En ce mercredi 9 juin, le complexe Arlabosse était copieusement garni à l'invitation de la coordination 47 regroupant une douzaine d'associations dans le département militant contre la nouvelle ligne LGV et pour le TGV sur les voies existantes. Parmi le public, on notait la présence du maire de Roquefort Jean-Pierre Pin. Les responsables de la coordination expliquaient qu'ils souhaitent défendre leur pays contre toutes nuisances qui ne seraient pas justifiées par un intérêt économique de force majeure. Et dans cette optique souhaitent promouvoir le projet TGV Bordeaux -Toulouse en ligne haute performance par des aménagements des voies existantes sur le tronçon du Lot-et-Garonne. La position de la coordination est la suivante : la LGV pour relier Bordeaux à Toulouse ne répond pas aux enjeux et objectifs fixés par le gouvernement. En termes de coûts, d'aménagement territorial et d'irrigation équilibrée, d'accroissement du fret ferroviaire et d'environnement.
Ce choix retenu est dangereux et très coûteux pour un département déjà pauvre, précisent les responsables. De plus, disent-ils, ce projet n'est pas opportun avec la rigueur budgétaire imposée par le contexte économique actuel et les retombées économiques pour le département seront nulles, pas de report de fret et destructeur pour l'environnement. Pour eux, la ligne actuelle doit être reconsidérée car elle répond mieux aux enjeux départementaux, le coût en est 4 fois inférieur et les performances sensiblement identiques. Nous voulons obtenir un moratoire pour réexaminer le réaménagement de la ligne actuelle. Le public a été très attentif aux propos des intervenants qui s'appuyaient sur un diaporama et de petits films. Et comme on peut s'en douter, le débat fut engagé avec le public, celui-ci fut animé. A l'issue de la soirée beaucoup de questions demeuraient. D'autres interventions à travers le département sont prévues par la coordination afin de diffuser une large information.
En 2004-2005-2006-2007, le marché de l’immoblier rémois a anticipé l’effet TGV, provoquant une impressionnante hausse des prix : “certains biens, notamment dans l’hyper centre pouvait atteindre jusqu’à 4000 euros le m2” se souvient un agent immobilier. A cette époque, la proximité de la gare TGV suffisait à faire grimper de manière excessive les prix. La hausse des prix a donc été bien réelle, mais les vendeurs ont rapidement déchanté. “Ils pensaient que des Parisiens allaient arriver les poches pleines de billets”, s’amuse le directeur d’une agence immobilière. Ils ont du vite revenir à la réalité.
En 2008, fini le vent de folie, l’époque n’est plus à l’embellie. À l’exception des biens de grande qualité et idéalement situés, les prix sont à la baisse et les délais ont une fâcheuse tendance à s’étirer. Dans l’ancien, le stock d’appartements n’en finit pas d’enfler. Dans le neuf, des promoteurs ajournent les programmes qu’ils prévoyaient de lancer avant la fin de l’année.
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La France, l'Espagne et le Portugal ont signé une déclaration d'intention pour développer ce projet prioritaire européen. Une société commune en charge du projet devrait voir le jour.
A l'occasion de la Conférence sur les Réseaux Transeuropéens de Transport (RTE-T) qui s'est tenue les 8 et 9 juins à Saragosse, Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat chargé des Transports, Jose Lopez Blanco, ministre espagnol du Développement et Antonio Mendoça, ministre portugais des Transports, ont signé une déclaration d'intention sur le projet prioritaire européen n°3 (ou PP3), nommé « Axe à grande vitesse du Sud-Ouest de l'Europe».
Cet accord permettra de coordonner plus efficacement à l'avenir l'ensemble des différentes sections de la ligne à Grande Vitesse du Sud Ouest de l'Europe, notamment les sections transfrontalières. En effet, le «PP3» de l'Union européenne relève plus de la notion de corridor ferroviaire que d'un projet de ligne à grande vitesse classique et homogène, comme Paris-Bruxelles par exemple. De fait, l'axe à grande vitesse du Sud-Ouest de l'Europe, se compose non seulement de différents projets nationaux mais il mêle également ligne existantes et lignes en projet. Ainsi, sur sa branche Atlantique, le PP3 englobe les lignes à grande vitesse Tours-Angoulême-Bordeaux, Bordeaux-Dax et Dax-Vitoria/Bilbao. Sur sa branche Méditerranée, l'axe réunit les lignes Madrid-Barcelone-Figueras-Perpignan ; Perpignan-Montpellier;Nîmes-Montpellier et la section Poceirao-Caia pour la connexion entre l'Espagne et le Portugal.
