Au départ de Toulouse, comme à Bordeaux, la résistance au grand projet contesté de LGV s'organise. Le week-end dernier a vu des habitants et le maire de Saint-Jory soutenir les opposants aux coupes illégales d'arbres centenaires le long du canal, dans le cadre des travaux d'aménagement ferroviaire du nord de Toulouse (AFNT).
Lire la suite : LGV GPSO : des arbres centenaires abattus illégalement contre l’avis du maire
Ndlr TGV en Albret : et sur le même sujet : https://www.mediabask.eus/eu/info_mbsk/20241109/budget-2025-l-assemblee-nationale-supprime-la-taxe-lgv
Mathilde Feld est députée LFI-Nouveau Front populaire de la 12e circonscription de la Gironde.© Crédit photo : Thierry David / SO
La parlementaire girondine a défendu et fait adopter dans l’hémicycle, jeudi 7 novembre, un amendement contre la taxe spéciale d’équipement ou taxe LGV
Après l’adoption, le 25 octobre, de la « taxe Zucman » visant à mettre à contribution des plus grandes fortunes, c’est une nouvelle victoire pour Mathilde Feld. La députée girondine LFI-Nouveau front populaire (NFP) a réussi à faire passer jeudi 7 novembre à l’Assemblée nationale un amendement portant sur la suppression de lataxe spéciale d’équipement (TSE) liée au Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest. Le vote s’est déroulé à main levée. L’impôt LGV consiste à faire peser sur 2 340 communes de Nouvelle-Aquitaine et d’Occitanie une partie non négligeable du financement des LGV vers Toulouse et Dax.
Mathilde Feld:
Quand les macronistes font semblants de maîtriser leur sujet… il faut leur expliquer la réalité de nos territoires! Notre amendement contre la taxe LGV a été adopté hier soir dans l’hémicycle! On conseille à M.Cazeneuve de s’informer plus sérieusement : https://mathildefeld.fr/livret-lgv/
« Indépendamment de l’avis qu’on peut avoir sur le projet GPSO, cette TSE est une dinguerie. Car elle cible des gens qui verront passer les trains sans monter dedans. Il s’agit de leur faire payer des lignes qui serviront essentiellement les métropoles et les voyageurs européens. En outre, les paysages vont être défigurés. C’est profondément injuste, une double peine pour les communes rurales traversées. »
Anti LGV près de Toulouse
Action des militants anti-LGV près de Toulouse
Des militants anti-LGV ont pris position dans les arbres à Saint-Jory, au nord de Toulouse, dans le but d’empêcher leur abattage, rapporte La Dépêche. Ces arbres sont menacés par le projet de ligne à grande vitesse (LGV) entre Toulouse et Bordeaux, qui doit, selon le tracé prévu, passer par cette zone.
Un mouvement de résistance pacifique
Les protestataires, conscients du risque d’expulsion, ont mis en place une résistance pacifique en se perchant dans les arbres. Ils espèrent ainsi empêcher ou du moins retarder les travaux d’abattage prévus dans le cadre de la réalisation du projet. La justice a rejeté la demande visant à suspendre l’abattage de deux chênes, suscitant une mobilisation immédiate. Les manifestants opposés à ce projet se rassemblent sur place, sous l’œil vigilant d’un important dispositif de CRS déployé pour encadrer la situation. Les représentants de la municipalité sont également présents pour suivre l’évolution de cette manifestation tendue.
Le projet de ligne à grande vitesse Toulouse-Bordeaux est l’objet de critiques pour son impact environnemental. Les opposants soulignent que la réalisation de ce projet entraînera la destruction de plusieurs hectares de forêt, mettant en péril la biodiversité locale. Leur action vise donc à préserver cette biodiversité en empêchant l’abattage des arbres.
