«Le Tour sera-t-il perturbé ou pas ? La réponse demain à Vianne…» Charles D'Huyvetter, président de l'association Très Grande Vigilance en Albret, avait joué sur l'effet d'annonce pour attirer la presse locale. Un coup de bluff réussi. Sur place, quelques heures avant l'arrivée du peloton, la vice-présidente, Catherine Aime, confirmait pourtant que l'association n'avait pas prévu de mettre des bâtons dans les roues des cyclistes : «Le Tour de France, c'est quelque chose de populaire et festif, cela aurait été malvenu et contre productif de le perturber.» Avant le passage des coureurs en Lot-et-Garonne, TGV en Albret a négocié avec la mairie viannaise et la gendarmerie pour pouvoir installer ses outils de communication à la sortie de la bastide viannaise. Une arche gonflable, un camion placardé d'affiches et quelques pancartes ont suffi pour rendre les adhérents de l'association bien visibles de tous sans pour autant investir la route. «C'est une opération de communication, a assuré Catherine Aime en distribuant des tracts. On veut faire connaître nos problématiques et surtout nos propositions.» Pas sûr que le public ait été plus captivé par les slogans des pancartes que par les gadgets distribués par la caravane du Tour, mais la vingtaine d'adhérents, opposés au projet de LGV — venus même des départements voisins concernés — a pu engager le dialogue avec quelques badauds. «Les gens ne sont pas toujours bien informés, certains pensent que le projet a été abandonné», regrette Catherine Aime. «Mais avec la projection en 3D organisée dernièrement par Réseau ferré de France, quelques-uns ont pu toucher du doigt la catastrophe environnementale et surtout patrimoniale que cela représente.»