Lors d’une manifestation anti-LGV organisée à Cadaujac en avril.© Crédit photo : Archives Jean Maurice Chacun / SO
La manifestation, non déclarée, était prévue à Lerm-et-Musset, dans le Sud-Gironde, du 11 au 13 octobre. La préfecture craint des débordements
La préfecture de Gironde a pris ce jeudi 10 octobre un arrêté visant à interdirela manifestation anti-LGV prévue ce week-end, du 11 au 13 octobre, à Lerm-et-Musset, dans le Sud-Gironde. Celle-ci, organisée à l’appel de plusieurs associations environnementalistes dont LGV non merci et Les Soulèvements de la Terre, n’a pas été déclarée, indique la préfecture.
L’arrêté interdit « toute manifestation, attroupement ou rassemblement revendicatif sur les communes ou partie de communes de Bègles, Bordeaux, Cadaujac, Floirac, Saint-Médard-d’Eyrans et Villenave-d’Ornon », et ce à compter de ce vendredi 11 octobre, 8 heures, jusqu’au lundi 14 octobre, 8 heures. « En complément, le préfet a pris les mesures administratives suivantes : autorisation de survol par drone et captation d’images par la SNCF et la gendarmerie nationale, interdiction de transports de carburants et de tout liquide inflammable, interdiction de port, de transport et utilisation d’artifices de divertissement ou pétard, interdiction de port, de transport et détention sans motif légitime d’armes et d’armes par destination. »
Une mobilisation anti-LGV au départ de la gare de Cadaujac en avril 2024, organisée par le collectif LGV Non merci.© Crédit photo : Archives Jean-Maurice Chacun / SO
La mobilisation « Freinage d’urgence, contre les LGV du Sud-Ouest » aura lieu à Lerm-et-Musset, dans le Sud-Gironde, du 11 au 13 octobre. Les Soulèvements de la Terre et LGV Non merci organisent ce week-end d’actions
« L’hélicoptère tourne depuis ce matin, il y a des gendarmes partout », témoigne Philippe Barbedienne, élu de Lerm-et-Musset. Le petit village du Sud-Gironde,habitué à accueillir la transhumance des bergers,va recevoir une autre forme de cortège à partir de vendredi 11 octobre. Les collectifsLGV Non mercietLes Soulèvements de la Terreont choisi cette commune, située à 3 km du tracé de la future ligne, pour y établir leur camp dans le cadredu week-end d’actions « Freinage d’urgence ».
Le lieu était tenu secret jusqu’à ce jeudi 10 octobre. Le terrain prêté par un privé est situé à 1,5 km du bourg et non loin de la rivière Ciron. Les opposants à la LGV Bordeaux-Toulouse-Dax font valoir quecette vallée serait menacée par le projet ferroviaire. La maire, Martine Lagardère précise qu’elle a été informée au dernier moment que sa commune avait été choisie. « Je suis opposée à la LGV de longue date, mais je ne cautionne pas ce genre de manifestation qui peut déborder. »
Des panneaux d’opposition à la taxe LGV ont fleuri partout dans le Sud-Ouest, comme ici à Saint-Pierre-d’Aurillac.© Crédit photo : A. D.
Un manuel de « désobéissance fiscale » a été publié par les associations opposées au projet ferroviaire GPSO. Certains récalcitrants expliquent pourquoi ils retranchent plusieurs euros de leur taxe foncière
Avis à tous les propriétaires : il faut payerla taxe foncière 2024avant le 15 ou le 20 octobre, selon les modalités de règlement. Une bonne occasion d’ausculter le document transmis par l’administration fiscale. Une notice explicative est présente en bas à gauche de la deuxième page : « Les taxes spéciales comprennent la TSE Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest pour XX euros. » Traduction : la nouvelle taxe spéciale d’équipement liée au projet ferroviaire de lignes à grande vitesse (LGV) au sud de Bordeaux. Elle a vu le jour en 2023 pour la majorité des habitants du Sud-Ouest situés à moins d’une heure d’une future gare LGV (Bordeaux, Agen, Mont-de-Marsan, Dax).
La liste des 2 340 communes de Nouvelle-Aquitaine et d’Occitanieoù s’applique « l’impôt LGV » a été inscrite dans le marbre. Sur une facture totale de 14 milliards d’euros du projet GPSO, les collectivités locales en payent une partie directement sous forme de subvention, le reste en prélevant sur le contribuable cette fameuse taxe LGV pendant quarante ans. Elle pourra être réévaluée chaque année en fonction de l’évolution du coût de la vie.
La préfecture de Gironde craint que des débordements se produisent en Gironde, comme cela fut le cas à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres© Crédit photo : XAVIER LEOTY / SO
Du 11 au 13 octobre, les Soulèvements de la Terre et le collectif LGV Non Merci organisent un week-end de mobilisation en Gironde. La préfecture prend déjà des mesures visant à anticiper les tensions
À l’issue d’une consultation organisée cet été, la commission d’enquête publique a donné son feu vert à une autorisation environnementale des aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux pour la construction de la ligne à grande vitesse vers Toulouse. Et ce malgré plus de 90 % d'avis défavorables. Les opposants dénoncent des conclusions "orientées" et la volonté du préfet de Gironde "de passer en force".
"Quand on lit les conclusions de la commission d'enquête, tous les éléments de discours sont alignés sur celui du préfet et de la maîtrise d'ouvrage". C'est une grosse déception et surtout"une grande colère"pour les membres de la coordination LGV NON MERCI qui rassemble plusieurs associations opposées au projet de ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse.
Cette enquête publique environnementale des aménagements ferroviaires du sud de Bordeaux (AFSB) était pour ces opposants"la dernière étape légale avant le démarrage des travaux tels que défrichage, abattage, destruction de nids dans des bâtiments".
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