Entre l’association et RFF, la bataille fait rage depuis maintenant presque quatre ans. Sur le terrain, c’est la seconde fois que les militants s’en prennent directement à la voiture de l’agent de RFF. En juin dernier, ils avaient encadré son véhicule de rails de chemin de fer à Feugarolles, histoire de montrer que leur colère n’était pas feinte. Hier, lors de ce second round, si l’agent est resté flegmatique, les mots se sont faits plus durs et la tension est montée d’un cran. « Je ne conteste pas l’opposition mais les méthodes », lance l’agent, qui reste d’un calme olympien. Charles d’Huyvetter, président de la Coordination 47 tient à ces actions coup-de-poing, « mais toujours dans la légalité ».
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En 2017, il refusait de « promettre des TGV à tous les chefs-lieux de département ». Aujourd’hui, il veut « poursuivre en grand » la « passion française pour le train ».
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Emmanuel Macron s’exprime devant une réplique grandeur nature du prochain TGV à la gare de Lyon, à Paris, le 17 septembre. MICHEL EULER / AP
Cinquante mois séparent les deux discours prononcés par le même homme : Emmanuel Macron. Et quel contraste entre le président fraîchement élu, venu inaugurer la nouvelle ligne à grande vitesse (LGV) Le Mans-Rennes, le 1er juillet 2017, et, quatre ans plus tard, le chef de l’Etat en campagne pour sa réélection, fêtant, vendredi 17 septembre, les 40 ans du TGV.
Le Macron de 2017 disait : « La réponse aux défis de notre territoire n’est pas d’aller promettre des TGV à tous les chefs-lieux de département de France. (…) Ça veut dire ne pas relancer de grands projets nouveaux mais s’engager à financer tous les renouvellements d’infrastructures. (…) Cela fait maintenant des décennies que nous poussons des grands projets en ne les finançant jamais. » Le Macron de 2021 affirme : « Je peux vous dire que quand le TGV n’arrive pas ou ne passe pas par une ville, c’est terrible. (…) Cette passion française pour le train, nous allons la poursuivre en grand. (…) La décennie 2020 sera la décennie TGV. »
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C’est donc la fin officielle de la « pause » décrétée en début de quinquennat et de la priorité absolue donnée aux transports du quotidien. Le chef de l’Etat a même cité six grands chantiers emblématiques de la relance de la grande vitesse : la liaison Roissy-Picardie, les LGV Bordeaux-Toulouse et Montpellier-Perpignan, la ligne nouvelle Provence-Côte d’Azur (Marseille-Nice), la Paris-Normandie, ainsi que la Lyon-Turin.
L’apparente contradiction entre les deux discours est assumée par le gouvernement à travers un storytelling bien rodé qui peut se résumer ainsi : Nous avons accompli les efforts de régénération, de modernisation du ferroviaire, en réformant la SNCF, en injectant 61 milliards d’euros dans le système depuis 2017 (dont 35 milliards de reprise de la dette de l’entreprise), en accomplissant une bonne partie du renouvellement du réseau existant. Mais la pause était bien une pause, pas un arrêt définitif des projets. Nous pouvons relancer les grands chantiers.
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Il n'y aura pas pour le moment de nouvelle ligne entre Bordeaux et l'Espagne. La priorité est donnée aux rénovations.
Comment ne pas s’incliner devant le bon sens d’une telle décision ? Elle a néanmoins sonné le réveil brutal de tous ceux qui espéraient la construction prochaine d’une nouvelle ligne entre Bordeaux et l’Espagne. Il faut maintenant espérer que cette gigantesque désillusion collective aura au moins le mérite de créer un précédent en réconciliant l’intérêt général avec la responsabilité financière.
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Alors que le TGV fête ses 40 ans, Emmanuel Macron a annoncé la relance de lignes à grande vitesse. Des projets soulevant l’ire des écologistes pour leur démesure et leur coût environnemental et la crainte d’un retour à une politique du tout TGV.
Le TGV revient au galop. La pause n’aura finalement duré que trois courtes années. Au début de son mandat, Emmanuel Macron avait exigé l’arrêt des chantiers de nouvelles lignes à grande vitesse, mais à sept mois de l’élection présidentielle, le chef de l’État a fait un virage à 180°. Il a décidé de relancer tous les grands projets pour faire de « la décennie 2020, la décennie du TGV ». « Une page se tourne », a-t-il déclaré dans un discours à la gare de Lyon.
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