Denise Cassou, devant le cimetière de communes.V. D.
Lire la suite : Gironde : les opposants à la LGV ont manifesté samedi
Attendue à Toulouse en 2019 ou 2020, la ligne à grande vitesse (LGV) entre Bordeaux et la ville rose coûtera 4,1 milliards d'euros entre les études et la construction selon les chiffres du ministère des Transports de janvier. Les écologistes du conseil régional évoquent quant à eux une facture de 5,2 milliards.
Mais certains élus qui participent au comité territorial (Coter) commencent à s'interroger sur ce chiffrage. Réalisé en 2009, il pourrait s'alourdir d'ici la livraison finale de la ligne. En effet, le coût devra être actualisé sur la période 2009-2020 ce qui fait craindre un manque de financement. Les collectivités locales ont en effet été fortement sollicitées par l'état pour participer au tour de table de la LGV aux côtés de Réseau Ferré de France (RFF) et de l'Europe. Ainsi, la Région Midi-Pyrénées engagera 800 millions d'euros sur le grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) c'est-à-dire sur la ligne grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse et entre Bordeaux et le Pays Basque espagnol.
Une nouvelle rallonge serait très difficile à trouver pour les conseils généraux, les communautés d'agglomération ou la Région, dont les budgets sont de plus en plus corsetés. Et la question du coût n'est pas la seule préoccupation des collectivités.
La ministre des Transports, Nathalie Kociusko-Morizet a jeté un froid, vendredi, lors de la clotûre des assises ferroviaires à Paris. Elle a demandé que les projets ferroviaires annoncés ou prévus, mais non engagés soient soumis à l'évaluation d'une mission indépendante qui jugera de leur «pertinence économique.» Le prolongement du TGV au sud de Bordeaux répond justement à ces critères. Même si l'annonce n'a pas été confirmée, des opposants basques et lot-et-garonnais qui fustigent le coût du projet au regard des besoins ont déjà exprimé leur satisfaction.
NdlR- TGV Albret : Très bonne nouvelle ! ( mais il faut continuer de nous battre !) Voir aussi le message de Victor Pachon ( Nos collègues Pays Basque)
L'annonce s'est répandue à très grande vitesse dans les couloirs des collectivités territoriales du Sud-Ouest ce week-end. A l'issue des Assises du ferroviaire, qui s'achevaient le 16 décembre, la ministre de l'Environnement Nathalie Kosciusko-Morizet a annoncé que tous les projets de ligne à grande vitesse prévus, mais non engagés, devraient être analysés au préalable par une mission d'évaluation indépendante, dont le rôle sera de juger de leur « pertinence économique ». Le prolongement de la LGV au sud de Bordeaux vers Toulouse et l'Espagne, s'il n'est pas nommé expréssement, fait partie de ces projets « non engagés ». Pour les opposants, au Pays Basque mais aussi dans le Lot-et-Garonne, c'est une victoire. La plupart estiment qu'un prolongement de la LGV est possible sur les voies existantes, alors que le projet actuel prévoit de créer de nouvelles voies. Montant de l'opération : 10 milliards d'euros. Financé entièrement par l'argent public, un partenariat public privé n'étant pas envisagé pour ce dossier.
Le président Emmanuel Macron a annoncé samedi soir à Rennes lors de l'inauguration de la nouvelle ligne à grande vitesse Paris-Rennes, qu'il entendait mettre la priorité sur "les transports du quotidien" plutôt que sur de nouveaux "grands projets" tels la LGV.
Emmanuel Macron a par ailleurs déclaré qu'il souhaitait "que l'on parvienne dès le 1er semestre 2018 à une loi d'orientation des mobilités qui apportera enfin des réponses concrètes".
Priorité aux transports du quotidien
"Le combat que je souhaite engager pour les années à venir, c'est celui des transports du quotidien", a-t-il répété devant quelque 700 invités, ajoutant qu'il n'entendait pas "relancer de grands projets nouveaux mais s'engager à financer le renouvellement des infrastructures".
Emmanuel Macron, qui venait de parcourir le trajet Paris-Rennes en moins d'une heure trente, a salué dans le LGV "un succès technologique". "Près de 50 ans après le discours de Quimper du général de Gaulle et le lancement du plan routier breton qui a permis de désenclaver le territoire (...), c'est une nouvelle étape, décisive, pour l'accessibilité du territoire breton", s'est-il réjoui.
Mais, a-t-il ajouté, "en venant inaugurer ce projet ce soir (...), je suis en train de vous dire: le rêve des cinq prochaines années ne doit pas être un nouveau grand projet comme celui-là".
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