Publié le 26/11/2020
Mis à jour à 11h09
8 JANVIER 2021
Temps de lecture : 3 min
La ligne grande vitesse, que l’on réduit usuellement à l’acronyme LGV, n’en finit plus d’être associée à la performance et à l’attractivité économique. Les élections municipales de mars dernier en France ont encore permis de le constater : chaque métropole veut sa propre ligne LGV, gage prométhéen de prospérité et de croissance. Pourtant, une fois la fascination initiale passée pour une technologie hors-normes -on parle de trains circulant à plus de 250 km/h- les effets pervers de la LGV devraient retenir toute notre attention et nous inquiéter sur notre qualité de vie.
Un danger pour la qualité de vie ?
La LGV est un accélérateur du processus de gentrification des métropoles françaises. Elle tend à accroître l’occupation des centres urbains par les populations aisées, quand les plus faibles sont relégués à la périphérie des villes. Les lignes grandes vitesse créent un afflux supplémentaire de touristes dans les villes reliées par le réseau. Ce flot est une opportunité de croissance pour les secteurs touristiques, mais une catastrophe pour les urbains. Il crée directement un rationnement des offres de logement disponibles, lui-même amplifié et nourri par le phénomène Airbnb [1]. Il faut ajouter à cela les cadres supérieurs qui sont à présent en mesure d’exercer leur métier à Paris, où les emplois présentent l’avantage d’être mieux rémunérés avec davantage de perspectives d’évolutions, tout en continuant à habiter en province, où les loyers sont moins chers et la qualité de vie meilleure. A Laval par exemple, ville-étape de la LGV Rennes-Paris, ce sont une centaine de cadres qui travaillent dans la capitale tout en continuant à vivre en Mayenne. Ce chiffre est en augmentation depuis juillet 2017, date de mise ne service de la ligne [2].
Ces phénomènes conjugués créent un rationnement d’offres de logement, et nourrissent la spéculation immobilière. A Strasbourg, un premier tronçon de LGV desservant Paris a été inauguré en 2007. En 2012, le prix des appartements anciens avait augmenté de 80% dans la capitale du Grand Est. Même chose à Marseille, où 5 ans après la mise en service de la ligne à grande vitesse Paris-Marseille, en 2001, la ville connaissait une augmentation de 131% du prix de ses appartements anciens [3].
Lire la suite : LES LIGNES GRANDE VITESSE, DES CHANCES POUR NOS VILLES ?
............................Le deuxième axe de notre politique d’infrastructures de transports, cela doit être la priorité à la mobilité du quotidien.
Cette priorité a été réaffirmée à plusieurs reprises par le Président de la République. Or, nous savons que certains investissements indispensables pour la qualité des déplacements quotidiens de nos concitoyens, comme la rénovation du réseau RER en Ile de France ne sont aujourd’hui pas financés. Il manque 800 millions d’euros pour financer les schémas directeurs des RER B, C et D; et 3 à 5 milliards pour l’ensemble des transports en Ile-de-France. Et ce alors même que le gouvernement vient de s’engager sur de grands projets incroyablement couteux, comme Notre-Dame-des Landes, ou pire encore, le Lyon-Turin dont la Cour des Comptes a pointé récemment le coût, qui devrait dépasser les 26 milliards d’euros. Ce projet, à lui seul, obererait toutes les capacités de financement de l’Etat pour les infrastructures de transport sur plusieurs années. Nous vous demandons, Monsieur le ministre, de clarifier la position du gouvernement sur ce point, la priorité est-elle réellement à la mobilité du quotidien ? Et si oui, ne faut-il pas réorienter les financements vers ces modes de transports essentiels à la qualité de vie des Français ?
Lire la suite : Débat sur les infrastructures de transport ( Intervention d’Eva Sas )
Ndlr TGV en Albret : Cliquez la lettre pour agrandir:
Riverains et associations dénoncent le non-respect du cahier des charges depuis le début des travaux de l'extension de la gravière sur les parcelles de la commune.
Smartphone ou appareil photo en main, les opposants à l'extension de la gravière de Bruch, sur les terres de sa voisine Feugarolles, immortalisent chaque étape du chantier.
Depuis deux semaines, la reprise des coups de pelles à grand renfort de bulldozers, camions-bennes et rouleaux compresseurs se déroule en limite de propriété du couple Courtin-Deguines, effaré par la tournure des événements. « Tous les jours, il y a des incidents. Hier, [mardi 24 novembre, NDLR] une ligne de 20 000 volts est tombée, un engin de chantier posté en hauteur a manqué de se renverser et les nuisances sonores dépassent très largement les 43 décibels, maximaux autorisés. »
Le couple propriétaire de la maison attenante au chantier a peir d'un incident grave.Le couple propriétaire de la maison attenante au chantier a peir d'un incident grave. © Crédit photo : Loic Déquier
L'acquisition de leur maison, il y a une dizaine d'années, avait été faite en toute connaissance de cause, et de l'arrêté préfectoral de 2006 autorisant la société Singlande, filiale du groupe Eiffage, à exploiter une gravière toute proche.
En 2017, un arrêté complémentaire actait la modification d'exploitation du périmètre autorisé, après le changement de statuts de la société Singlande devenu Carrières du Sud-Ouest. « Quand on s'est installés, on nous avait présenté un projet A. Maintenant, on en est au moins au projet C », image Martine Courtin-Deguines.
À titre personnel, le couple constitue un dossier étayé et « fera tout ce qu'il peut » pour faire reconnaître le non-respect des engagements pris.
Lire la suite : Lot-et-Garonne : la gravière de Feugarolles creuse les crispations
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