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La future ligne Tours-Bordeaux va peser sur les comptes dès 2015
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22 juin 2015 - M.Lavictoire ( Cade)

La dépréciation d'actifs pourrait atteindre des centaines de millions d'euros.

Le premier semestre de l'année n'est pas encore achevé, et pourtant, la SNCF court déjà le risque d'être dans le rouge en 2015. Les performances opérationnelles ou commerciales (lire ci-dessous) de l'entreprise publique n'y sont pour rien : le groupe va devoir passer une dépréciation de « plusieurs centaines de millions d'euros » dans ses comptes cette année, selon un connaisseur du dossier, pour intégrer l'impact (très négatif) qu'aura sur les résultats de l'activité de TGV l'ouverture des nouvelles lignes TGV en 2017, et notamment de la ligne Tours-Bordeaux.

Ce ne sera pas la première fois que les trains à grande vitesse vont plomber le résultat : en 2013, déjà, la SNCF avait opéré dans ses comptes une dépréciation de 1,4 milliard d'euros de la valeur de son parc TGV, pour tenir compte du déclin continu de la rentabilité de celui-ci. La marge opérationnelle de l'activité avait chuté de 18 % en 2007 % à 11,4 % cette année-là, du fait notamment de la hausse continue des péages pour circuler sur le réseau.

«  La valeur des actifs TGV n'étant pas couverte par les espérances de flux de trésorerie futurs dégagés par l'activité », comme l'indiquait le groupe dans son communiqué de presse, la SNCF avait enregistré cette charge exceptionnelle, qui avait fait plonger le résultat net à - 180 millions.

Depuis, la marge opérationnelle des TGV ne s'est pas redressée (elle est tombée à 10,4 % l'an dernier). Surtout, se profile en 2017 l'inauguration de nouvelles dessertes TGV, et notamment de la ligne Tours-Bordeaux. La SNCF a été tenue à l'écart de ce projet de nouvelle ligne lors de sa conception, à la fin des années 2000. Elle affirme depuis que les péages qu'elle devra payer à Lisea, le concessionnaire (privé), sont exorbitants, et vont transformer la ligne en gouffre financier. La perte opérationnelle pourrait aller jusqu'à 200 millions d'euros par an.

Le niveau de cette perte dépend du nombre de trains qui circuleront sur la ligne qui sera inaugurée en juillet 2017. Or les futures grilles horaires, pour des raisons techniques, doivent avoir été fixées à la fin juin 2015. La SNCF aura donc à ce moment-là une estimation plus précise de ses pertes. Cela lui impose de passer dès cette année une dépréciation sur les rames TGV qui assurent aujourd'hui le service. Une dépréciation qui devrait atteindre selon plusieurs sources des centaines de millions d'euros, et qui pourrait être constatée soit à la fin de ce semestre, soit à la fin 2015.

Et d'autres dépréciations pourraient suivre en 2016 et 2017, puisque la SNCF a annoncé son intention d'affecter les 40 rames TGV qu'elle a achetées à Alstom en 2013 pour un montant de 1,2 milliard, à la nouvelle ligne. «  Or les normes IFRS imposent de valoriser le capital en fonction de ce qu'il va rapporter », rapporte un expert. La SNCF pourrait donc déprécier la valeur de ces rames au fur et à mesure qu'elles lui seront livrées.

Interrogée par « les Echos », la SNCF n'a pas souhaité faire de commentaires. Cette information vient toutefois conforter sa position, au moment où elle fait l'objet de sévères critiques de la part d'autres acteurs du dossier. Les collectivités locales, tout d'abord, qui estiment que le nombre de trains que la SNCF propose de faire circuler en 2017 est insuffisant. Lisea, ensuite, qui explique que le chiffrage des pertes «  n'a jamais été argumenté » par la compagnie. Avec la dépréciation d'actifs à venir, elle pourra s'appuyer sur les calculs de ses commissaires aux comptes pour tenter de convaincre les uns comme les autres de la faiblesse de ses marges de manœuvre.

 

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