7 février 2011 -Le Sud-Ouest -Par Valérie Deymes
La FDSEA a interpellé le député-maire d'Agen sur le projet de la zone économique.
En plein débat d'orientations budgétaires, samedi après-midi, le maire Jean Dionis du Séjour s'est éclipsé et a coiffé sa casquette de député d'Agen-Nérac afin de rencontrer une délégation de la FDSEA menée par le président lot-et-garonnais, Jean-Luc Poli. Il s'agissait d'une audience demandée par le syndicat agricole sur le sujet quelque peu controversé de la création d'une zone économique de 210 hectares sur la commune de Sainte-Colombe-en-Bruilhois.
« Voilà un projet dont on nous a parlé il y a plus d'un an. Depuis rien. Or, cette zone va anéantir 210 hectares de terres agricoles sur lesquelles sont installés de jeunes agriculteurs, qui ont encore plus de 20 ans d'activité devant eux. Aucune solution de remplacement ne leur a été présentée », a rappelé Jean-Luc Poli, qui était accompagné d'une famille d'agriculteurs qui ont trois maisons et 80 % de leur exploitation sur cette zone. « Ils sont très inquiets. Hier, l'un d'entre eux a d'ailleurs fait un malaise. »
Sans oublier le projet de LGV
Rappelons que la Safer et la Communauté de communes de Laplume en Bruilhois ont signé une convention, il y a plus d'un an, afin de rechercher des terrains pour les agriculteurs délogés par ce projet. « Le problème est le suivant : la Safer doit trouver des terrains à acheter. Or, beaucoup de vendeurs attendent que les prix montent. Et de fait, nos agriculteurs auront à acheter des terres qui, sous la pression du projet, auront un coût plus élevé que les terres pour lesquelles ils seront indemnisés », poursuit le président de la FDSEA.
Le député s'est engagé à faire accélérer les choses afin que les agriculteurs aient rapidement la possibilité de se retourner. « Nous lui avons également demandé de revoir ses prétentions à la baisse. 210 hectares d'un coup, c'est énorme ! Jean Dionis du Séjour nous rétorque qu'au regard des 300 000 hectares de surface agricole utile sur le département, ce n'est pas grand-chose. Or je rappelle que le projet de la LGV va hypothéquer 950 hectares de terres agricoles. Sans parler de la future gare LGV et des voies de communication (infrastructures routières) que va induire la ligne, il faudra compter plusieurs centaines d'hectares supplémentaires. »