La colère gronde sur le tracé de la future LGV en Sud-Gironde. Les élus du territoire sont unanimes contre le projet ferroviaire. S'ils n'obtiennent pas satisfaction une partie des habitants pourraient choisir un mode d'action plus radical. On évoque une ZAD à Bernos-Beaulac.
Dans la forêt de Bernos Beaulac© Radio France- Paul Sertillanges
Une délégation d'élus du Sud-Gironde seront reçus en préfecture ce mercredi après-midi à Bordeaux. Leurs communes sont traversées par le projet de la LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax. Le préfet est censé faire un point sur le dossier mais il va se heurter à l'opposition des maires qui ont tous dit non à la LGV.
Dans les communes concernées la colère gronde. Le 29 février dernier une manifestation a rassemblé 250 personnes à Bernos-Beaulac derrière un cortège d'écharpes tricolores.
Pour l'instant ce sont les élus qui mènent la bataille contre le rail mais certains habitants pourraient choisir de radicaliser le mouvement. On évoque ici ou là la possibilité d'une ZAD, comme ce fut le cas à Notre-Dame-des-Landes contre la construction d'un aéroport.
La maire de Bernos-Beaulac, Jacqueline Lartigue Renouil craint un soulèvement d'une partie de ses administrés.
On m'a déjà promis une ZAD sur la commune. A un moment ça peut exploser. Quelqu'un m'a dit : "t'inquiète pas, on va faire parler la poudre."
NdlR TGV-Albret : En parlant de nuisances
(extrait)
.........la LGV qui aura encore beaucoup occupé la municipalité pour les problèmes agricoles, les routes inondées (une nouveauté à Maillé), les problèmes de circulation de poids lourds, l'aménagement foncier et ses travaux connexes, l'état des voiries. L'impact de ces nuisances pourraient, selon le maire, avoir fait baisser la population de Maillé à 605 habitants (- 10?% en 20 ans).........
Lundi 24 avril 2023 - 19 h -Salle des fêtes - Saint Médard-d'Eyrans
Des covoiturages peuvent se faire depuis le 47.
La contribution 1880 de l'enquête publique va-t-elle faire capoter le projet de LGV au sud de Bordeaux ? On n'en est pas là, mais elle révèle un sacré caillou dans la chaussure de Réseau ferré de France. Cela concerne le triangle ferroviaire prévu à Captieux. À partir de cet endroit, les deux lignes envisagées se séparent. L'une file vers Toulouse, l'autre vers Dax. C'est dire si le lieu est stratégique.
Manque de pot ou d'anticipation, il s'avère que son tracé passe pile-poil au-dessus d'un autre nœud : celui des gazoducs dans lesquels circulent les gaz norvégien ou ukrainien et qui alimentent la France entière. Cette installation, sensible s'il en est, doit être dégagée de toute contrainte sur un espace de 400 mètres.
Une addition salée
Cela ne semble pas poser problème à RFF, qui, dans la pièce "F", volume 4.4, paragraphe 3.2.1.3 de l'enquête publique, envisage de "faire déplacer tous les réseaux de transport de gaz naturel venant en interaction avec ce projet de lignes nouvelles".
Autrement dit : "Poussez votre gazoduc que je mette ma ligne à grande vitesse !" "Ce n'est pas tout à fait ça", tempère Bernard Le Page, responsable de la communication de TIGF (Transport et Infrastructures gaz France). S'il est dans l'incapacité de dire si RFF s'est rapproché de TIGF avant de prévoir son tracé, il précise : "Nous mettons juste en garde RFF."
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La modernisation des voies existantes est demandée par les militants. (Patxi BELTZAIZ)
« Nous avons fait naître des prises de conscience. Nous allons continuer de les nourrir et d'en faire naître d’autres. Nous avons repoussé les assauts pendant 30 ans, et notre combat continue ! ». C’est avec ses mots que Victor Pachon, président du Collectif des Associations de Défense de l'Environnement du Pays-Basque et du sud des Landes conclut son discours lors de la célébration des trente ans de lutte contre la LGV, ce samedi 15 avril.
À cette occasion, les associations AHT Gelditu, le Cade et Bizi! se sont réunies sur le fronton de Biriatou et sont revenues sur les 30 années de lutte devant plusieurs dizaines de personnes. Entre deux discours, les bertsulari Maialen Lujanbio, Sustrai Colina et Aitor Mendiluze ont improvisé des vers en soutien au mouvement de lutte.
Les bertsulari Maialen Lujanbio, Sustrai Colina et Aitor Mendiluze ont accepté l’invitation. pic.twitter.com/LYQZRV0v6w
— Mediabask info (@MediabaskInfo) April 15, 2023
« L'entêtement des décideurs » depuis le début du projet a été souligné par les militants malgré la démonstration, au fil des années, de prévisions surestimées. Aujourd’hui, quatre trains de marchandises circulent chaque jour entre Hendaye et Bayonne. Pendant le débat public organisé en 2006, les promoteurs de la LGV prévoyaient 160 trains de fret international par jour en 2020.
Ils sont ensuite revenus sur une actualité plus récente : « Les voilà aujourd’hui, inventant des impôts nouveaux pour financer leurs rêves vaniteux au service des géants du BTP », déplore Victor Pachon, faisant référence à la nouvelle taxe spéciale d'équipement, rentrée en vigueur cette année, permettant de financer la LGV dans le Sud-Ouest.
Basculement de l'opinion publique
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