TRIBUNE LIBRE - Le vice-président du Collectif des associations de défense de l’environnement du Pays Basque et du sud des Landes estime que les citoyens ne sont pas suffisamment informés lors des sondages d’opinion sur le Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest.
Le sondage Odoxa commandé par SNCF Réseau est annoncé comme un véritable plébiscite pour les deux premières étapes du Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO).
On apprend ainsi que le projet serait “positif pour l’environnement parce qu’il permettra de limiter les trajets en voiture et en avion pour favoriser ceux en train, et évitera les flux de camions sur les routes. Il fera gagner du temps aux habitants sur leurs trajets du quotidien et rapprochera les villes du Sud-Ouest du reste du pays et de l’Espagne. Il aura un impact économique majeur en favorisant les échanges entre la France et l’Espagne, améliorant l’accès à l’emploi pour les habitants et attirant les entreprises dans ces territoires”. Cette ligne pourrait avoir un impact positif sur le tourisme.
Quelles informations ont été données aux sondés ? Le projet est “décrit très sommairement et objectivement”, répond Odoxa sans plus de précisions. Les personnes interrogées ont-elles été informées du coût de l’infrastructure : 14 milliards d’euros soit 37,3 millions d’euros le kilomètre et 186,5 millions d’euros pour gagner une minute ? Des retombées sur les finances des collectivités locales qui s’endettent pendant 40 ans pour financer 40% du projet ?Avant d’affirmer que le GPSO sera “positif pour l’environnement”, leur a-t-on décrit le saccage programmé de Bordeaux à Toulouse et à l’Espagne ? Une emprise de 6300 hectares dont 1500 hectares de terres agricoles, 3300 hectares de forêts, 370 hectares de zones humi-des, 90 plans d’eau. Des compensations très élevées estimées de 1000 à 1750 hectares. Autant pour la seule section Dax-Espagne. Un enjeu majeur sur l’eau sur l’intégralité du GPSO : 790 ouvrages de franchissement de cours d’eau et zones humides : 315 viaducs et ponts cadres, 120 bassins d’écrêtement. Un fuseau traversant de nombreux milieux aquatiques : système hydrographique des grands cours d’eau, marais, eaux souterraines, périmètres de captage des nappes aquifères. Des données qui font réfléchir…Le sondeur ne donne aucun gain de temps entre Bordeaux et Dax. Il serait de 20 minutes avec un temps de trajet actuel de 1h20 alors qu’il était de 1h04 en 2006 (débat public). Étrange que le temps de trajet soit plus important aujourd’hui alors que la ligne actuelle a été réaménagée ! Il se garde bien de dire qu’il serait nul avec une ligne actuelle rénovée.On demande benoîtement “si un tel projet réduira le flux des camions sur les routes”, alors que la construction de 2700 kilomètres de LGV en France n’a pas permis d’enrayer le phénoménal déclin du fret ferroviaire. Comme le souligne Yves Crozet, éminent spécialiste des transports à propos des LGV : “Si cela suffisait à dynamiser le fret ferroviaire, cela se saurait”.
De la même façon, on leur demande s’ils pensent que le projet “attirera des entreprises pour développer l’économie des territoires concernés”, alors que cela ne repose sur aucun fondement scientifique comme l’ont démontré les experts (Delaplace, Bazin, Offner, Klein, Fachinetti). Ainsi Yves Crozet rappelle : “Plus que de la création d’activités nouvelles, on assiste à de la relocalisation d’activités existantes”.
Quant à l’impact sur le tourisme, toutes les études concluent : “La liaison entre desserte TGV et développement du tourisme doit être relativisée”. Mais qui en informe nos concitoyens ?Ne pas informer objectivement les citoyens avant de solliciter leur avis sur un sujet, c’est les priver de toute réflexion critique avant de recueillir leur avis. En agissant de la sorte, le sondage produit l’opinion plus qu’il ne la mesure. De tels procédés bafouent nos démocraties car ils sont utilisés par les autocrates comme Poutine.
