4 avril 2015 - La Dépêche
Fin février, des traverses empruntées à la future ligne à grande vitesse avaient été déposées contre les grilles de la préfecture. Hier après-midi, les élus membres d'Alternative LGV 47, accompagnés d'associations citoyennes opposées au projet, ont cette fois apporté des rails entiers. Une voie qui les a menés jusqu'au bureau du préfet Denis Conus avec qui ils avaient rendez-vous. Une voie qu'ils ont d'ailleurs empruntée avec grande satisfaction et plus motivés que jamais.
Car depuis lundi, le rapport de la commission d'enquête publique chargée d'évaluer la pertinence du projet LGV a laissé apparaître un avis défavorable. De quoi donner satisfaction à la délégation présente hier place Armand-Faillières à Agen. À tel point que les fumigènes ont été dégainés pour accompagner la sortie des banderoles. Ambiance virage d'un stade de foot en ce week-end d'OM-PSG.
«On nous présente comme des écolos attardés»
Une occasion pour les associations de rappeler leurs propositions. «Notre alternative n'a jamais été étudiée. Les lignes grande vitesse ne sont pas une solution rentable pour les distances courtes mais nous pouvons utiliser les lignes existantes et les moderniser. Notre alternative est performante et coûte quatre à cinq fois moins cher. On nous présente comme des écolos attardés, il y en a assez !», s'est exclamé Claude Semin, coordinateur des actions des différentes associations. Avant que Raymond Girardi, conseiller départemental et maire d'Argenton, ne prenne le relais : «Le rendu de la commission d'enquête est un grand pas vers le bon sens et le réalisme. Il appuie tous nos arguments depuis de nombreuses années contre ce projet gigantesque et grotesque».Un grand pas vers les associations mobilisées qui souhaitent maintenant passer à la vitesse supérieure. «Il est temps que l'Etat, le gouvernement et le ministre prennent la mesure et tranche une bonne fois pour toutes. On espère que les décideurs vont avoir la lucidité de prendre en compte l'avis de la commission», poursuit Claude Semin. Les élus ont d'ailleurs annoncé leur intention d'obtenir un rendez-vous ministériel, et avant cela, un débat au conseil départemental «dans les meilleurs délais». Sans fumigènes, cette fois.