10 décembre 2010- Le Sud-Ouest - Par OLIVIER ESCOTS
Nouvelle manifestation des anti-LGV samedi .
Un an après un rassemblement de plus de 2 000 personnes, la fronde anti-LGV s'arrêtera de nouveau samedi en gare de Langon. S'inscrivant dans une journée européenne de contestation, la manifestation repose sur une rhétorique limpide : « Non aux nouvelles lignes LGV, oui à l'aménagement des voies existantes. »
Lors de la manifestation du 28 novembre 2009, à Langon. PHOTO ARCHIVES LAURENT THEILLET
Cette manifestation prendra en revanche une forme originale. Elle partira en effet de Landiras à 12 h 45 avant de rejoindre Langon à 15 heures, via des arrêts à Balizac, Saint-Symphorien, Saint-Léger-de-Balson et Noaillan. Les manifestants accompliront le parcours en voiture. La coordination des associations de vigilance LGV, qui appelle à la mobilisation, prévoit un rassemblement « bruyant ». Une fois réunis devant la gare de Langon, les anti-LGV marcheront jusqu'à la sous-préfecture.
Sur le fond, la coordination répète l'argument de « l'énormité financière », estimée à 20 milliards d'euros. Sa porte-parole Denise Cassou observe que ce discours est repris par des membres de collectivités appelées à se prononcer sur ce financement. « Certes, ici le Conseil général de Gironde et le Conseil régional d'Aquitaine ont dit oui, mais on entend désormais des voix contraires, comme en Ariège ou dans l'Aveyron. La région Centre a clairement dit non au financement des nouvelles lignes. »
L'argument économique
Les anti-LGV voient quelques fissures dans le dossier GPSO (1). « Avec l'apparition du partenariat public/privé, chacun peut comprendre désormais que l'on n'est plus dans le service public », glisse Denise Cassou.
La coordination voit des signes de prise de conscience dans la bouche même de Guillaume Pepy. Selon le magazine « La Vie du Rail », le patron de la SNCF a notamment estimé, en matière de perspectives économiques, « qu'il valait mieux avoir une ligne à grande vitesse en moins et avoir un bon renouvellement du réseau existant ».
Alors que les pro-LGV insistent sur le développement lié aux nouvelles lignes, la coordination prend cet argument à l'envers. « C'est toujours favorable aux grandes métropoles, à la faveur de déplacements d'emplois. Mais la LGV assèche le territoire, faisant des villes moyennes des villes dortoirs », constate Denise Cassou.
Le Sud-Gironde est quant à lui fortement impacté par les projets des lignes nouvelles, du vignoble des Graves à Captieux, en passant par le triangle de Bernos-Beaulac, censé accueillir la séparation des lignes en direction de Bordeaux, Toulouse et l'Espagne.
(1) GPSO : Grands Projets du Sud-Ouest, qui comprennent les LGV Bordeaux/Espagne et Bordeaux/Toulouse.