Attendue à Toulouse en 2019 ou 2020, la ligne à grande vitesse (LGV) entre Bordeaux et la ville rose coûtera 4,1 milliards d'euros entre les études et la construction selon les chiffres du ministère des Transports de janvier. Les écologistes du conseil régional évoquent quant à eux une facture de 5,2 milliards.
Mais certains élus qui participent au comité territorial (Coter) commencent à s'interroger sur ce chiffrage. Réalisé en 2009, il pourrait s'alourdir d'ici la livraison finale de la ligne. En effet, le coût devra être actualisé sur la période 2009-2020 ce qui fait craindre un manque de financement. Les collectivités locales ont en effet été fortement sollicitées par l'état pour participer au tour de table de la LGV aux côtés de Réseau Ferré de France (RFF) et de l'Europe. Ainsi, la Région Midi-Pyrénées engagera 800 millions d'euros sur le grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) c'est-à-dire sur la ligne grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse et entre Bordeaux et le Pays Basque espagnol.
Une nouvelle rallonge serait très difficile à trouver pour les conseils généraux, les communautés d'agglomération ou la Région, dont les budgets sont de plus en plus corsetés. Et la question du coût n'est pas la seule préoccupation des collectivités.
La ministre des Transports, Nathalie Kociusko-Morizet a jeté un froid, vendredi, lors de la clotûre des assises ferroviaires à Paris. Elle a demandé que les projets ferroviaires annoncés ou prévus, mais non engagés soient soumis à l'évaluation d'une mission indépendante qui jugera de leur «pertinence économique.» Le prolongement du TGV au sud de Bordeaux répond justement à ces critères. Même si l'annonce n'a pas été confirmée, des opposants basques et lot-et-garonnais qui fustigent le coût du projet au regard des besoins ont déjà exprimé leur satisfaction.
Suite à la remise le 27 juillet dernier du rapport de Michel Delebarre sur le désenclavement du Limousin, Elisabeth Borne, ministre des Transports, a reçu le 28 septembre dernier les élus locaux concernés pour en dévoiler les conclusions.
Le rapport, qui fait suite à l’annulation le 15 avril 2016 de la déclaration d’utilité publique sur le projet de ligne à grande vitesse Poitiers-Limoges, préconise à court terme la poursuite de la modernisation de la modernisation de la ligne ferroviaire Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT) et à moyen terme le raccordement de Limoges à la ligne à grande vitesse Tours – Bordeaux (LGV SEA) grâce à la mise à niveau de la ligne existante Poitiers – Limoges.
En phase avec ces conclusions, Elisabeth Borne a confirmé les travaux de modernisation de la ligne POLT, avec un programme de plus de 1 milliard d’euros engagé sur 2015-2025. Elle a demandé à SNCF Réseau de présenter un programme de modernisation de la ligne existante entre Poitiers et Limoges ainsi que les gains qui en résulteraient en matière d’accessibilité et de temps de parcours. Elle s’est également engagée à étudier les modalités d’une desserte aérienne adaptée aux besoins des territoires, et notamment de Limoges.
Prochain point au printemps 2018, notamment sur le schéma directeur de la ligne POLT en cours de préparation, ainsi que sur le programme qui pourrait être mis en œuvre pour la mise à niveau de la ligne existante afin d’accéder à la LGV SEA via Poitiers.
Le Collectif des associations de défense de l’environnement (Cade) exerce sa vigilance opiniâtre sur le dossier de la LGV. Mercredi, il rendait public ses échanges avec l’ancien député PS girondin, Gilles Savary, sur le financement de la ligne à grande vitesse au sud de Bordeaux. Soit le Grand Projet du Sud-Ouest (GPSO), porté par SNCF Réseau et fortement soutenu par la région Nouvelle-Aquitaine. Où refait surface la crainte d’un montage public-privé douloureux pour le contribuable.
Le vice-président du Cade, Pierre Recarte, pose des chiffres contradictoires concernant le coût global. « SNCF Réseau a commandé une étude à l’École polytechnique de Lausanne, spécialisée dans ces questions. Elle a estimé le coût total des lignes Bordeaux-Dax et Bordeaux-Toulouse à 12 milliards d’euros, quand SNCF Réseau le chiffre à 9 milliards. » Les défenseurs de l’environement privilégient la fourchette haute.
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NdlR- TGV Albret : Très bonne nouvelle ! ( mais il faut continuer de nous battre !) Voir aussi le message de Victor Pachon ( Nos collègues Pays Basque)
L'annonce s'est répandue à très grande vitesse dans les couloirs des collectivités territoriales du Sud-Ouest ce week-end. A l'issue des Assises du ferroviaire, qui s'achevaient le 16 décembre, la ministre de l'Environnement Nathalie Kosciusko-Morizet a annoncé que tous les projets de ligne à grande vitesse prévus, mais non engagés, devraient être analysés au préalable par une mission d'évaluation indépendante, dont le rôle sera de juger de leur « pertinence économique ». Le prolongement de la LGV au sud de Bordeaux vers Toulouse et l'Espagne, s'il n'est pas nommé expréssement, fait partie de ces projets « non engagés ». Pour les opposants, au Pays Basque mais aussi dans le Lot-et-Garonne, c'est une victoire. La plupart estiment qu'un prolongement de la LGV est possible sur les voies existantes, alors que le projet actuel prévoit de créer de nouvelles voies. Montant de l'opération : 10 milliards d'euros. Financé entièrement par l'argent public, un partenariat public privé n'étant pas envisagé pour ce dossier.
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