Alain Rousset s'est sérieusement accroché hier avec des manifestants anti-LGV venus s'adresser au ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire.
Passe d'armes entre Alain Rousset et les manifestants. Photo B.L.
L'anniversaire de l'appellation d'origine contrôlée Piment d'Espelette se déroulait hier matin dans un grand élan consensuel. Pour souffler sur les dix bougies, le ministre de l'Agriculture du gouvernement UMP, Bruno Le Maire, venu en voisin depuis sa résidence de Saint-Pée-sur-Nivelle, et le président du Conseil régional, le socialiste Alain Rousset.
Après les bougies, c'est sur les braises du dossier LGV que les deux hommes ont soufflé. Avec à la clé, un clash en public pour Alain Rousset. À la sortie de la réception, en effet, un groupe de manifestants de la Confédération paysanne basque (Euskal Herriko Laborarien Batasuna, ELB), venus à Espelette avec leurs tracteurs, attendait le ministre pour lui exposer divers griefs. Une ribambelle de gendarmes avait pris place dans l'éventualité de frictions. Bruno Le Maire avait fait savoir qu'il accepterait de discuter avec une délégation à la sortie de la réception officielle du piment.
L'entrevue a commencé et Marie-Christine Elizondo, bergère à Urrugne, a pris la parole, captant l'attention du ministre de l'Agriculture pour lui expliquer que dix petites exploitations comme la sienne étaient menacées par la LGV : « Notre outil de travail sera anéanti. »
Le Maire suit la ligne MAM
Bruno Le Maire, entouré de journalistes, se montrait attentif et même compatissant, embrassant la ligne de la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie. « Je ne m'exprime pas en tant que membre du gouvernement mais en tant que citoyen qui vient en Pays basque depuis quarante ans. Si je fais le bilan coût avantage sur ce dossier, je dois dire qu'il n'est pas très bon, pas éclatant de vérité et de transparence. J'en parlerai aux ministres concernés : Jean-Louis Borloo pour l'environnement et Dominique Bussereau pour les transports. »
Le ton est monté entre Alain Rousset et Bruno Le Maire cet après-midi à Espelette (Pays Basque). Le président de la région Aquitaine n'a pas apprécié les doutes émis par le ministre sur la LGV
Le ton est monté entre Alain Rousset et les anti-LGV hier à Espelette (Photo Bertrand Lapègue)
Une altercation a eu lieu samedi, entre le président de la Région Alain Rousset et des manifestants anti-LGV.
Le clash s'est produit alors que Bruno Le Maire, le ministre de l'agriculture, était interpellé sur le sujet par une agricultrice d'Urrugne ménacée par le tracé.
Le ministre venait de s'exprimer "en tant que citoyen et non en tant que membre du gouvernement" sur ses sérieux doutes sur le bilan coût-avantage de la ligne LGV. Bruno Le Maire, a expliqué qu'il n'était "pas convaincu", à titre personnel, de l'intérêt d'une ligne à grande vitesse (LGV) nouvelle qui traverserait le Pays basque
Alain Rousset s'est alors mêlé de la conversation, les arguments ont fusé des deux côtés et le ton est sérieusement monté.
Quelques dizaines d'agriculteurs et d'éleveurs, membres du syndicat agricole basque Euskal Herriko Laborarien Batasuna (ELB), étaient venus manifester leur hostilité au projet de LGV, dénonçant "une balafre de plus sur la côte basque", tout en rappelant d'autres revendications portant notamment sur l'évolution du prix du lait.
La section LGV envisagée entre Bayonne et la frontière espagnole appartient au projet LGV-Sud-Europe Aquitaine (LGV-SEA) qui doit desservir le Sud-Ouest de la France (Tours-Bordeaux en 2016, puis Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Espagne en 2018-2020).
Lire la suite : Clash entre Rousset et le ministre de lAgriculture à propos de la LGV
Jean Rouger n'est pas pressé de faire délibérer la communauté de communes sur le financement de la Ligne à grande vitesse.
Jean Rouger (à gauche) n'est pas pressé de répondre à Bernard Tomasini. PHOTOS « SUD OUEST »
Le préfet de région Bernard Tomasini lui a bien écrit à trois reprises pour lui demander la position de la Communauté de communes (CdC) du Pays Santon sur sa participation au financement de la LGV (Ligne à grande vitesse) Tours-Bordeaux. Mais Jean Rouger n'a pas répondu au représentant de l'État en Poitou-Charentes et il n'est pas pressé de le faire. Ni, d'ailleurs, de faire délibérer la CdC qu'il préside sur ce dossier.
ÉCO-TERRE. Si Ulysse avait eu à emprunter le TGV Paris-Toulouse pour rentrer à Ithaque, son Odyssée aurait à coup sûr duré au moins dix ans de plus.
L'ex-maire de Toulouse Philippe Douste-Blazy, en 2003, envisageait une ligne à grande vitesse (LGV) reliant Paris aux horizons 2015. Les circonstances amenaient son successeur Jean-Luc Moudenc à plutôt parier sur 2016. Martin Malvy à la Région préfère aujourd'hui croire que quelque chose pourrait se dessiner pour 2018. Qui préside le Grand Toulouse, Pierre Cohen avance ce lundi 14 juin les dates de «2019 ou 2020», en précisant: «si on est réaliste».
Ndlr : N'oubliez pas de lire les commentaires !
Lire la suite : Le TGV Paris-Toulouse promis aux calendes grecques
Les opposants au nouveau tracé de Ligne à Grande Vitesse (LGV) en Pays Basque nord se sentent enposture favorable. Hier, lors d'une conférence de presse donnée à la Maison de la Vie Citoyenne du Polo Beyris, à Bayonne, le CADE (Collectif des Associations pour la Défense de l'Environnement) a exposé les raisons de cet optimisme dans le rapport de force avec l'Etat français.
Le premier argument avancé par le rassemblement de contestataires concerne la situation du fret. Alors que Réseau Ferré de France (RFF) évoque une augmentation massive dans les prochaines années pour justifier d'une nouvelle ligne, celui-ci serait en réalité «en train de s'effondrer». Le CADE a notamment présenté un document du Conseil Economique et Social de la Région, qui révélerait «une surestimation des chiffres», selon Victor Pachon, porte-parole du groupement : «RFF parle de 8 millions de tonnes de fret attendues par an. Or, un rapport de la SNCF devant le CES de la Région fait état en 2009 d'une baisse de 49 % du trafic sur Hendaye et Mouguerre, avec un tiers pris en charge par le privé. En 2007, on était à 2,5 millions, en 2008 à 2,2. Selon ces chiffres, on serait donc en 2009 à environ 1,6 million».
Page 157 sur 169