La colère des anti-LGV grandit, car le rapport de la commission Mobilité 21 doit être remis au gouvernement vendredi.
« Si ce que dit l’entourage de Pierre Cohen, maire de Toulouse, est vrai, nous n’allons pas en rester là ! »
Remontés, hier soir, les anti-LGV de Lot-et-Garonne après les déclarations des proches du premier magistrat toulousain à la suite de son entretien, dans la journée de mercredi, avec François Hollande.
Le président de la République aurait été assez rassurant quant à la réalisation du segment Bordeaux-Toulouse, constatant que « la quatrième ville de France ne saurait rester à l’écart de la grande vitesse », déclaration reprise par l’AFP. Ce qui confirmerait en fait tout ce qui se dit ici ou là depuis plusieurs semaines.
La colère des anti-LGV grandit, car le rapport de la commission Mobilité 21 doit être remis au gouvernement vendredi.
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« La commission Mobilité 21 chargée d’évaluer les grandes infrastructures va rendre son verdict : il n’y a plus d’argent. Il n’y aura plus de nouvelles LGV. On ne peut cependant pas laisser s’installer l’illusion que ce projet est bon et qu’il est abandonné seulement par manque de moyens. La LGV Bordeaux-Toulouse ne sert à rien et ne créera aucune croissance économique ni aucun emploi durable. Toutes les enquêtes et toutes les commissions l’ont déjà prouvé. Une fois de plus, les démentis politiques vont pleuvoir pour nous faire croire que ce projet n’est que reporté. Nous demandons clairement l’abandon de cette ligne au profit de la modernisation des voies existantes qui répondra ainsi aux besoins de 94 % des usagers pour leurs déplacements quotidiens. Quant aux Toulousains, tout le monde sait qu’ils iront plus vite et moins cher à Paris en passant par Limoges et Orléans sur une autre ligne existante elle aussi. De toute façon, avec la nouvelle LGV Tours-Bordeaux, ils auront déjà gagné une heure. Bref, Nous demandons aux élus de cesser de dépenser l’argent public pour des projets pharaoniques au profit de minorités à l’heure où l’urgence est à la justice sociale. »
Pour la Coordination 47, Jacques Dousset
En 2017, il refusait de « promettre des TGV à tous les chefs-lieux de département ». Aujourd’hui, il veut « poursuivre en grand » la « passion française pour le train ».
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Emmanuel Macron s’exprime devant une réplique grandeur nature du prochain TGV à la gare de Lyon, à Paris, le 17 septembre. MICHEL EULER / AP
Cinquante mois séparent les deux discours prononcés par le même homme : Emmanuel Macron. Et quel contraste entre le président fraîchement élu, venu inaugurer la nouvelle ligne à grande vitesse (LGV) Le Mans-Rennes, le 1er juillet 2017, et, quatre ans plus tard, le chef de l’Etat en campagne pour sa réélection, fêtant, vendredi 17 septembre, les 40 ans du TGV.
Le Macron de 2017 disait : « La réponse aux défis de notre territoire n’est pas d’aller promettre des TGV à tous les chefs-lieux de département de France. (…) Ça veut dire ne pas relancer de grands projets nouveaux mais s’engager à financer tous les renouvellements d’infrastructures. (…) Cela fait maintenant des décennies que nous poussons des grands projets en ne les finançant jamais. » Le Macron de 2021 affirme : « Je peux vous dire que quand le TGV n’arrive pas ou ne passe pas par une ville, c’est terrible. (…) Cette passion française pour le train, nous allons la poursuivre en grand. (…) La décennie 2020 sera la décennie TGV. »
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C’est donc la fin officielle de la « pause » décrétée en début de quinquennat et de la priorité absolue donnée aux transports du quotidien. Le chef de l’Etat a même cité six grands chantiers emblématiques de la relance de la grande vitesse : la liaison Roissy-Picardie, les LGV Bordeaux-Toulouse et Montpellier-Perpignan, la ligne nouvelle Provence-Côte d’Azur (Marseille-Nice), la Paris-Normandie, ainsi que la Lyon-Turin.
L’apparente contradiction entre les deux discours est assumée par le gouvernement à travers un storytelling bien rodé qui peut se résumer ainsi : Nous avons accompli les efforts de régénération, de modernisation du ferroviaire, en réformant la SNCF, en injectant 61 milliards d’euros dans le système depuis 2017 (dont 35 milliards de reprise de la dette de l’entreprise), en accomplissant une bonne partie du renouvellement du réseau existant. Mais la pause était bien une pause, pas un arrêt définitif des projets. Nous pouvons relancer les grands chantiers.
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TRANSPORTS
Schéma national des infrastructures de transports : Philippe Duron explique la méthode et les critères
Exercice de « teasing ». Selon Philippe Duron, président de l’Agence de Financement des infrastructures de Transport (AFITF), le rapport de la commission « Mobilités 21 » sera remis au ministre des Transports Frédéric Cuvillier le 15 juin 2013. Il a présenté, le 5 juin devant la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire de l'Assemblée, la méthode d'analyse retenue et les critères qui serviront à arbitrer entre les projets d'infrastructures.
Lors de son audition le 5 juin par la Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale, présidée par Jean-Paul Chanteguet (SRC Indre), Philippe Duron a déclaré « se livrer à un exercice de teasing, à propos du futur schéma national des infrastructures. Le travail de classement des 75 projets n’est pas terminé, notre dernière séance de travail aura lieu le 12 juin ».
Pour mémoire, la commission « Mobilités 21 » avait été créée à l’automne 2012 par le ministre Frédéric Cuvillier, pour hiérarchiser les projets de transports, évalués dans le précédent SNITà 245 milliards d’euros d’investissements étalés sur 15 ans.
Nouvelles temporalités - La commission a décidé d’élargir les temporalités a déclaré Philippe Duron, également co-président de TDIE : « la première, qui porte sur le réseau central (NDLR : français) a été fixée à 2030. La seconde, qui concerne le maillage européen des infrastructures de transports, définie par la commission européenne par le terme Global Network, a été reportée à 2050. Ce sont des temporalités raisonnables, et la Commission européenne doit formuler des recommandations sur ce point. »
A travers cet exercice de style, l’ancien professeur d’histoire a confessé se référer à l’historien Fernand Braudel, un habitué des temporalités extra-larges (1).
Méthode d’évaluation - « Nous sommes partis de constats importants. Tous les territoires, denses ou moins denses, doivent pouvoir bénéficier de services de transport performants. En zone rurale, on ne doit pas rester dans la médiocrité de l’offre de transport, mais débattre pour savoir si la qualité de service doit y être identique à celle des villes. Cependant, décréter que chaque gare TGV doit être à moins de ¾ d’heure d’un territoire rural est une utopie ! ».
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