La colère gronde sur le tracé de la future LGV en Sud-Gironde. Les élus du territoire sont unanimes contre le projet ferroviaire. S'ils n'obtiennent pas satisfaction une partie des habitants pourraient choisir un mode d'action plus radical. On évoque une ZAD à Bernos-Beaulac.
Dans la forêt de Bernos Beaulac© Radio France- Paul Sertillanges
Une délégation d'élus du Sud-Gironde seront reçus en préfecture ce mercredi après-midi à Bordeaux. Leurs communes sont traversées par le projet de la LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax. Le préfet est censé faire un point sur le dossier mais il va se heurter à l'opposition des maires qui ont tous dit non à la LGV.
Dans les communes concernées la colère gronde. Le 29 février dernier une manifestation a rassemblé 250 personnes à Bernos-Beaulac derrière un cortège d'écharpes tricolores.
Pour l'instant ce sont les élus qui mènent la bataille contre le rail mais certains habitants pourraient choisir de radicaliser le mouvement. On évoque ici ou là la possibilité d'une ZAD, comme ce fut le cas à Notre-Dame-des-Landes contre la construction d'un aéroport.
La maire de Bernos-Beaulac, Jacqueline Lartigue Renouil craint un soulèvement d'une partie de ses administrés.
On m'a déjà promis une ZAD sur la commune. A un moment ça peut exploser. Quelqu'un m'a dit : "t'inquiète pas, on va faire parler la poudre."
Un saut à Agen, en train, pour débattre lors de la Quinzaine de l’écologie. On me raconte une lutte locale, méconnue, révélatrice du désastre ordinaire. La ville d’Agen, environ 40 000 habitants, se situe entre Toulouse et Bordeaux. Elle dispose d’une grande zone d’activité industrielle, qui marche bien, prospère, et qui a de la place pour s’étendre si besoin était. Mais le maire, comme tant de maires des villes moyennes, agglomérations, métropoles, capitales, rêve plus grand, plus beau, plus fort. Et plus grand, plus beau, plus fort, chez tant de maires des villes moyennes, agglomérations, métropoles, capitales, signifie couler du béton.
Dessin de Pierre Fournier
Donc, plutôt qu’utiliser ce qui existe, il veut créer une autre zone, à dix kilomètres de la ville, à Sainte-Colombe-en-Brulhois - ah, pardon, une"technopole" : deux cent hectares de bonne terre agricole dans ce riche Lot-et-Garonne, deux cent hectares de blé et de maraichage à « consommer » pour faire une nouvelle zone « d’activité » - l’agriculture, ce n’est pas actif, c’est bien connu -, pour poser comme une verrue les habituels batisses d’aluminium et de béton, en « HQE » (haute qualité environnementale), bien sûr, avec trame verte et bleue, et quelques panneaux solaires, parce qu’on est développement durable, n’est-ce pas ?
Plan du gâchis programmé près d’Agen
Ce désastre absurde est né dans le cerveau reptilien de l’édile agenais (Jean Dionis de Séjour) parce qu’il devait y avoir là une gare TGV. En plein champ, bien sûr, la terre, ça ne compte pas, pour les technocrates. Une gare TGV, donc, comme étape de la ligne à grande vitessse (LGV) Bordeaux-Toulouse.
Lundi 24 avril 2023 - 19 h -Salle des fêtes - Saint Médard-d'Eyrans
Des covoiturages peuvent se faire depuis le 47.
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NdlR TGV Albret :Nous ajoutons un commentaire d'un lecteur:
Un article qui omet délibérément de traiter de certains sujets. Pourquoi ne pas informer sur l'une des choses qui posent réellement problème.. A savoir, que Monsieur le Maire d'Agen est propriétaire de terre voisine à vocation agricole, qu'il a lui même vendu 33 euros le m2 (au prix de la terre constructible) dans le cadre du projet, alors que la proposition faite à Mr Bonotto, comme à ses voisins, n'est qu'à 3 euros du m2 (le prix réel de terre agricole alluviale)...
On parle donc d'un hectare qui rapporte 30,000 euros à Monsieur Bonotto qui exploite ces terres depuis des décennies.. Alors que Monsieur le Maire d'Agen vend pour 330,000 euros l'hectare alors qu'il n'est surement qu'un investisseur qui loue ses terres..
Quand on sait qui fait la promotion de ce projet; on peut se demander si il n'y a pas des conflits d'intérêts importants..
Sans compter l'existence d'une zone industrielle à Boé (à moins de 20min) qui été crée récemment à la demande de l'Agglo Agen et qui est loin d'être exploité à son maximum alors que le béton y a pris place. Qu'elle est donc l'intérêt d'en créer une seconde sans optimiser la première?
En ce qui me concerne, j'estime que le rôle d'un journaliste est de prendre en compte les informations qui lui ont été transmise.. Et j'espère qu'une enquête sera ouverte de votre part; Afin que le sujet qui vous a été divulgué soit traité dans votre dépêche, dans son ensemble et non partiellement.
La modernisation des voies existantes est demandée par les militants. (Patxi BELTZAIZ)
« Nous avons fait naître des prises de conscience. Nous allons continuer de les nourrir et d'en faire naître d’autres. Nous avons repoussé les assauts pendant 30 ans, et notre combat continue ! ». C’est avec ses mots que Victor Pachon, président du Collectif des Associations de Défense de l'Environnement du Pays-Basque et du sud des Landes conclut son discours lors de la célébration des trente ans de lutte contre la LGV, ce samedi 15 avril.
À cette occasion, les associations AHT Gelditu, le Cade et Bizi! se sont réunies sur le fronton de Biriatou et sont revenues sur les 30 années de lutte devant plusieurs dizaines de personnes. Entre deux discours, les bertsulari Maialen Lujanbio, Sustrai Colina et Aitor Mendiluze ont improvisé des vers en soutien au mouvement de lutte.
Les bertsulari Maialen Lujanbio, Sustrai Colina et Aitor Mendiluze ont accepté l’invitation. pic.twitter.com/LYQZRV0v6w
— Mediabask info (@MediabaskInfo) April 15, 2023
« L'entêtement des décideurs » depuis le début du projet a été souligné par les militants malgré la démonstration, au fil des années, de prévisions surestimées. Aujourd’hui, quatre trains de marchandises circulent chaque jour entre Hendaye et Bayonne. Pendant le débat public organisé en 2006, les promoteurs de la LGV prévoyaient 160 trains de fret international par jour en 2020.
Ils sont ensuite revenus sur une actualité plus récente : « Les voilà aujourd’hui, inventant des impôts nouveaux pour financer leurs rêves vaniteux au service des géants du BTP », déplore Victor Pachon, faisant référence à la nouvelle taxe spéciale d'équipement, rentrée en vigueur cette année, permettant de financer la LGV dans le Sud-Ouest.
Basculement de l'opinion publique
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