Rassemblement régional à Feugarolles contre le
projet LGV le samedi 26 novembre à 10 h 30
Elus et représentants d’associations du Pays Basque des Landes, de Gironde, du
Lot et Garonne, du Tarn et Garonne, et de Haute-Garonne ainsi que habitants
et citoyens de tous les départements du Sud-Ouest se réunissent le samedi 26
novembre à 10h30 à Feugarolles pour réaffirmer leur opposition aux lignes
nouvelles Bordeaux Toulouse et Bordeaux Espagne du projet GPSO, et leur
soutien à la modernisation des lignes existantes et à la desserte ferroviaire de
tout le territoire.
Plusieurs prises de paroles rappelleront
- l’inutilité et les dangers de ce projet pour les citoyens et les collectivités ;
- les enjeux de la mobilité de notre territoire avec la modernisation des
lignes actuelles et l’amélioration de l’ensemble des dessertes
ferroviaires.
- l’impact fiscal du plan de financement sur les habitants de nos
territoires ;
- les conséquences de la course à la vitesse totalement déraisonnable en
raison de son coût énergétique et des incidences sur les émissions de
CO2.
Ce projet va à l’encontre de tous les objectifs de lutte contre le réchauffement
climatique, de préservation de la biodiversité, et de sobriété énergétique de demain.
Le rapport de la Cour des comptes sur la rentabilité des TGV a donné du baume au cœur des opposants à la Ligne Grande Vitesse, dont fait partie Claude Semin, président de l'Association de défense du patrimoine caudecostois. Il a interpellé Jean-Dionis du Séjour, à l'occasion de l'inauguration de la rue Marcelin-Serret.
Le président de l'agglo n'est peut-être pas de votre avis ?
Lire la suite : LGV : Claude Semin a interpellé le président de l'agglo
Un rassemblement s’est organisé en octobre dernier à Langon.© Crédit photo : Jean-Maurice Chacun/ « SUD OUEST »
En Lot-et-Garonne, Feugarolles est le berceau des antis. La commune de Charles d’Huyvetter, le président de l’association Très Grand Vigilance en Albret, se prépare à une semaine chargée.
Ce jeudi 24 novembre, TGV en Albret tiendra son assemblée générale annuelle. Robert Claraco, dont le cabinet a rédigé l’étude privilégiant la modernisation de la ligne actuelle plutôt que la construction d’une nouvelle, ligne défendue en Lot-et-Garonne comme ailleurs, sera présent.
Deux jours plus tard, le samedi, élus, citoyens et représentants d’associations du Pays basque, des Landes, de Gironde, de Tarn-et-Garonne et Haute-Garonne, sont invités à rappeler leur opposition au GPSO dans son ensemble.
« Ce projet va à l’encontre de tous les objectifs de lutte contre le réchauffement climatique, de préservation de la biodiversité, et de sobriété énergétique », souligne TGV dans un communiqué.
Conseiller régional EELV dans le Rhône, Etienne Tête, est aussi avocat, et c'est avec cette casquette qu'il épaule les anti-LGV de la région. Pour lui, l'enquête d'utilité publique doit être stoppée.
La Dépêche du Midi : La Cour des comptes vient de rendre public un rapport défavorable au développement des lignes à grande vitesse. Cette analyse change-t-elle votre approche ?
Étienne Tête : «Ce que dit la Cour des comptes est tout sauf un scoop. On ne va rien changer à notre approche car on savait déjà ce qu'elle dit. La Cour des comptes relève que la redevance payée par la SNCF à Réseau ferré de France (RFF) est élevée. Rien de plus normal, il faut amortir le coût des travaux et RFF ne peut pas être déficitaire. Du coup, les redevances augmentent et les aides publiques sont annoncées de plus en plus importantes. Et je trouve surprenant — je ne suis pas le seul — que la seule réaction de la SNCF soit d'annoncer une augmentation de ses tarifs de première classe, de stopper les voitures-bars sur certaines lignes (là, je ne comprends pas…) et de diminuer les remboursements de billets, ce qui est tout bonnement scandaleux.»
L'avis de la Cour ne modifie en rien votre approche, alors ?
«C'est mieux encore, elle conforte nos thèses. On a avec les projets de ligne à grande vitesse le même raisonnement qu'avec les programmes de développement des voies autoroutières et pour ne citer qu'un projet le Lyon-Paris. Ce sont les mêmes mécanismes. Dans le domaine des autoroutes, les «barreaux» utiles ont été faits et il en va de même avec les lignes à grande vitesse. On doit désormais réfléchir à l'aménagement des voies existantes. Bordeaux-Toulouse bien sûr, mais aussi Lyon-Turin.»
Cette analyse de la Cour des comptes apparaît-elle une façon pour l'État de se désengager pour sortir par le haut ?
«Si c'était ça, j'en serais heureux. Mais l'avis de la Cour est rarement écouté. Elle développe l'aspect économique de la question mais on sait tous que l'homme politique développe une cécité dans ce domaine. C'est l'inverse du bon sens (…) Je ne suis pas sûr que cet avis de la Cour soit de nature à remettre en cause immédiatement les projets. En revanche, l'enquête publique est perturbée, percutée par ce rapport mais aussi par l'abandon de l'écotaxe. Ce scénario est voulu, c'est un message au citoyen. On lui dit, n'y allez pas, de toute façon le projet Bordeaux-Toulouse est abandonné. Pour moi, le préfet doit dans ce contexte suspendre l'enquête publique (elle court jusqu'au 8 décembre, N.D.L.R.).»
A réfléchir !
Au Salon du livre de Brive, j'ai rencontré de nombreux auteurs et éditeurs venus de Paris. Certains d'entre eux sont édités chez De Borée dont le siège se situe à Clermont-Ferrand. Le personnel qui travaille dans cette maison d'édition fait souvent le va-et-vient entre Paris et la capitale de l'Auvergne, si possible par le train.
Tous m'ont parlé de la galère que constituent leurs déplacement tant ces lignes sont mal desservies. Que dire s'il leur faut aller de Clermont-Ferrand à Brive, ou de Brive à Limoges ! Soit l'ancienne ligne de chemin de fer a été supprimée, et ils doivent prendre un très aléatoire autobus. Soit le train est annulé au dernier moment, et là encore il c'est l'autobus qui prend le relais. A moins que le train, exceptionnellement, n'aille pas jusqu'au bout, et de nouveau ils doivent recourir à l'autobus. Ou se débrouiller comme ils peuvent. Si vous saviez comme ces gens nous envient, nous qui sommes situés entre Bordeaux et Toulouse, d'être desservis par une ligne commode, régulière, et qui profite à tout le territoire, urbain ou rural ! Ces gens ne comprennent pas que l'Etat envisage d'y adjoindre une ligne LGV, ruineuse tant sur le plan financier qu'environnemental, alors qu'eux ne disposent que d'un réseau insuffisant et archaïque.
Un brillant universitaire parisien, qui enseigne à la faculté de Limoges, m'a d'ailleurs mis en garde : « Quand vous aurez la LGV , ne vous faites pas d'illusion : à terme, l'une des deux lignes sera sacrifiée. » Devinez laquelle ?
Serge Alain Paraillous – 10 novembre 2022
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