À ceux qui auraient pu encore en douter compte tenu des très fortes oppositions à la LGV, Jean-Louis Borloo a réaffirmé hier sa volonté de construire la ligne à grande vitesse de Bordeaux à Toulouse. Présent ce vendredi à Roquefort (47), le ministre de l'Écologie veut veiller toutefois à ce qu'elle provoque le moins de nuisances possibles. « J'ai une mission qui est de multiplier par trois les transports ferroviaires en France, notamment la LGV dans le cadre du Grenelle », a expliqué J.-L. Borloo, à l'issue de la visite de Fonroche, un des fabricants de panneaux photovoltaïques en France.
Le grand débat public proposé jeudi soir a rassemblé un demi-millier de Lot-et-Garonnais. Une salle acquise à la mobilisation contre la ligne à grande vitesse.
Cette soirée était présentée comme un débat « contradictoire », où le public était censé entendre « les différents points de vue ». PHOTO C. C. B.
Pas moins de 500 personnes se sont déplacées jeudi soir, à Casteljaloux, pour assister, dans la belle salle de la Bartère, au « débat citoyen sur la LGV » proposé par l'Association de sauvegarde des coteaux et landes de Gascogne (ASCLG) et le maire. Preuve que le sujet de la ligne à grande vitesse mobilise dans les landes lot-et-garonnaises. Mais, c'est à noter, des gens étaient aussi venus d'ailleurs (Nérac, Marmande, Tonneins, Villeneuve-sur-Lot, l'Agenais…).
Fin mai, parce que l'union fait la force, l'ASCLG et les sept autres associations qui se sont constituées en Lot-et-Garonne pour s'opposer à la LGV, se sont fédérées en une Coordination 47. Des représentants de ces autres structures étaient là, jeudi soir.
Le débat, qui a duré de 20 h 30 à 23 h 30, a permis de passer en revue les griefs et les arguments amassés, depuis le début de la mobilisation, contre la création d'une nouvelle ligne ferroviaire. Ils étaient nombreux et certains, d'ailleurs, plutôt convaincants.
Pour autant, cette soirée avait été présentée comme un débat « contradictoire », où le public était censé entendre « les différents points de vue » afin de se forger sa propre opinion. Rien de tel ne s'est passé : ce n'était pas un débat contradictoire, c'était un débat « contre », tout court. Car personne n'était là pour s'opposer aux « anti-LGV », pour réfuter ou tempérer tel ou tel raisonnement.
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Mercredi soir, à la salle polyvalente de Boé-Village, une nouvelle association est née, en opposition au projet de construction de ligne à grande vitesse. Bien décidés à ne pas rater le train, et même à ne pas le voir partir du tout sur une nouvelle ligne, des habitants de Boé, de l'Agenais et de la vallée de la Garonne se sont réunis. Ils rejoignent ainsi le mouvement en constante expansion des associations de Très Grande Vigilance. A ce titre, Charles d'Huyveter est venu de l'Albret pour apporter son expérience et ses précieux conseils.
L'abaissement de la voie permet de réduire le niveau sonore. P. G. R.
Au terme du dernier Conseil municipal, Jean-Michel Gachet a présenté la visite d'une section LGV Est européenne mise en route en 2007, en Champagne-Ardenne, organisée par Réseau ferré de France (RFF), les 17 et 18 mai.
Le prochain comité de pilotage relatif aux LGV vers Toulouse et l'Espagne se tiendra lundi, en préfecture de région. Une réunion à l'issue de laquelle le préfet devrait faire part au ministre des Transports de ses préconisations concernant l'un ou l'autre des trois tracés encore à l'étude au sud de Bordeaux.
Pour les acteurs du monde viticole, l'enjeu est de taille : deux cents hectares de l'AOC des Graves et une dizaine d'hectares de l'AOC Pessac Léognan sont directement concernés. Un impact désastreux qui dès février avait mobilisé la filière amenant RFF, à la demande du préfet, à plancher sur un tracé moins impactant pour la viticulture.
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