La Dépêche -01/10/2010 -PAR STÉPHANE BERSAUTER
Interview avec Claude Semin et Charles d'Huyvetter (porte-parole de la Coordination 47 anti-LGV)
Ils manifestent ce soir à Agen, et entendent s'adresser, directement, aux élus et à la population.
L'automne va être chaud pour la Coordination 47 des 12 associations anti-LGV.
Comment réagissez-vous à la confirmation du fuseau de 1 000 m par le ministre Borloo mardi à Bordeaux ?
Charles d'Huyvetter : « Borloo peut confirmer ce qu'il veut, les financements ne sont pas arrêtés pour la ligne Bordeaux-Toulouse. Je remarque qu'ils sont restés sourds à nos requêtes, et on va le faire savoir. Le rouleau compresseur continue d'avancer ».
Claude Semin : « Rien de nouveau concernant les propositions que nous avons faites mais nous n'avons pas encore rencontré Rousset (le 18 octobre, ndlr) et Borloo. Il est clair qu'il persiste un problème de financement de la ligne nouvelle malgré un tour de passe-passe qui consiste à faire passer la facture de 7,8 milliards à 5. En revanche, je suis intrigué par les atermoiements concernant l'implantation de la gare. Est-ce pour se garder une possibilité d'ouverture pour la suite, est-ce lié à une intervention politique (un rendez-vous a été organisé avec Jérôme Cahuzac, le député de Villeneuve, courant septembre) ? ».
Comment envisagez-vous la suite ? Vous manifestez l'intention de changer de ton et de méthode…
Charles d'Huyvetter : « Tous les électeurs ne sont pas au courant de nos démarches, des courriers échangés, des rencontres de cet été. Nous voulons aller à leur rencontre avec une série de réunions (lire l'encadré). Nous voulons aussi faire face aux conseillers généraux avant la mi-novembre (le conseil général doit s'engager en votant une enveloppe budgétaire) et avant mars prochain, même si la plupart des conseillers généraux ne sont pas rééligibles. Nous voulons un moratoire ».
Claude Semin : « Jusqu'à la rentrée, nous étions dans une phase d'argumentaire. Pour la deuxième, nous allons secouer tout ça. Nous allons agresser, passez-moi l'expression, chaque conseiller général en lui rappelant qu'il va voter une fois en novembre, mais que nous allons voter deux fois, en mars 2011 puis l'année suivante ».
C'est pour vous le bon tempo ?
Charles d'Huyvetter : « Je ne sais pas si c'est le bon moment ou pas. En tout cas, on essaie d'exploiter tous les moments. La persévérance paie toujours ».
Claude Semin : « C'est le moment opportun. La première manifestation est pour ce soir, mais nous allons hausser le ton avant le vote au conseil général. Nous voulons obtenir une réponse claire à notre argumentaire, qui permettra aux élus du conseil général de voter, et je crois que tous ne sont pas insensibles à nos arguments. Nous avons passé le stade du raisonnable ».
Réunions en cascades
Sous réserves de modifications comme on dit, la Coordination 47 des associations contre la ligne à grande vitesse prévoit une série de réunions dans les prochaines semaines. Le 2 octobre à Villeneuve, le 5 à Nérac, le 14 à Port-Sainte-Marie, le 20 à Caudecoste. Restent en attente Tonneins et Marmande. Ses responsables ont annoncé à la rentrée l'organisation d'un rassemblement régional à Agen le 13 novembre, soit cinq jours avant que le conseil général ne débatte de sa participation au financement de la LGV.