MOTION ,SOUTENUE PAR LES ASSOCIATIONS DES REGIONS AQUITAINE ET MIDI-PYRENEES
SIGNATAIRES DE LA CHARTE D’HENDAYE, OPPOSEES A LA LIGNE A GRANDE VITESSE SUD EUROPE ATLANTIQUE
CE QUE NOUS CONSTATONS :
â Un projet constituant pour les territoires traversés un désastre durable sur le plan écologique, socio-économique et humain : destruction de zones naturelles et de terres agricoles, nouveau couloir de nuisances et dégradation de l’environnement avec impacts négatifs importants pour les riverains et pour l’attrait touristique des coteaux d’Albret et de la vallée de la Baïse.
â Un projet méprisant le désaccord profond de la population, sourd à ses propositions et irrespectueux des principes de concertation auxquels RFF s’est engagé dans sa Charte de la concertation.
â Une justification officielle de la construction de cette nouvelle ligne s’appuyant sur des « hypothèses excessivement volontaristes pour l’avenir qui reproduiront les erreurs passées : l’expériences des projets passés révèle presque systématiquement un optimisme initial excessif » :
? trafic et rentabilité socio-économiques surestimés. La branche Bordeaux-Toulouse qui nous concerne ne fait pas l’objet d’une étude de mixité voyageurs/fret. Cela porterait la minute gagnée à un coût exorbitant. La prévision de seulement quatre arrêts à Agen révèle le manque d’intérêt économique pour notre département. La branche Bordeaux-Toulouse ne présente par ailleurs aucun risque de saturation.
? coûts de réalisation sous-estimés (selon la Cour des Comptes de 45 %) pour mieux « vendre » un projet dont l’utilité réelle n’est pas démontrée (cf. rapports Essig en Bretagne, Bermejo en Pays Basque Sud, Citec au Pays Basque Nord…).
â La priorité octroyée aux LGV se faisant (avec un coût colossal) au détriment du trafic de proximité et de la priorité au maintien et au développement des réseaux ferroviaires existants, qui ne sont ni entretenus ni optimisés pour développer un service public de transport en commun accessible à tous.
CE QUE NOUS DEMANDONS :
â L’arrêt immédiat des travaux et du projet de LGV pour entamer un véritable débat public sur le modèle de transport et d’aménagement du territoire. Des solutions étant à chercher dans :
? La remise en état, l’entretien et l’optimisation des voies existantes, qui est la solution alternative la plus acceptable d’un point de vue environnemental, et à un coût financier bien moindre que la construction de nouvelles lignes. La modernisation de ces voies devra s’accompagner d’aménagements efficaces contre les nuisances sonores (actuellement inexistants) et prévoir des franchissements sécurisés.
? La restitution de la capacité de décision aux populations directement concernées, fondement d’une authentique démocratie et autonomie locale face à un modèle de développement imposé.
â Une étude indépendante sur la faisabilité de la modernisation des voies existantes dans le couloir naturel de la vallée de la Garonne.
NOUS ADHERONS :
? Aux recommandations du rapport de la Cour des Comptes « Le Réseau ferroviaire : une réforme inachevée, une stratégie incertaine » d’avril 2008 et du Conseil d’Analyse Économique « Infrastructures de transport, mobilité et croissance » préconisant de donner priorité à la modernisation des réseaux existants.
? Aux dispositions relatives aux transports de la Loi de Grenelle, Chapitre III, Section I, Article 9, précisant : « la rénovation des infrastructures existantes peut être privilégiée par rapport à la construction d’infrastructures nouvelles. » « La politique des transports contribue au développement durable […], tout en limitant la consommation des espaces agricoles et naturels ».