Pour réaliser cet immense puzzle, le coordonnateur européen du projet, Carlo Secchi _ dont le mandat entamé en juillet 2009 court jusqu'à juillet 2013, _«sera associé à toutes les discussions bilatérales», précise le communiqué. Précision utile. Dans son rapport remis en août 2009, le prédécesseur de M.Secchi, le Français Etienne Davignon, pointait les obstacles à lever pour faire avancer ce projet qui a accumulé bon nombre de retards sur certains tronçons (voir document ci-dessous). «L'absence de modèle d'exploitation commun des nouvelles infrastructures pourrait ainsi nuire au succès de ces dernières, voire retarder inutilement leur réalisation. Cet inconvénient peut être évité en ne se limitant pas à examiner uniquement ces seules nouvelles infrastructures, mais en prenant en compte également les synergies/complémentarités entre ces dernières et les autres infrastructures existantes (...). Dans ce contexte, je crois fermement, que la valeur ajoutée du coordonnateur sera maximisée s'il peut développer -en étroite coopération avec les gestionnaires d'infrastructure et les opérateurs potentiels -une approche globale qui inclut à la fois la nouvelle infrastructure, mais aussi l'infrastructure existante ».
Son message semble avoir été entendu puisque les ministres des trois pays concernés demandent aujourd'hui «la création entre la SNCF, la RENFE et la CP d'une société commune entre la France, l'Espagne et le Portugal, à l'image de l'Eurostar et du Thalys entre la France, le Royaume-Uni, le Benelux et l'Allemagne».
Avec la crise enfin, nul besoin de souligner qu'il devient impératif de trouver de l'argent au-delà des seules ressources budgétaires des Etats concernés. Là encore, l'accord tripartite annoncé mercredi«souligne l'importance d'un financement européen à ce projet, puisqu'il est essentiel pour le développement économique et durable de l'Union européenne. Il a d'ailleurs été signé par le Commissaire Européen Siim Kallas en charge des Transports, signal positif dans la perspective des futures négociations sur le budget communautaire 2014-2020», précise le communiqué du secrétariat aux Transports français.
JEAN-MICHEL GRADT, LES ECHOS
Pour des raisons qui relèvent du privé et pas du rail, ils se connaissaient avant de s'opposer, à distance, au sujet du tracé de la ligne à grande vitesse.
D'un côté de la voie, Henri Tandonnet, maire de Moirax, président de la communauté de Laplume en Brulhois - le fuseau des 1 000 mètres y passe -, ancien président de feu le Syndicat mixte de l'Agenais et défenseur de la LGV. De l'autre côté du ballast, Charles D'huyvetter, président de l'association Très grande vigilance en Albret, chef d'entreprise, et l'un des porte-paroles de la Coordination 47. Douze associations qui militent pour une ligne à grande vitesse, mais sur les lignes existantes, et sans nouvelle gare.
Qui a raison, qui a tort ? Les deux mon général. Le premier met en avant l'avenir économique, l'impact d'une gare TGV pour Agen et sa région. Le second dénonce le « lobby » des politiques et des « grands groupes du bâtiment et des travaux publics. »
Ce soir, nouvelle réunion publique à Roquefort, organisée par les opposants à la LGV. Depuis le 11 janvier, date à laquelle la bande des 1 000 mètres a été rendue publique, les anti-LGV multiplient les rendez-vous, « l'information au public, pour que les riverains sachent ce qui les attend. »
Ce matin, Charges D'huyvetter et une délégation de la coordination départementale ont rendez-vous dans le bureau du préfet. Bernard Schmeltz est depuis peu en fonction dans le département mais c'est pour ce représentant de l'État comme pour le Lot-et-Garonne l'un des enjeux des vingt prochaines années. Si tout va bien, ou mal, ouverture de la ligne à l'aube des années 2 020. En dix ans, le combat peut aussi s'inviter dans les tribunaux.
Nous invitons les lecteurs du site à regarder l'émission "La voie est libre",
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