4 août 2013 -Sud Ouest
La LGV pourrait bientôt passer sur ce terrain (photo Jean-Louis Borderie)
Sur une longue remorque, garée en plein cœur d’un champ, un groupe aux allures texanes fait résonner les accords de « Knocking on Heaven’s door », de Bob Dylan. À l’ombre des quelques barnums éparpillés sur le grand terrain, une cinquantaine de militants échange. Au cœur des discussions ? « Les grands projets inutiles », insiste un petit groupe en chemin vers Notre-Dame-des-Landes. « Ayraultport, ligne à grande vitesse : même combat », scande un militant solidaire de l’action menée en Lot-et-Garonne contre la LGV.
« Aujourd’hui, je suis chez moi. Demain, ça ne sera peut-être plus le cas », peste Joseph Bonotto, le président de l’association TGV en Bruilhois. Gare TGV, zone d’aménagement différé (ZAD), nombreux sont les projets qui menacent d’expulser l’homme de sa propriété où était justement organisée la Grande Fête des luttes. « L’expropriation ? On verra bien », grogne Joseph Bonotto qui entend ne rien lâcher. « Surtout pas avant que ne soit menée une enquête publique », renchérit-il. L’enquête publique justement, les membres de son association l’attendent avec impatience. Attablé à un stand de fortune labéllisé TGV en Bruilhois, Alain Fourgeaud, retraité engagé, exulte. « Cette fête renforce notre semi-victoire de juillet. »
Il fait référence au coup de frein de l’État quant au développement des lignes à grande vitesse. « On ferait mieux de renforcer les voies ferrées existantes plutôt que de détruire des centaines d’hectares de nature, s’emporte le vieil homme. C’est plus qu’une question de bon sens ».
Faire la fête pour oublier
Pourtant, malgré les dizaines de panneaux militants plantés dans le champ pour appuyer la cause, le cœur se veut à la fête. « Le temps d’une soirée, on va oublier cette LGV », espère Joseph Bonotto. Il aurait aimé un rassemblement plus massif, plus important. Mais il a été rattrapé par la réalité de ses moyens et de ceux de son association.