Déjà en 2010, Réseau ferré de France (RFF) avait fait appel à l’Ifop pour réaliser un sondage similaire. RFF claironnait alors : 89% des Aquitains sont favorables au GPSO. Sur les 809 personnes interrogées, 600 (64% des sondés) déclaraient ne pas connaître le dossier, voire même la problématique générale. Sur les 209 personnes restantes, 45%, déclarant connaître le GPSO, pensaient qu’il s’agit de moderniser les lignes existantes et 36% étaient persuadés qu’il s’agit d’améliorer le réseau ferroviaire sur certaines zones peu ou mal desservies ! Malgré ces réserves l’Ifop et RFF affirmaient que neuf Aquitains sur dix plébiscitaient le GPSO. Des résultats en totale contradiction avec les nombreux sondages ponctuels réalisés par le quotidien Sud Ouest sur le même sujet.
Messieurs les promoteurs du projet GPSO, acceptez les règles d’un débat démocratique en délivrant vos arguments mais en acceptant aussi de faire figurer ceux des opposants. Alors les citoyens pourront user de leur esprit critique et donner librement leur opinion en toute connaissance de cause. Vous préférez vous livrer à ce type de mascarades, c’est votre choix. Il ne vous grandit pas. Messieurs les promoteurs du projet, acceptez le jeu."
https://www.mediabask.eus/eu/info_mbsk/20240420/la-lgv-bordeaux-toulouse-dax-un-sondage-facon-poutine?fbclid=IwZXh0bgNhZW0CMTEAAR2fONIJblCpACu12P2BO8F0AHEwWELZevZXlSfI0_ac5lKjVOph5iw9clk_aem_ZmFrZWR1bW15MTZieXRlcw
Petrus Valdus
NdlR TGV en Albret : ....... toujours pas compris Mme Delga et Mr Rousset ? .....
La Sarabande est arrivée à Casteljaloux, où les élus Julie Castillo et Raymond Girardi ont pris la parole.© Crédit photo : Ch. M
Les collectifs d’opposants au GPSO sont réunis pour deux jours entre les Landes de Gascogne et l’Albret, où passe la deuxième édition de Sarabande, mobilisation itinérante et festive
Casteljaloux, Pindères, Pompogne, Fargues, Montgaillard, via le Placiot, et enfin Vianne, la dernière étape, avec une prévision de franchissement de la ligne d’arrivée sur l’ancienne voie ferrée, ce dimanche 26 mai, à 14 h 30. La Sarabande, deuxième du nom, le convoi contre les LGV dans le sud-ouest, sillonne les Landes de Gascogne et l’Albret, ce week-end. Entre les étapes de cette caravane festive, véritable éloge de la lenteur, des animations, de la musique, des jeux et, surtout, des prises de parole et des échanges.
Si, depuis le début de la lutte, en 2003, les arguments restent les mêmes, ils sont toujours autant aiguisés par le rémouleur de service, Alain Rousset, dont les commentaires laudateurs, tout autant que les conclusions tiréesd’un sondage SNCF Réseau/Odoxa publié ce 24 mai sur la LGV, ont provoqué quelques railleries. Surtout ici, dans le périmètre de Casteljaloux, où cette Sarabande, organisée par Stop LGV 47 et la coordination LGV non merci, a posé son premier pied lot-et-garonnais, samedi. Ici encore, où est née l’opposition, dans le sillage d’une poignée d’élus et l’association ALTernative LGV, toujours incarnée par les silhouettes de maires comme Raymond Girardi et Michel Ponthoreau.
NDDL
« Aucune LGV n’est rentable. Là, on va dépenser des milliards, 14, pour gagner quelques minutes. On va impacter 4 830 hectares de nature alors que nous, maires, on nous contraint avec le Zéro artificialisation nette. Cette ligne va couper mon village en deux », explique le second. Chez son homologue de Pindères, l’entaille est toute aussi profonde. « 80 hectares, 7 km, deux maisons détruites, des belles landaises, et six impactées », livre Michel Darrouman.
Pour ce rassemblement, l’opposition est arrivée en renfort de la Gironde voisine. « Bordeaux vers Toulouse et Dax, c’est un dossier vieux de trente ans. À cet âge, il ne peut plus être dans le vent. Ce que nous voulons ? C’est que la LGV ne passe pas », rappelle, comme une évidence, Pauline de LGV Nina. « Ce projet avait été mis en sommeil. Il a été réveillé par Jean Castex, alors premier ministre, ce grand idéologue du progrès et de la vitesse. Nous n’en voulons pas et nous nous mobilisons pour que le pouvoir politique y renonce, comme pour l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes », complète Sébastien, un des responsables du collectif Stop LGV 47.
