Hôtel de Matignon
57, rue de Varenne
75700 – PARIS
Feugarolles, le 13 juin 2013
Objet : Solution alternative au projet de LGV Bordeaux-Toulouse
Monsieur le Premier Ministre,
Depuis quatre ans, Coordination 47, qui regroupe douze associations dans le Lot-et-Garonne mais en concertation avec la Gironde, les Landes et le Tarn-et-Garonne, et dont je suis le porte-parole, défend une solution alternative raisonnable sur la ligne existante Bordeaux-Toulouse modernisée plutôt que la construction d’une nouvelle LGV.
Alors que nos arguments rejoignent ceux d’instances telles que la Cour des Comptes, le Conseil d’analyse économique, la commission des finances de l’Assemblée Nationale, la commission économique du Sénat, les Assises du Ferroviaire, le CESE, etc. donnant priorité à la modernisation du réseau et en cohérence avec la lettre de mission du ministre Cuvillier, nous n’avons jamais pu être entendus.
Alors que nous défendons un sage compromis entre gain de temps, rentabilité, faisabilité, économie et transports du quotidien, nous connaissons et dénonçons les lobbys de certains élus d’Aquitaine et de Midi-Pyrénées qui s’efforcent d’influencer ce dossier en brandissant des arguments mensongers.
C’est dans un esprit de continuité de concertation et d’équité que nous vous apportons, par ce courrier, quelques remarques sur l’intervention de ces élus qui sollicitent ou ont obtenu un rendez-vous auprès de votre ministère ou du Président de la République.
NdlR-TGV Albret : pour lire la letttre dans son intégralité: voir le prochain article.
Les courriers sont postés. Les élus destinataires ont jusqu’au 10 juin pour répondre.Photo DDM
Ils veulent que cela devienne un sujet de campagne. Les anti-LGV ont rédigé un courrier qu’ils ont adressé 83 candidats aux départementales et régionales ce vendredi 28. 83 ? "On les envoie aux candidats de la dizaine de cantons traversés par la LGV, d’est en ouest, plus la Confluence, plus Marmande", liste Charles D’Huyvetter, président de l’asso TGV en Albret. "Et on interpelle les leaders pour les régionales."
Couplée à une communication médiatique, ils souhaitent que l’initiative oblige chacun à se prononcer. "Un simple envoie n’aurait pas eu d’écho", avance Charles D’Huyvetter. "Il ne faut pas sous-estimer les petites actions. On les additionne depuis dix ou onze ans et c’est la somme de ces petites actions qui fait qu’aujourd’hui on a l’opinion publique avec nous."
Long de trois pages, ledit courrier s’ouvre sur une question simple à choix multiple afin de connaître la position du destinataire au sujet de la LGV, avec une invitation à préciser sa pensée. Une case "si vous êtes favorable à cette ligne", une autre "si vous êtes favorable à la modernisation des voies existantes".
Par la suite, les anti-LGV argumentent leur position, chiffres à l’appui, puis proposent une alternative : "La modernisation de la ligne actuelle". Et de développer : "L’électrification de la ligne actuelle permet des vitesses de 220km/H. La vitesse actuelle de 126km/h pourrait passer à 170km/h de moyenne avec des pointes en fonction de tronçon à 180,200,220km/h. Cette alternative ferait gagner 30 minutes entre Bordeaux et Toulouse".
En fin de courrier, les militants demandent une réponse avant le 10, soit dix jours avant les scrutins. "La campagne, c’est le seul moment de la vie des élus en général, où ils sont un petit peu accessibles, un petit peu à l’écoute", estime Charles D’Huyvetter. "Beaucoup de gens veulent connaître les positions des élus au sujet de la LGV." Présent à ses côtés et également opposant à la LGV, Jean-François Garrabos, maire de Feugarolles lui répond, amusé : "Il exagère... Mais il a raison".
Étienne Estarellas
NdlR- TGV en Albret : Nous vous tenons au courant au fur et mesure des réponses reçues
Feugarolles, le 28 mai 2021
Madame, Monsieur,
Vous vous présentez aux élections régionales ou départementales 2021. À cette occasion, nous avons décidé d'informer nos adhérent(e)s de vos positions concernant le projet de LGV qui envisage de traverser notre territoire. Aussi nous vous sollicitons pour indiquer votre positionnement en cochant la case correspondante :
Si vous êtes favorable à cette nouvelle ligne :
Si vous êtes favorable à la modernisation des voies existantes :
Signature :
Vous pouvez préciser ci-dessous votre position.
Quelques points essentiels
Notre opposition sur ce projet est connue et nous vous proposons de souligner en quelques mots les points qui nous semblent importants :
v Quels sont les éléments essentiels de ce projet pharaonique ?
Tout d’abord son coût : 10 milliards pour 253 km, soit 39 millions du km
Une enveloppe de 4,1 Mds d’€ vient d’être confirmée par le gouvernement, les collectivités territoriales devrons trouver également 4,1 Mds d’€ et l’Europe 20 % du coût total du projet GPSO.
Les collectivités territoriales devront créer une société dédiée au GPSO (Grand Projet du Sud Ouest) pour financer ce projet. Cette société aura pour but de prélever de nouvelles taxes sur les entreprises et commerces des régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie.
