grand Projet du Sud-Ouest). Le porte-parole de l’association des élus anti-LGV au sud de Bordeaux a rappelé sa position au préfet de région Étienne Guyot lors de l’installation du comité de suivi du projet ferroviaire, fin avril.
La Coordination 47 s’est associée à d’autres groupes pour faire pression.
© ARCHIVES É. D.
Ils sont inquiets, les anti-LGV lot-et-garonnais. Et ce, même si le rapport de la commission d'enquête sur les projets de Ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax abondent leur opposition à ces perspectives. Inquiets car ils voient bien que certains élus favorables au GPSO (Grand Projet Sud Ouest) « font pression sur le gouvernement » pour que les lignes voient quand même le jour. Ils entendent être reçus « à titre de réciprocité légitime » par le Premier ministre afin de lui présenter leurs arguments.
Compte à rebours enclenché pour le projet de LGV entre Bordeaux et Toulouse. L'Etat doit se prononcer avant la fin de l'été et les opposants poursuivent leur lobbying. Au sommet.
François Hollande ayant annoncé dans le Lot en avril dernier que le gouvernement devait se prononcer «avant la fin de l'été» pour l'abandon, ou pas, du projet GPSO (*) de la ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse, les opposants ont choisi de frapper à la porte de l'hôtel Matignon et des services de son locataire du moment, Manuel Valls.
A Saint-Médard-d'Eyrans, en Gironde, la LGV Bordeaux-Toulouse devrait passer au cœur de la commune. Rue des Fauvettes, la moitié d'un quartier doit disparaître. Reportage.
Michel Lopez, de l’association LGVEA, et Monique Valverde, habitante de la rue des Fauvettes, positionnée sur le tracé de la LGV. ©Margot Delpech/Le Republicain Sud-Gironde
Rue des Fauvettes, à Saint-Médard-d’Eyrans (Gironde), sept maisons sont situées sur le tracé de la LGV Bordeaux-Toulouse. Les expropriations ont débuté. Les maisons doivent être rasées. À quelques mètres, Monique Valverde n’est pas concernée. Pourtant, la LGV passera bien devant son pas-de-porte. « C’est le projet d’une vie qui est anéanti », résume Monique Valverde.
Avec son mari René, ancien agent SNCF, ils ont acheté « ce petit coin de paradis » à l’époque où il n’y avait pas grand monde à Saint-Médard-D’Eyrans. C’était en 1987. « On est venus dans ce village où il n’y avait quasiment rien, on fait partie de ces gens qui ont redynamisé la commune », raconte l’habitante de Saint-Médard. Depuis 36 ans, avec son mari, ils ont choyé ce foyer familial, du sol au plafond. « On a même un vrai four à pain », se réjouit-elle.
Mais le ton change quand on aborde cette fameuse ligne grande vitesse. La Saint-Médardaise soupire :
À Saint-Médard-d'Eyrans, le maire Christian Tamarelle veut bloquer les travaux jusqu'à l'intervention d'experts indépendants pour faire le point sur le projet LGV Bordeaux-Toulouse. ©Margot Delpech/Le Républicain
Accrochés aux fenêtres de la mairie de Saint-Médard-d’Eyrans, les panneaux annoncent la couleur : « Non à la LGV, non aux AFSB. » À l’heure où les premiers repérages pour installer les aménagements ferroviaires (AFSB) de la LGV Bordeaux-Toulouse ont démarré, le maire de Saint-Médard-d’Eyrans Christian Tamarelle n’a pas dit son dernier mot. « Les aménagements ferroviaires, c’est le cheval de Troie de la LGV, prévient-il. Si les aménagements ne se font pas, il n’y aura pas de LGV. «
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