17 avril 2023 - mediabask.eus
La modernisation des voies existantes est demandée par les militants. (Patxi BELTZAIZ)
« Nous avons fait naître des prises de conscience. Nous allons continuer de les nourrir et d'en faire naître d’autres. Nous avons repoussé les assauts pendant 30 ans, et notre combat continue ! ». C’est avec ses mots que Victor Pachon, président du Collectif des Associations de Défense de l'Environnement du Pays-Basque et du sud des Landes conclut son discours lors de la célébration des trente ans de lutte contre la LGV, ce samedi 15 avril.
À cette occasion, les associations AHT Gelditu, le Cade et Bizi! se sont réunies sur le fronton de Biriatou et sont revenues sur les 30 années de lutte devant plusieurs dizaines de personnes. Entre deux discours, les bertsulari Maialen Lujanbio, Sustrai Colina et Aitor Mendiluze ont improvisé des vers en soutien au mouvement de lutte.
Les bertsulari Maialen Lujanbio, Sustrai Colina et Aitor Mendiluze ont accepté l’invitation. pic.twitter.com/LYQZRV0v6w
— Mediabask info (@MediabaskInfo) April 15, 2023
« L'entêtement des décideurs » depuis le début du projet a été souligné par les militants malgré la démonstration, au fil des années, de prévisions surestimées. Aujourd’hui, quatre trains de marchandises circulent chaque jour entre Hendaye et Bayonne. Pendant le débat public organisé en 2006, les promoteurs de la LGV prévoyaient 160 trains de fret international par jour en 2020.
Ils sont ensuite revenus sur une actualité plus récente : « Les voilà aujourd’hui, inventant des impôts nouveaux pour financer leurs rêves vaniteux au service des géants du BTP », déplore Victor Pachon, faisant référence à la nouvelle taxe spéciale d'équipement, rentrée en vigueur cette année, permettant de financer la LGV dans le Sud-Ouest.
Basculement de l'opinion publique
Avant d’ajouter : « Nous avons fait basculer l’opinion publique avec des manifestations de plus de 15 000 personnes. Et aujourd'hui ce sont les élus qui basculent au Pays Basque Nord. Et aujourd’hui l’appel d’Irun lancé par les maires de Bordeaux, Bayonne et d’Irun rassemble près de 600 élus ». Un texte en faveur de la modernisation de la voie ferrée existante entre Bordeaux et Irun plutôt que de la construction d'une nouvelle ligne à grande vitesse. L’appel lancé en décembre dernier est soutenu par 250 élus basques dont 40 maires, 66 conseillers communautaires, quatre conseillers départementaux et deux conseillers régionaux, en plus d’un conseiller municipal d'Irun.
Sur la même lignée, le 13 janvier dernier, le Conseil départemental a adopté une motion qui exige la modernisation de la ligne Dax-Irun. Elle a été présentée par deux des signataires de l'appel, Iker Elizalde et Annie Poveda.
Victor Pachon conclut en invitant les militants à être prudents : « Il nous faut veiller et ne pas baisser la garde. Continuer à anticiper les mauvais coups, les sales combines électorales, les visites dans les couloirs ministériels etc », avant que la foule scande « AHT-rik ez ! » (Non à la LGV).