Entre le canal latéral à la Garonne, à gauche, et la voie ferrée Toulouse-Paris, des arbres ont déjà été abattus
Des associations écologistes s’opposent à une coupe de plusieurs dizaines d’arbres, qui devrait avoir lieu du 9 au 11 novembre à Saint-Jory, au nord de Toulouse, dans le cadre du chantier de la LGV.
L’eau du canal des Deux Mers s’écoule avec tumulte dans l’écluse de Saint-Jory, à 20 km au nord de Toulouse. Les voitures passent sur le pont, en direction de Saint-Caprais. La voie ferrée Toulouse-Paris est à quelques mètres.
En contrebas, un boulodrome désaffecté accueille les carcasses de plusieurs arbres déjà abattus. Trois platanes d’une vingtaine de mètres de haut sont encore debout, mais pas pour longtemps, selon des techniciens et agents de sécurité présents sur place.
Les bords du canal sont interdits au public près de l’écluse de Saint-Jory, au nord de Toulouse
Dans ce lieu bucolique, la SNCF va doubler le nombre de voies de circulation des trains, dans le cadre des Aménagements ferroviaires du nord de Toulouse (AFNT), préalables au chantier monumental de la LGV Toulouse-Bordeaux.
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Pour les Amis de la Terre Midi-Pyrénées, le collectif LGV non merci et le Groupement national de surveillance des arbres, la coupe qu’a entamé la SNCF, et qu’elle s’apprête à achever "entre le 9 et le 11 novembre", est "illégale".
Les associations ont déposé un référé liberté, recours juridique d’urgence, qui sera examiné le 8 novembre. Les militants se donnent rendez-vous à midi pour un rassemblement devant le tribunal administratif, rue Raymond-IV à Toulouse.
Des militants sont perchés dans certains arbres destinés à l’abattage.
Samedi 9 novembre à partir de 11 h 30, un rassemblement aura lieu à l’écluse de Saint-Jory (tout proche de la gare de Saint-Jory). Là-bas, des militants, des "écureuils" comme ils se sont surnommés, sont depuis plusieurs jours dans un vieux chêne et des platanes pour les protéger de l’abattage.
"L’autorisation préfectorale obtenue par la SNCF le 9 février 2024 pour démarrer ces AFNT "oublie" de mentionner les dizaines et dizaines d’arbres (chênes, tilleuls, platanes, aulnes, peupliers)" dont la coupe va avoir lieu, assurent les associations.
Pierre Hurmic, maire de Bordeaux, et Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, ne passeront pas leurs vacances ensemble, comme on dit chez les commentateurs sportifs.© Crédit photo : Stéphane Lartigue/SO et AFP
Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a publié sur X une violente diatribe à l’encontre de son homologue écologiste bordelais Pierre Hurmic, coupable de s’opposer à la LGV entre Bordeaux et Toulouse
Le maire de Bordeaux rhabillé pour l’hiver par celui de Toulouse. « Ce n’est pas grave, je ne suis pas frileux », réagit l’écologistePierre Hurmic. Jean-Luc Moudenc, son homologue toulousain sans étiquette, n’y est pourtant pas allé avec le dos de la cuillère. Sur X, il a sorti l’artillerie lourde, réagissant à une interview de l’écologiste bordelais qui, au micro de BFM TV, réaffirmait son opposition ferme au projet deLGV entre Bordeaux et Toulouse.
Le maire de Bordeaux est donc accusé de « revenir sur l’engagement pris vis-à-vis des Toulousains, il y a plus de vingt-cinq ans, lorsque la LGV Paris-Bordeaux était en projet », et pour laquelle Toulouse et la Région Midi-Pyrénées ont déboursé 300 millions d’euros. « Cette attitude traduit un profond mépris pour tous les habitants et usagers du rail des Landes, du Pays basque, du Béarn ainsi que du Midi toulousain et agenais. Pierre Hurmic préfère un mur de camions entre Bordeaux et l’Espagne plutôt que d’augmenter les capacités ferroviaires pour le report modal. » Ambiance…
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