À Bourdelles, en Gironde, 123 hectares de terrains agricoles devraient être transformés en gravières.•© Vivien Roussel France 3 Aquitaine
Inquiétude pour la nature, terres agricoles transformées en gravières... le projet de ligne à grande vitesse, censé relier Toulouse à Bordeaux, continue de cristalliser les tensions. Près de La Réole, en Gironde, les opposants dénoncent un projet "aberrant".
"Une fois qu'il y aura ces pylônes, le paysage sera mort à jamais."Dans la voix d'Alain Chadoutaud, un soupçon de nostalgie. De la peur, surtout, de voir les forêts qu'il arpente depuis plus de 25 ans, se transformer pour changer radicalement de visage.La future LGV, reliant Bordeaux à Toulouse, est censée passer à une centaine de mètres des sentiers de Balizac, en Gironde. Inconcevable pour cet amoureux de la nature, qui qualifie le projet"d'aberration environnementale".
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NDLR Tgv en Albret : Un long résumé de projets LGV..........
Le 27 août dernier, un spectaculaire éboulement dans la vallée de la Maurienne a entraîné la fermeture de la ligne ferroviaire reliant Paris à Milan. Cet incident intervient au cœur des débats entourant la construction du tunnel Lyon-Turin, mettant en lumière les défis auxquels sont confrontés les projets ferroviaires d’envergure dans le contexte de la transition écologique.
Le réseau ferroviaire français connaît depuis plusieurs décennies une phase de déclin. Entre 1980 et 2021, le réseau exploité est passé de 34 362 à 27 057 kilomètres soit une diminution de plus de 21%. Dans ce contexte, l’expansion du réseau repose principalement sur la construction de lignes à grande vitesse qui représentent aujourd’hui 8% du réseau ferré. Les dernières lignes mises en service sont les projets Ligne Nouvelle Bretagne Pays de la Loire (LNOBPL, Le Mans – Rennes) Sud Europe Atlantique (SEA, Tours – Bordeaux) en 2017, et le contournement Nîmes Montpellier en 2019. Cette tendance est toutefois remise en cause par l’abandon ou la modification des projets de grande vitesse sur fond de contestation des grands projets.
Lire la suite : LE PARADOXE ÉCOLOGIQUE DES GRANDS PROJETS FERROVIAIRES
Entre 300 et 400 personnes ont participé à la manifestation organisée par le collectif LGV Desrailha.© Crédit photo : Jérôme Jamet
Les images aériennes d’un film promotionnel du chantier de la LGV Bordeaux-Tourprojetées vendredi 16 février à La Réole, en Gironde, lors d’un grand rassemblement des opposants au futur chantier de la LGV Bordeaux-Toulouse-Dax, valaient mieux que tous les grands discours. Une saignée de plusieurs centaines de mètres de large sur des centaines de kilomètres, les plus gros bulldozers et engins de chantier que l’on puisse imaginer, toutes sortes d’ouvrages d’art en béton, des territoires coupés en deux pour toujours.
Des images saisissantes, à reporter dans le décor du massif des Landes de Gascogne pour bien comprendre ce que représente un tel chantier. « C’est ça un projet écologique ? », interroge l’un des organisateurs de la soirée au cours de laquelle ont été égrenés les nombreux arguments pour remettre en cause le Grand Projet ferroviaire du Sud Ouest (GPSO) baptisé par les opposants « le projet mortifère ». Ou encore « le projet insensé ».
« Pas un Girondin ne m’a jamais demandé de pouvoir se rendre plus vite à Toulouse »
À Bernos-Beaulac, par exemple, le triangle ferroviaire enjambera l’autoroute A 65, le Ciron et ses affluents avec plusieurs viaducs de 250 mètres de long. « Il faut imaginer des échangeurs comme à Los Angeles en pleine forêt », décrit Pauline Dupouy, membre du collectif LGV Nina, face à un auditoire de 300 et 400 personnes.
Pour une première,le nouveau collectif LGV Desrailharéussi son pari d’étendre la mobilisation au Réolais, au-delà des territoires directement fracturés par la future ligne.
Lire la suite : LGV au Sud de Bordeaux : un réquisitoire sévère contre « le projet mortifère »
LGV Bordeaux-Toulouse. Le Grand Projet Ferroviaire du sud-ouest fait partie de ces grands projets inutiles et imposés à une population qui n’en veut pas, qui trainent depuis plusieurs dizaines d’années. Plusieurs milliers de tonnes de béton, au milieu de zones agricoles et d’une forêt de plus de 40 000 ans, pour plusieurs dizaines de milliards d’euros, le projet ne passe toujours pas et les citoyens s’organisent. Un esprit de révolte gronde. Notre article.
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