24 mai 2014 - Sud Ouest Michel Laffargue
LIGNE À GRANDE VITESSE L’association Très Grande Vigilance en Albret maintient son référendum demain, jour des Européennes, à Xaintrailles, Feugarolles et Montesquieu
Militant pour la rénovation de la ligne SNCF actuelle et s'opposant en conséquence au projet de création d'une ligne à très grande vitesse (LGV) entre Bordeaux et Toulouse, les membres de l'association Très Grande Vigilance en Albret, qui regroupe près de 600 adhérents, ne désarment pas. Ils maintiennent, demain, jour des élections européennes, la votation citoyenne invitant les électeurs des communes de Xaintrailles, Montesquieu et Feugarolles à se prononcer pour ou contre le projet de création de la LGV.
La semaine dernière, ils ont expédié des bulletins de vote aux 1 600 électeurs concernés qui devraient être invités, demain, à les déposer dans une urne installée à cet effet sur le chemin des trois mairies.
Des maires inquiets
Ils n'entendent donc pas tenir compte des courriers envoyés à l'association et aux mairies par la sous-préfecture de Nérac qui indiquent clairement qu'il est interdit d'organiser un tel scrutin le jour d'autres élections parce qu'il interfère notamment avec le sujet de l'élection officielle. Dans la lettre expédiée aux maires, le sous-préfet de Nérac par intérim rappelle que le Code électoral prévoit des sanctions pour les maires s'ils ne faisaient pas respecter l'ordre public ce jour-là.
Lors d'une réunion en date du 16 mai, les trois maires Michèle Autipout (Xaintrailles), Jean-François Garrabos (Feugarolles) et Alain Polo (Montesquieu) ont rencontré des représentants de Très Grande Vigilance en Albret. S'ils ont dit leur opposition, à titre personnel, au projet de LGV, ils ont aussi fait part de leurs inquiétudes et de leurs craintes quant à l'organisation, demain, de la votation citoyenne.
Pour leur part, les opposants à la LGV considèrent que l'argument préfectoral expliquant que ce vote interférerait avec celui des Européennes, est nul et non avenu. « Lors de la récente confirmation du réseau transeuropéen de transport, il n'est absolument pas question, dans le corridor atlantique, du tronçon Bordeaux-Toulouse. Aucun financement de l'Europe n'est prévu à cet effet », martèlent-ils. Ils s'étonnent aussi de cette interdiction préfectorale lot-et-garonnaise en rappelant que ce type de votation a été organisé et permis dans d'autres départements (Pyrénées-Atlantiques, Gironde, Landes…) et à plusieurs occasions. Enfin, ils disent leur incompréhension dans la mesure où ils inscrivent leur action dans une démarche démocratique. « C'est la première fois depuis l'annonce du projet de LGV en 2005 qu'une consultation démocratique est organisée, qui plus est grandeur nature. Pourquoi alors ne pas la permettre ? », interrogent les membres de Très Grande Vigilance en Albret.