22 octobre 2021 - Sud Ouest
Lot-et-Garonne : le Département vote à l’unanimité contre le financement de la LGV
Voilà au moins un dossier qui fait l’unanimité à Saint-Jacques…© Crédit photo : Loïc Déquier
Le Conseil départemental était appelé à hauteur de 120 millions d’euros pour le financement de la LGV Bordeaux-Toulouse. « Nous venons de voter à l’unanimité des élus des quatre groupes une délibération qui refuse d’engager le Département dans le financement de cette ligne », avance Nicolas Lacombe sur sa page Facebook, ce vendredi 22 octobre, à l’occasion d’un vote de la commission permanente.
« La participation demandée, 120 millions d’euros à ce jour, paraît en effet tout bonnement inconcevable. Le montant représente l’équivalent de la construction de huit nouveaux collèges », indiquait Sophie Borderie il y a quelques jours. Pierre Chollet, le leader de l’opposition, ne dit pas mieux. Christian Dézalos a par ailleurs rappelé que le Lot-et-Garonne avait donné plus de 30 millions d’euros pour la LGV entre Tours et Bordeaux « quand d’autres collectivités concernées directement n’avaient pas craché au bassinet ». Le tronçon Toulouse-Bordeaux coûterait plus de 9 milliards d’euros dont 40 % à la charge de l’État.
Rappelons que le montage financier proposait aux collectivités de baisser leur participation de 30% par la création d’une Taxe Spéciale d’Equipement (TSE), payée par les contribuables. Une taxe additionnelle aux deux taxes foncières (bâties et non bâties), à la taxe d’habitation et à la cotisation foncière des entreprises.
La possibilité d’étaler les remboursements sur 98 ans a aussi été avancée or “s’engager à financer GPSO pour près de 3,15M€ par an pendant 38 ans amputerait notre collectivité d’une capacité d’investissement considérable et dégraderait de façon inacceptable les ratios de gestion, notamment de désendettement de notre collectivité. Notre Département laisserait ainsi une dette pour les générations futures en obérant toutes nouvelles perspectives ou possibilités d’investissement” rappelle la délibération.
En marge de ce vote, des élus ont contesté l’utilité de ce projet. “A l’heure des carburants chers, des contraintes budgétaires pesant sur les collectivités, des limites désormais connues de la métropolisation à outrance et du regain d’attrait pour nos territoires ruraux dans un contexte post-pandémique, il est nécessaire de rouvrir le débat sur l’intérêt d’une nouvelle ligne et de se poser la question des mobilités de façon globale en développant celles du quotidien,” ont ainsi commenté Valérie Tonn et Michel Masset, conseiller de la majorité sur le canton de Lavardac.
“On est les premiers en France à s’exprimer aussi clairement” a commenté Christian Delbrel, de la Dynamique citoyenne.