À ce jour :
Aucun autre budget n’est alloué au GPSO à ce jour par l’Europe
Sur le tronçon Langon-Montauban circulent actuellement environs : 67 trains (dans les 2 sens) (30 TER, 14 Intercités, 12 TGV et 11 trains de fret) pour une capacité de 140 trains, qui pourrait être augmentée en changeant de système de gestion des trains, soit une utilisation de 48 %
Sur les tronçons Bordeaux-Langon et Montauban-Toulouse l’utilisation est de 42 % (entre 90 et 100 trains au total pour une capacité de 240 trains par jour).
Nous sommes donc très loin de la saturation.
Il lui faut 24 km pour atteindre la vitesse de 320 km/h et 12 km pour s’arrêter, soit 36 km.
Bordeaux-Saint Médard d’Eyrans : 15 km de ligne actuelle modernisée
Saint Médard d’Eyrans-Agen : 120 km de LGV
Agen-Montauban : 70 km de LGV
Montauban-Saint Jory : 30 km de LGV
Saint Jory-Toulouse : 20 km de ligne modernisée avant Toulouse
Des distances courtes ne permettant pas d’optimiser la très grande vitesse.
Écart de temps pour uniquement 4 à 6 TGV (dans les 2 sens) sans arrêt par jour :
Avec des arrêts, nécessaires pour la bonne desserte de nos territoires, les écarts sont réduits à quelques minutes.
Quelles dessertes entre Bordeaux et Toulouse avec une LGV ?
La ligne nouvelle contournerait Langon, Agen, Montauban et Moissac avec la possibilité de se raccorder par des bretelles à créer (par exemple entre la nouvelle gare de Sainte Colombe et la gare centre ville d’Agen) avec toutes ses conséquences (expropriation, environnement, nuisances et perte de temps de gare à gare).
Que deviendrait la gare centre-ville d’Agen récemment rénovée ? Elle perdrait tous ses trains grandes distances.
Quelles seraient les répercutions sur l’économie du centre-ville ?
Que deviendrait la gare de Marmande qui serait amputée également des trains Intercités et des TGV ?
Les habitants du Marmandais, où iraient-ils prendre les trains grandes distances ?
v Dans ce contexte, une alternative existe : la modernisation de la ligne actuelle
Prenant en compte les 15 000 avis exprimés par les habitants du Sud-Ouest et soulignant le nombre, la diversité et le sérieux des questions soulevées et des arguments avancés, la commission d’enquête publique, à la majorité de ses membres, a émis un avis défavorable à la déclaration d’utilité publique relative au projet de ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax.
Ceci n’a pas empêché le gouvernement de passer outre et de signer une Déclaration d’Utilité Publique…
Voilà ce que nous voulions dire en quelques mots au sujet de ce projet.
Nous vous remercions de bien vouloir nous répondre pour le jeudi 10 juin minuit dernier délai.
La colère des anti-LGV grandit, car le rapport de la commission Mobilité 21 doit être remis au gouvernement vendredi.
« Si ce que dit l’entourage de Pierre Cohen, maire de Toulouse, est vrai, nous n’allons pas en rester là ! »
Remontés, hier soir, les anti-LGV de Lot-et-Garonne après les déclarations des proches du premier magistrat toulousain à la suite de son entretien, dans la journée de mercredi, avec François Hollande.
Le président de la République aurait été assez rassurant quant à la réalisation du segment Bordeaux-Toulouse, constatant que « la quatrième ville de France ne saurait rester à l’écart de la grande vitesse », déclaration reprise par l’AFP. Ce qui confirmerait en fait tout ce qui se dit ici ou là depuis plusieurs semaines.
La colère des anti-LGV grandit, car le rapport de la commission Mobilité 21 doit être remis au gouvernement vendredi.
Lire la suite : Lot-et-Garonne : La colère grandit chez les anti-LGV
« La commission Mobilité 21 chargée d’évaluer les grandes infrastructures va rendre son verdict : il n’y a plus d’argent. Il n’y aura plus de nouvelles LGV. On ne peut cependant pas laisser s’installer l’illusion que ce projet est bon et qu’il est abandonné seulement par manque de moyens. La LGV Bordeaux-Toulouse ne sert à rien et ne créera aucune croissance économique ni aucun emploi durable. Toutes les enquêtes et toutes les commissions l’ont déjà prouvé. Une fois de plus, les démentis politiques vont pleuvoir pour nous faire croire que ce projet n’est que reporté. Nous demandons clairement l’abandon de cette ligne au profit de la modernisation des voies existantes qui répondra ainsi aux besoins de 94 % des usagers pour leurs déplacements quotidiens. Quant aux Toulousains, tout le monde sait qu’ils iront plus vite et moins cher à Paris en passant par Limoges et Orléans sur une autre ligne existante elle aussi. De toute façon, avec la nouvelle LGV Tours-Bordeaux, ils auront déjà gagné une heure. Bref, Nous demandons aux élus de cesser de dépenser l’argent public pour des projets pharaoniques au profit de minorités à l’heure où l’urgence est à la justice sociale. »
Pour la Coordination 47, Jacques Dousset
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