26 novembre 2010 -Le Sud-Ouest - Par Cathy Lemaitre
Une réunion d'information, organisée par la Coordination 47, s'est tenue, mardi à la salle Jules-Ferry. L'occasion de sensibiliser la population au projet du futur tracé LGV.
Les enjeux du futur tracé de la LGV ont été exposés aux Tonneinquais. photo archives jean-louis borderie
«Nous allons évoquer ce soir une question assez large, qui met en jeu des lieux de décisions pas seulement locaux mais aussi départementaux et nationaux, car même si Tonneins n'est pas directement concernée par le futur tracé de la LGV, les Tonneinquais paieront la facture comme les 58 collectivités locales mises à contribution par l'État ! », expliquait, mardi soir à la salle Jules-Ferry, Alain Dewerdt, président de l'Association de sauvegarde des Landes et Coteaux de Gascogne, l'une des 15 qui composent la Coordination 47, organisatrice de la réunion.
Le mouvement a débuté en janvier dernier, enchaînant les réunions, allant de ville en village, pour aller à la rencontre des personnes directement concernées ou pas : « Au départ, on nous prenait pour une association de riverains. Mais au fil du temps, les gens ont pris conscience qu'il existe un problème. On voit donc un public plus nombreux à chaque réunion », ajoute Alain Dewerdt.
Accompagné du conseiller général Raymond Girardi, de Daniel Barbas, adjoint au maire, et de M. Galabrun, de la Coordination 47, Alain Dewerdt a présenté un diaporama croisé entre les derniers faits posés par Réseau Ferré de France (RFF) au 19 novembre 2010 et ceux exprimés par la Coordination 47. L'objectif étant de présenter les deux positions et d'expliquer le moratoire demandant la suspension de l'étude RFF en cours sur la LGV.
Raymond Girardi, outre le fait d'être le président de la Communauté de communes des Coteaux et Landes de Gascogne, dont six communes seraient traversées par la LGV, a évoqué l'action de l'association Alternatives TGV, composée essentiellement d'élus : « Nous avons créé Alternatives TGV en complément des associations de citoyens qui mènent un combat que l'on partage. Notre action consiste à proposer aux élus qui hésitent des éléments de comparaison, en espérant les convaincre de préférer l'aménagement des voies existantes à la création d'une nouvelle ligne. Notre travail paye, car bon nombre d'élus sont perturbés. En obtenant une majorité qui remettrait en cause le financement du projet, nous pourrions faire s'écrouler le château de sable bâti autour de la LGV. Au nom du progrès, on ne peut pas nous faire avaler toutes les couleuvres. On nous dit qu'il n'y a pas d'autres possibilités que cette nouvelle ligne, le contraire vient d'être prouvé. » La gare, enjeu économique
Didier Barbas a, lui, souligné l'importance économique que représente la gare de Tonneins avec ses 800 passagers par jour, justifiant ainsi les futurs travaux d'aménagements entamés en janvier 2011.
Après la diffusion d'un diaporama conclut par Alain Dewerdt signalant que « les lignes réaménagées sont une alternative possible et raisonnable qui obtient les mêmes effets pour beaucoup moins cher et des performances équivalentes avec des coûts inférieurs et une rentabilité supérieure », le micro est passé du côté de la soixantaine de personnes de l'assistance. Chacun a pu exprimer son avis, comme François Gibert, élu du Parti de gauche, qui a estimé que le souci vient des coûts annoncés : « Aux 140 millions d'euros que devront payer les Lot-et-Garonnais, viendra s'ajouter l'entretien des lignes existantes. Ce ne sont donc que des estimations, mais j'attire votre attention sur le fait que, si la LGV est adoptée, nous allons créer un "no man's land" entre Bordeaux et Toulouse. Toute l'activité sera centrée sur ces deux mégapoles. On va créer un avion sur rail qui va anéantir des territoires et notamment le nôtre, ce sera un énorme saccage, une catastrophe ! » Un débat animé qui se poursuivra à Marmande, le 9 décembre