Votation illégale
Dès jeudi, Frédéric Bovet, le sous-préfet de Marmande en charge de Nérac, a contacté les maires Michèle Autipout à Xaintrailles, Alain Polo à Montesquieu et Jean-François Garrabos à Feugarolles pour leur expliquer que la votation ne pourra pas avoir lieu ce jour-là. La raison : rien ne doit troubler ou influencer le déroulement du scrutin. C'est ce que prévoit la loi et des sanctions sont envisageables. Le vote européen pourrait même être invalidé. Pour TGV en Albret, c'est la douche froide, une véritable atteinte à la démocratie et surtout, la grande incompréhension. Les services de l'État considèrent que «la thématique de la votation présente un lien avec l'enjeu électoral», l'association ne voit pas en quoi. «Bordeaux-Toulouse n'est pas une ligne européenne, s'insurge Patrick Vaccari, un membre bien au fait des spécificités techniques. Il y a quelques mois la commission européenne a confirmé les 9 corridors du réseau transeuropéen et la ligne n'en fait pas partie». Il ajoute : «Une votation citoyenne n'est pas un référendum, elle n'a aucune valeur juridique». Du côté des maires, l'embarras est palpable : en tant qu'élus représentants de l'état, ils se voient mal désobéir si l'interdiction se confirme. «Je ne peux que me plier aux injonctions de mon supérieur hiérarchique, explique Jean-François Garrabos. Mais je ne peux m'empêcher de penser que le message que voulait faire passer l'association est déjà passé», constate-t-il devant la réaction de la préfecture. «Cela consiste à abattre un moustique avec un bazooka. Ou alors, c'est que le moustique est plus gros que nous le pensions». Charles D'Huyvetter, président de l'association, ne compte cependant pas reculer devant les risques de sanctions. Les 1 650 bulletins seront bien envoyés et il prépare un plan B pour organiser la votation.