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Lex-conseiller de Christine Lagarde soupçonné davoir modifié le tracé LGV pour sa mère
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30 avril 2013 - Sud-Ouest 

NdlR TGV Albret : sans commentaire

L’ancien collaborateur est soupçonné d’avoir œuvré pour modifier le tracé de la LGV, qui devait passer dans le jardin de sa mère. Il a été mis en examen

L’ancien collaborateur est soupçonné d’avoir œuvré pour modifier le tracé de la LGV, qui devait passer dans le jardin de sa mère

L’ancien collaborateur est soupçonné d’avoir œuvré pour modifier le tracé de la LGV, qui devait passer dans le jardin de sa mère (Photo d'illustration Bertrand Lapegue)

L’affaire du fuseau nord de la LGV d’Uchacq-et-Parentis (Landes) se corse pour l’ancien conseiller technique de Christine Lagarde, François-Gilles Egretier. L’ex-collaborateur du cabinet du ministère de l’Économie vient en effet d’être mis en examen pour prise illégale d’intérêt par le juge Renaud Van Ruymbeke, qui instruit l’affaire depuis l’hiver dernier.

C’est un dossier où l’amour filial d’un jeune haut fonctionnaire épouse le désarroi d’édiles de petites bourgades qui ont vu débouler un fuseau de ligne à grande vitesse, modifiant durablement l’urbanisme local. Le magistrat financier a estimé qu’il y avait à travers cette union sacrée des indices graves et concordants selon lesquels François-Gilles Egretier avait utilisé sa position de dépositaire d’une autorité publique pour s’arroger un avantage. En l’occurrence, la protection de son patrimoine familial.

« Notre antenne parisienne »

Il y a trois ans, lorsque l’État et les collectivités valident le projet de fuseau LGV sur la petite commune d’Uchacq-et-Parentis, à quelques kilomètres de Mont-de-Marsan, c’est la douche froide. Soixante maisons sont impactées. Dont cette demeure bourgeoise au lieu dit Lachinoy, propriété… de la mère de François-Gilles Egretier.

Quelques mois plus tard, RFF revient sur sa décision et valide un tracé, 3 kilomètres plus au nord, épargnant notamment le jardin de Mme Egretier mais pas celui d’une quinzaine d’autres habitants, incrédules face à ce revirement. Au point de déposer une plainte, portée par l’avocat montois Me Adrien Ville.

Que s’est-il passé ? De manière involontaire et fort peu discrète, la gazette communale a en tout cas fourni une piste au magistrat pour conduire ses investigations. « Suite à l’intervention d’un habitant de la commune qui s’est rappelé aux bons soins de M. François Fillon, son cabinet répond faire suivre à M. Bussereau en lui demandant de procéder à un examen attentif de ce dossier », écrit le maire d’Uchacq-et-Parentis, Jean-Claude Lalagüe, en février 2010 au sujet du nouveau tracé, avant de conclure : « Merci à M. Egretier, notre antenne parisienne. »

De fait, le juge suspecte le jeune conseiller d’avoir transmis la motion proposant un nouveau tracé au cabinet de Dominique Bussereau. Mais aussi d’avoir obtenu, après une prise de contact avec le directeur de RFF, la tenue d’une réunion avec l’établissement public au cours de laquelle serait débattue la possibilité d’un nouveau tracé. Une réunion à laquelle aurait par ailleurs participé le conseiller de la ministre de l’Économie. Une ministre qui avait… la cotutelle de RFF.

« Même Mme Alliot-Marie »

Les échanges de mails entre Jean-Claude Lalagüe et François-Gilles Egretier (dont « Sud Ouest » avait révélé le contenu) colorent le dossier de façon truculente. « Je vais entrer en contact avec un de mes confrères au cabinet Bussereau pour piloter plus finement l’avancée du projet », écrit le conseiller technique ministériel au maire. De son côté, Jean-Claude Lalagüe prévient les autres élus : « À l’initiative de M. Egretier, rendez-vous à Paris, le 9 ou 10 février, avec M. Delion, le directeur de RFF, pour une matinée de travail. »

Joint par « Sud Ouest » il y a quelques mois, Me Bertrand Domenach (1), l’ancien avocat de François-Gilles Egretier, avait décrit son client comme porté par « l’amour filial », mais ayant agi de façon bénévole pour « un tracé impactant moins de monde » - ce qui est exact.

« Le tracé, c’est moi qui l’ai dessiné, il est bien meilleur pour la collectivité. Cette mise en examen est injuste, François-Gilles Egretier ne m’a servi que de boîte aux lettres », se désole Jean-Claude Lalagüe, estimant que « M. Egretier a peut-être voulu se donner une importance qu’il n’avait pas ». Pour preuve, selon lui, « même Michèle Alliot-Marie n’a pas pu faire bouger le fuseau du Pays basque ».

Autant de points à décharge qui pourraient également peser dans le destin judiciaire de François-Gilles Egretier.

(1) Sollicité vendredi et hier, son nouvel avocat, Me Mickaël Haddad, nous a fait savoir par son secrétariat qu’il ne souhaitait pas donner suite.

 

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