25 avril 2014 - Sud Ouest
Et si on profitait du scrutin des Européennes, pour organiser une votation (autrement dit un référendum version non officielle) sur le projet de la ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse ? C'est l'idée qui a traversé l'esprit des membres de l'association Très Grande Vigilance (TGV) en Albret, présidée par Charles d'Huyvetter. Une association qui ne cache pas son opposition maintes fois réaffirmée contre le bolide sur rail jugé « trop coûteux et dévastateur pour les populations et l'environnement ».
Et donc l'association anti-LGV de s'organiser en allant sonner à la porte de quelques communes qui pourraient être impactées par le projet. Au final, la municipalité de Feugarolles a accepté. Elle n'a pas accepté d'y participer, mais elle a autorisé à TGV en Albret d'utiliser une partie du domaine public devant la mairie de Feugarolles, le dimanche 25 mai, pour y installer son chapiteau, son urne et son isoloir « citoyens ».
Valeur symbolique
« Nous proposerons aux quelque 600 électeurs de Feugarolles, à la sortie ou avant d'entrer dans le bureau de vote de la mairie, de s'exprimer : pour ou contre la LGV », souligne Charles d'Huyvetter qui veut ainsi prouver, même si c'est à petite échelle que « contrairement à ce que dit le président de la Région Aquitaine, Alain Rousset, tous les Aquitains ne soutiennent pas ce projet ! »
On l'aura compris, cette « votation » citoyenne n'aura pas de valeur officielle, TGV en Albret ambitionne juste d'en faire un petit symbole.
Une balafre, une césure
Si le maire de Feugarolles fraîchement élu, Jean-François Garabosse, se contente de donner une autorisation d'occupation du domaine public dans cette affaire, il n'en est pas moins convaincu que ce projet LGV n'est pas des plus heureux. « Ce qui m'interpelle, c'est le coût : plusieurs milliards d'euros pour quelques minutes gagnées à un moment où les collectivités territoriales doivent affronter des investissements lourds avec des dotations de l'État qui se réduisent comme peau de chagrin. Sans compter que Feugarolles va être particulièrement impactée par le tracé qui va la traverser d'est en ouest. Ce sera une véritable balafre pour notre territoire communal ! Et ce tracé va provoquer une césure au niveau des coteaux de Feugarolles sur lesquels traverser de crête à crête deviendra impossible ! »
La votation de TGV en Albret n'aura certes pas valeur de sondage, mais elle aura le mérite de démontrer si les administrés feugarollais ont les mêmes craintes que les anti-LGV et que leur maire.