Juste cause
Des panneaux ont été posés à l’entrée des villages concernés.© Crédit photo : Françoise Yrieix
Lors du conseil municipal de mardi 21 mai de nombreux dossiers ont été traités, dont le sujet récurrent de la ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse et son coût, qui va impacter de nombreux habitants. Line Lalaurie, la maire, a expliqué aux élus le pourquoi du panneau placé à l’entrée du village ce mois-ci, où il est indiqué « Ici, on paiera la taxe LGV pendant 40 ans ! ». Un même panneau installé dans 213 communes du Lot-et-Garonne, situées à moins d’une heure de la future gare LGV de Sainte-Colombe-en-Bruilhois et donc concernées par le financement de cette ligne.
Depuis 2023, les mairies et les contribuables paient une nouvelle taxe, intégrée aux impôts fonciers : la taxe TSE (taxe spéciale équipement) qui devrait durer quarante ans. « Cette nouvelle démocratie va faire payer le train des citadins par des ruraux à qui on n’a pas demandé l’avis », dixit le collectif Stop LGV47.
Line Lalaurie, ainsi que d’autres élus, s’insurge contre ce projet national financé par des collectivités locales et les particuliers.
Des réunions publiques vont être organisées par le collectif StopLGV47 dans les villages qui leur en feront la demande.
En juin dernier, Bruxelles a classé la LGV Bordeaux/Toulouse/Dax parmi les projets éligibles au financement européen.© Crédit photo : Archives Philippe Lopez/AFP
Bruxelles doit financer la ligne à grande vitesse Bordeaux/Toulouse/Dax à hauteur de 20 %. Autant dire que la Commission européenne fait l’objet de toutes les attentions des partisans et des opposants du projet
Les amateurs de force basque connaissent l’épreuve de« soka tira »,soit en français le tir à la corde. Dans le dossier de la ligne à grande vitesse allant de Bordeaux vers Toulouse et Dax, partisans et opposants ne ménagent aucun effort pour attirer la Commission européenne dans leur camp. Avec 20 % du financement d’un projet aujourd’hui évalué à 14 milliards d’euros, c’est en effet Bruxelles qui détient le droit de vie ou de mort de ce chantier ferroviaire exceptionnel.
L’État, financeur à hauteur de 40 %,a prévenu qu’il ne se substituerait pas à une éventuelle défaillance européenne, et on imagine mal les collectivités locales, sollicitées elles aussi à 40 % et en proie à des restrictions budgétaires, prendre en charge une telle somme. Autant dire que Bruxelles fait l’objet de toutes les attentions… ainsi que Dax.
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La première étape de la sarabande s’est déroulée du 22 au 24 septembre 2023, en Gironde.© Crédit photo : Archives Jérôme Jamet
Une « sarabande » reliera Saint-Michel-de-Castelnau, à la frontière girondine, à Vianne ces samedi 25 et dimanche 26 mai, avec trois temps forts à Casteljaloux, Fargues-sur-Ourbise et Vianne
Continuer de sensibiliser la population locale aux conséquences du GPSO (Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest) : tel est l’enjeu de cette deuxième étape de la « sarabande »,après une première mobilisation en Gironde, en septembre 2023, des opposants aux projets de lignes à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Dax et Bordeaux-Toulouse. Depuis Saint-Michel-de-Castelnau (33), où il s’était arrêté à l’époque, ce convoi va reprendre son chemin ces samedi 25 et dimanche 26 mai, pour sillonner les Landes de Gascogne et l’Albret, qui figurent sur le tracé du tronçon en direction de la Ville rose.
Organisée parle collectif Stop LGV 47, cette sarabande marquera plusieurs étapes, dont un premier temps fort se situera du côté de Casteljaloux, dès 10 heures, où une déambulation est prévue depuis l’église jusqu’au marché, devant la mairie. C’est là qu’une prise de parole sera organisée : la maire, Julie Castillo ; le président de la Communauté de communes, Raymond Girardi, et Alain Dewerdt, pour l’Association de sauvegarde des coteaux et landes de Gascogne, prendront le micro pour rappeler leur opposition au projet chiffré à 14 milliards d’euros.
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