La ligne à grande vitesse n'est pas attendue avant 2020 dans le département. RFF et la SNCF affinent le tracé dans le fuseau des 1000 m annoncé en janvier dernier.
Réunion à huis clos hier autour du préfet. Elle portait sur les propositions d'options complémentaires au fuseau des 1000 m dessiné début janvier.
Dans un mois, les maires des communes concernés par le tracé seront à leur tour informés. Contactés hier soir, une demi-douzaine d'entre eux dans l'Albret notamment, disaient ignorer tout de la réunion qui s'est tenue hier, à la préfecture autour du préfet.
Au menu de cette entrevue express qui n'a pas duré une heure, la présentation de trois options distinctes dans le fuseau des 1 000 m établi le 11 janvier dernier pour le passage de la ligne à grande vitesse (LGV). Cette bande est, en fait, sur les cartes un gros trait au marqueur qui entre à l'Ouest et sort du département par l'Est.
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Je suis en porte à faux avec le PS. Même si je comprends leur position, je ne suis pas d'accord avec mes amis Malvy, Rousset et Camani (1) sur ce projet. La LGV jusqu'à Bordeaux, j'applaudis des deux mains. Mais on pouvait aménager en ligne propre via le TGV Tours-Bordeaux. Rallier Toulouse à Paris, c'est normal, mais on pouvait passer par Limoges. Bordeaux-Toulouse, c'est 8 milliards. J'hallucine. Et le Lot-et-Garonne paie plein pot. Il faut garder la gare en centre-ville d'Agen et non pas en construire une neuve je ne sais où. Elle n'existera peut-être jamais ! Et Marmande a été oubliée. Ça profite à qui tout cela ? Aux grands groupes : Bouygues, Vinci…
Les maires de la CAA accueillis hier à Agen par les anti-LGV. / Photo DDM, JMM.
La Coordination 47 des associations d'opposants à la ligne à grande vitesse organisait, hier, une réunion publique à la fac du Pin à Agen. Avant cette grand-messe qui devait permettre à ses représentants de rappeler le fondement de leur opposition à la LGV, la désormais fameuse structure gonflable l'a été à l'entrée du siège de la communauté d'agglomération à Agen, au moment où une réunion du bureau communautaire devait se tenir. La cerise sur le gâteau est venue avant cette courte manifestation pacifique puisque Jean Dionis et les anti-LGV se sont rencontrés vers 18 heures.
Les associations d'opposants se montrent actives depuis quelques semaines, ayant fait le choix d'entrer dans une phase plus « active » après les premiers mois consacrés à la construction de leurs arguments sur le coût, le temps de transports et les implications en terme d'environnement et d'aménagement du territoire. Et comme le tracé concerne non seulement le Lot-et-Garonne mais aussi la Gironde et le Tarn-et-Garonne entre Bordeaux et Toulouse, la Coordination 47 vient de signer une convention avec ces deux départements. Au total, le regroupement pèse environ 40 associations. Pour mémoire, le tracé définitif et l'emplacement de la gare LGV ne devraient pas être connus avant la fin 2011. Une gare LGV ailleurs qu'à Agen est à l'étude, mais l'option d'un maintien en centre-ville n'est pas écartée.
Comme devant la préfecture puis à Fumel samedi, les anti-LGV ont à nouveau déployé leur banderole gonflable devant la gare SNCF hier matin./ Photo DDM, Jean-Michel Mazet.
En rencontrant Alain Rousset lundi, les opposants à la ligne à grande vitesse ont-ils ouvert une brèche ? Claude Semin et Charles d'Huyvetter en ont la certitude. « Par ses mots, par l'intérêt manifeste qu'il a porté à nos arguments », le président du conseil régional aurait donné du crédit à l'antithèse développée depuis dix mois par les associations anti-LGV, désormais réunies sous la bannière d'une coordination départementale (*).
Selon les deux porte-parole, Alain Rousset, s'il reste un défenseur de la ligne à grande vitesse sur le tracé établi en janvier, penche vers une gare LGV à Agen, et non pas rive gauche. « Dans le contrat de plan Etat-région, il est prévu un équilibre dans les connexions entre les territoires. Une gare rive gauche de la Garonne est contraire à ces préconisations », estime Claude Semin, qui persiste à dire que « la mayonnaise prend ».
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Hier matin, les édiles lot-et-garonnais se rendant au centre culturel de Fumel pour assister à l'assemblée générale de l'amicale des maires ont été accueillis par des manifestants. Une dizaine de militants de la coordination 47 leur ont distribué des tracts protestant contre le projet de LGV (Ligne à grande vitesse). « On prône la modernisation des voies ferrées existantes représentant un coût de deux milliards d'euros face aux 8 milliards d'euros investis pour la création d'une ligne LGV entre Bordeaux et Toulouse qui ne permettra d'obtenir qu'un gain de 6 minutes en gare d'Agen », affirme l'un des manifestants, Charles d'Huyvetter.
« La charge que devra débourser le Conseil général pour la LGV s'élève à 140 millions d'euros. Et 40 millions seront réclamés à la Communauté d'agglomération agenaise. Cette participation est énorme pour l'un des départements les plus pauvres de France », poursuit la coordination 47.
Elle exige l'arrêt de ce projet et appelle à une manifestation le samedi 13 novembre à Agen.
PHOTO ANDRÉ DOSSAT
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