16 octobre 2010 -Le Sud-Ouest
Les porte-parole du collectif ont exposé leurs arguments en faveur du réaménagement de la ligne existante. PHOTO CH. ANTHEAUME
Jeudi 14 octobre, la salle de cinéma a accueilli une réunion publique concernant la construction de la future ligne à grande vitesse. Etaient présents le maire de Port-Sainte-Marie, Jacky Larroy, les maires de certaines communes concernées, deux conseillers généraux et un conseiller régional.
Charles d'Huyvetter et Claude Semin, les porte-parole de la Coordination anti LGV 47, ont passé en revue les inconvénients générés par la construction d'une nouvelle ligne. « D'abord le coût exorbitant. Chiffre avancé : 8 milliards d'euros pour le tronçon Bordeaux-Toulouse. Cela signifie une augmentation des impôts pour tous les Lot-et-Garonnais. Le réaménagement de la ligne existante, lui, reviendrait à quatre fois moins cher, soit 2 milliards d'euros, une économie appréciable en ce moment de crise économique, pour un temps de trajet à peu près identique. »
« Six minutes »
L'inutilité de la LGV a été également soulignée : « On gagnerait six minutes, un gain de temps dérisoire, pour un coût faramineux. Et s'il faut rejoindre une nouvelle gare excentrée, le temps total du voyage serait même supérieur ! »
Autre argument, l'impact négatif sur l'environnement : « Des villages coupés en deux, des paysages défigurés, la destruction de 3 600 hectares d'espaces agricoles. Désastreux ! » Quant au développement économique promis par les porteurs du projet, Claude Semin les balaye d'un geste : « Il n'y a pas d'exemple en France où une telle ligne ait profité aux villes moyennes. Ce sont les grandes métropoles qui en profitent. »
Dernier argument : « Le projet, élaboré en 2005, ne correspond plus au contexte actuel. La crise économique devrait inciter les élus à ne pas gaspiller l'argent des contribuables. » Le collectif précise ses intentions : « Des experts indépendants sont en train de mener une étude complémentaire pour prouver la faisabilité de la rénovation de la ligne existante. Nous demandons à nos élus du Conseil général d'attendre ses conclusions, en mars 2011, avant de prendre une décision. C'est la seule option raisonnable, plutôt que de se lancer tête baissée dans un chantier pharaonique, affreusement coûteux, inutile et même dangereux pour le département, mais que les contribuables devront financer… » Il est donc urgent d'attendre.