27 novembre 2021 - Sud Ouest
Robert Claraco, Jean-Jacques Mirande et Charles D’Huyvetter ont exposé leurs arguments devant une centaine de personnes.© Crédit photo : Laurent Cluchier
L’association Très Grande Vigilance en Albret s’est concrètement remise en marche et multiplie les actions. Derrière Charles d’Huyvetter, wagon de tête des anti-LGV, les adhérents et sympathisants contre le projet de la ligne à grande vitesse se sont réunis jeudi 25 novembre, au Passage d’Agen. Une des six dates programmées par l’association pour mobiliser ces troupes et en gagner de nouvelles. En local de l’étape de cette tournée, Jean-Jacques Mirande n’a pas manqué d’étriller le projet de LGV : « Une ligne pensée pour liaisonner deux métropoles qui ne bénéficiera pas au Lot-et-Garonne. J’ajoute que ce projet ne peut qu’affaiblir le centre-ville d’Agen avec sa gare à l’extérieur. La LGV pourrait aussi supprimer des terres agricoles et, bien sûr impacter des citoyens avec de nombreuses nuisances ».
Pour son rendez-vous Passageois l’association avait convié Robert Claraco, expert auprès des tribunaux, spécialisé dans le transport et le ferroviaire : « J’ai analysé tous les chiffres du dossier officiel pour établir une comparaison brute entre la construction d’une nouvelle Ligne à Grande Vitesse et la rénovation de la ligne actuelle ». Les conclusions de l’étude de l’expert apparaissent peu flatteuses pour la LGV. « Un train qui part de Toulouse et s’arrête à Montauban puis Agen avant de rejoindre Bordeaux sera 14 minutes plus rapide sur une nouvelle ligne que sur une ligne rénovée. Quant au coût, il serait de 2,5 milliards pour la rénovation contre environ 8 milliards pour la LGV ».
Un projet peu modifié depuis 2000
Lancé à pleine vitesse dans son argumentaire, Robert Claraco détaille le dossier GPSO : « Ce projet a vu le jour avant l’an 2000. Il a été peu modifié depuis. Il n’est plus en phase avec les besoins actuels. Il est inconcevable d’appuyer de tels travaux sur un dossier aussi ancien. Surtout lorsque l’on imagine que si ces travaux sont menés, la ligne verrait le jour en 2037. D’autre part, il y a un projet de gare TGV en périphérie, dans la nouvelle zone d’activité de l’agglomération Agenaise. Sauf que le projet de LGV ne prévoit aucun trafic de fret. Côté budget, celui-ci n’est pas encore déterminé alors que les tours de tables s’enchaînent afin de compiler les participations des collectivités territoriales qui ne s’appuient pourtant sur aucune certitude budgétaire ».
Le dossier GPSO se trouvait, en conclusion, rudoyé dans son processus administratif par l’expert ariégeois : « Plusieurs enquêtes publiques ont été menées. Les commissaires enquêteurs ont émis des avis défavorables pourtant, des déclarations d’utilité publiques ont été émises. C’est bien le symbole que le projet de LGV est un choix politique et non technique ».